Riz amer © DR
Riz amer (Riso amaro)
Du cinéroman au roman-photo
De Giuseppe De Santis (Italie, 1949, 1h48)
Après avoir volé un collier, un jeune voyou, Walter, et sa complice, Francesca, se mêlent à un convoi de travailleuses qui part vers les rizières. Reconnu par la police, Walter est contraint de se cacher tandis que Francesca réussit à passer pour une des femmes qui partent travailler. Mais Silvana, une ouvrière, va, pour son malheur et celui de Walter, s’intéresser à leur histoire…
Grand film néoréaliste pour son regard documentaire sur la condition des ouvrières saisonnières qui, depuis les rizières de la plaine du Pô, rêvent d’une vie facile à travers les images factices des fotoromanzi, Riz amer reprend aussi les codes du « film noir », alors très en vogue aux États-Unis, en mêlant intrigue policière et érotisme (à peine) voilé.
« (…) Quant à la beauté de Silvana Mangano dans ce film, elle repose, contrairement à la beauté des stars, sur l’absence de coupure radicale entre ce corps-là, à l’avant-scène du film, et les corps prolétaires et paysans des seconds rôles et des figurants ; si elle est la plus belle des mondine, cette beauté ne fait jamais d’elle un être d’une autre essence et ne la coupe jamais, à l’écran, de ce corps multiple des travailleuses dont elle n’est, en quelque sorte, que l’émanation, le prolongement réussi, l’expression la plus parfaite. »
Alain Bergala, Les Cahiers du cinéma n° 350, août 1983
- Dans le cadre du cycle « Du cinéroman au roman-photo »
-
En complément de l’exposition « Roman-Photo », le Mucem et dfilms proposent une programmation cinéma à découvrir du 18 au 21 janvier à l’auditorium du musée : « Du cinéroman au roman-photo ».
Depuis les premières expérimentations du cinéma muet jusqu’aux outrances formelles de Dario Argento, entre raretés néoréalistes et chefs-d’œuvre intemporels, entre coups de foudre et coups de couteaux ; il s’agit de montrer les relations incestueuses qu’entretiennent, depuis plus d’un siècle, cinéma et roman-photo.
Dans le cadre de la manifestation de dfilms : « ADDICTION à l’œuvre, une histoire de cinéma qui s’accorde aux autres arts de 1895 à 2019 ».
Tarifs |
6/4 € |
Lieu | Mucem, J4— Auditorium |
Horaires | Dimanche 21 janvier à 11h |