Catalogue Amazighes
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Amazighes

Dans le monde amazigh, toute action de parure – qu’il s’agisse d’orner un corps, un vêtement ou une maison – renvoie à un souci d’appartenance, de protection, de lien au cycle du vivant. Ces gestes ne sont jamais anodins : ils incarnent une mémoire collective, un filtre symbolique ou magique qui relie le corps, le foyer et la communauté.
Depuis les premiers mythes, la matrice à partir de laquelle est pensée la naissance de la culture amazighe est féminine.
Tatouages, bijoux, céramiques ou textiles s’inscrivent dans une même grammaire de formes et de signes. Esthétiques, thérapeutiques ou apotropaïques, ces motifs jouent aussi un rôle de repères sociaux et genrés.

Cet ouvrage explore ces cercles protecteurs, ces seuils visibles ou invisibles, à travers les objets, les surfaces et les récits où ils prennent forme. Il met en lumière les savoir-faire souvent féminins – du tissage aux gestes liés aux cycles lunaires – tout en rendant hommage aux hommes artisans, comme les orfèvres. Nourri d’enquêtes et de regards contemporains, il interroge la notion de « permanence berbère », les dynamiques de transmission dans la diaspora amazighe et les appropriations culturelles dont ce matrimoine/patrimoine est parfois l’objet aujourd’hui.

 

Sous la direction de : Salima Naji et Alexis Sornin
Avec des contributions de Meriem Berrada, Marc Breviglieri, Marie-Charlotte Calafat, David Goeury, Mohamed Mouskite, Myriem Naji, Salima Naji, Ahmed Skounti et Alexis Sornin.

Édition Mucem / Fondation Jardin Majorelle
Broché
160 pages
17 x 21 cm
ISBN 979-10-92708-28-8

Visuel de couverture du livre de la conférence de Michel Wieviorka

Michel Wieviorka

Pour en finir avec la notion de “post-conflit” – Conférence du cycle “Nouvelles critiques de la violence”

Dans sa Critique de la violence (1921), le philosophe Walter Benjamin interrogeait les états, formes, moyens et fins de la violence à l’endroit des « rapports moraux ». La violence se justifie-t-elle ? Qu’est-ce qui l’autorise ? Comment se manifeste-t-elle ? Pour autant : « Est-il, d’une façon générale, possible de liquider les conflits sans recourir à la violence ? ». « Incontestablement », répondait-il lui-même. Partant de la réflexion de Walter Benjamin, le Mucem et Alphabetville invitent trois penseurs (Bernard Stiegler, François Cusset, Michel Wieviorka) à élaborer des critiques de la violence de notre temps et pour la société à venir. Pour de nouvelles critiques de la violence. De quoi la violence est-elle le nom ? De quoi est-elle la raison ? Peut-on et doit-on envisager un contrat, social, moral, excluant la violence ? Contre la barbarie, et pour la vie en commun.

Michel Wieviorka, docteur d’État ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, est le Président du directoire de la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Ses recherches ont porté et portent sur le conflit, le terrorisme et la violence, sur le racisme, l’antisémitisme, sur les mouvements sociaux, la démocratie, ainsi que sur les phénomènes de différence culturelle.

Ses derniers ouvrages : Les juifs, les musulmans et la République et Antiracistes, parus en 2017 aux Éditions Robert Laffont.

La violence est le contraire du conflit, en tous cas du conflit institutionnalisé. On ne sort pas de la violence sociale ou politique en croyant mettre fin à toute conflictualité : on en sort en transformant les logiques de crise et de rupture qui sont lourdes de violence en débats et en conflits non violents. L’idée d’une société unifiée et harmonieuse est utopique, mythique ou idéologique ; le projet de faire vivre le lien social, l’unité nationale ou les valeurs républicaines ne suffit pas à assurer un monde sans violence. Mieux vaut penser la société dans ses divisions et dans sa capacité à traiter démocratiquement de ces divisions par la négociation, le dialogue.