Visuel de couverture de l'exposition On danse ?
Lecture

On danse ?

On n’est pas forcément Nijinski, ni Beyoncé, ni Fred Astaire. Peu importe. On danse ?

Dans un flux continu de paroles et d’images, cet ouvrage teste les limites du mouvement. On danse parfois sans le savoir, sans le vouloir même. Par exemple en manipulant les deux blocs superposés de ce livre qui donne alors l’air de se déhancher, offrant une infinité de combinaisons, de vis-à-vis, de pas de deux possibles. En haut, des images fixes et mobiles à la fois. En bas, les regards croisés de la littérature, la philosophie, l’analyse du mouvement, la psychanalyse, l’anthropologie, qui donnent sens et direction au plus anodin des gestes.

Sous la direction d’Emilie Girard et Amélie Couillaud

Avec les contributions de Sébastien Baud, Romain Bigé, Marie-Pierre Gibert, Nicole Harbonnier, Daniel Sibony

Coédition Mucem / Liénart
120 pages reliure wire’o
180 illustrations
28 euros
ISBN: 978-2-35906-259-5
Parution 17 janvier 2019

Visuel de couverture du livre de la conférence de Michel Wieviorka

Michel Wieviorka

Pour en finir avec la notion de “post-conflit” – Conférence du cycle “Nouvelles critiques de la violence”

Dans sa Critique de la violence (1921), le philosophe Walter Benjamin interrogeait les états, formes, moyens et fins de la violence à l’endroit des « rapports moraux ». La violence se justifie-t-elle ? Qu’est-ce qui l’autorise ? Comment se manifeste-t-elle ? Pour autant : « Est-il, d’une façon générale, possible de liquider les conflits sans recourir à la violence ? ». « Incontestablement », répondait-il lui-même. Partant de la réflexion de Walter Benjamin, le Mucem et Alphabetville invitent trois penseurs (Bernard Stiegler, François Cusset, Michel Wieviorka) à élaborer des critiques de la violence de notre temps et pour la société à venir. Pour de nouvelles critiques de la violence. De quoi la violence est-elle le nom ? De quoi est-elle la raison ? Peut-on et doit-on envisager un contrat, social, moral, excluant la violence ? Contre la barbarie, et pour la vie en commun.

Michel Wieviorka, docteur d’État ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, est le Président du directoire de la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Ses recherches ont porté et portent sur le conflit, le terrorisme et la violence, sur le racisme, l’antisémitisme, sur les mouvements sociaux, la démocratie, ainsi que sur les phénomènes de différence culturelle.

Ses derniers ouvrages : Les juifs, les musulmans et la République et Antiracistes, parus en 2017 aux Éditions Robert Laffont.

La violence est le contraire du conflit, en tous cas du conflit institutionnalisé. On ne sort pas de la violence sociale ou politique en croyant mettre fin à toute conflictualité : on en sort en transformant les logiques de crise et de rupture qui sont lourdes de violence en débats et en conflits non violents. L’idée d’une société unifiée et harmonieuse est utopique, mythique ou idéologique ; le projet de faire vivre le lien social, l’unité nationale ou les valeurs républicaines ne suffit pas à assurer un monde sans violence. Mieux vaut penser la société dans ses divisions et dans sa capacité à traiter démocratiquement de ces divisions par la négociation, le dialogue.