Catalogue Amazighes
Lecture

Amazighes

Dans le monde amazigh, toute action de parure – qu’il s’agisse d’orner un corps, un vêtement ou une maison – renvoie à un souci d’appartenance, de protection, de lien au cycle du vivant. Ces gestes ne sont jamais anodins : ils incarnent une mémoire collective, un filtre symbolique ou magique qui relie le corps, le foyer et la communauté.
Depuis les premiers mythes, la matrice à partir de laquelle est pensée la naissance de la culture amazighe est féminine.
Tatouages, bijoux, céramiques ou textiles s’inscrivent dans une même grammaire de formes et de signes. Esthétiques, thérapeutiques ou apotropaïques, ces motifs jouent aussi un rôle de repères sociaux et genrés.

Cet ouvrage explore ces cercles protecteurs, ces seuils visibles ou invisibles, à travers les objets, les surfaces et les récits où ils prennent forme. Il met en lumière les savoir-faire souvent féminins – du tissage aux gestes liés aux cycles lunaires – tout en rendant hommage aux hommes artisans, comme les orfèvres. Nourri d’enquêtes et de regards contemporains, il interroge la notion de « permanence berbère », les dynamiques de transmission dans la diaspora amazighe et les appropriations culturelles dont ce matrimoine/patrimoine est parfois l’objet aujourd’hui.

 

Sous la direction de : Salima Naji et Alexis Sornin
Avec des contributions de Meriem Berrada, Marc Breviglieri, Marie-Charlotte Calafat, David Goeury, Mohamed Mouskite, Myriem Naji, Salima Naji, Ahmed Skounti et Alexis Sornin.

Édition Mucem / Fondation Jardin Majorelle
Broché
160 pages
17 x 21 cm
ISBN 979-10-92708-28-8

Catalogue Populaire ?

Livre-objet de l'exposition «Populaire ?»

Ce livre-objet, conçu étroitement entre des conservateurs et l’équipe éditoriale du musée, propose de plonger dans les collections du Mucem et les lire autrement. Pour témoigner du caractère pluriel de la collection, on présentera trois cents morceaux choisis. Trois cents objets, œuvres ou documents, parfois très éloignés chronologiquement et typologiquement, mais qui ont des similitudes thématiques ou visuelles. De leur agencement tout au long du livre, de leurs juxtapositions sur chaque double-page naissent parfois des plaisanteries, mais surtout des récits. Et chaque fois, ils interrogent le lecteur : quels sont leurs usages ? Que représentent-ils ? De quoi sont-ils faits ? Qu’est-ce qu’un rat-de-cave ? Un diable de Bessans ? Se peut-il qu’un four et une châtière pour ventiler les combles aient des formes similaires ? Que font au musée une barbe postiche ? Une publicité pour tue-mouches ? Une boule de voyance ? Un mini-cercueil ?

Les confrontations d’objets donnent des pistes, les légendes sont des clés. Au lecteur de tirer à son tour des ficelles narratives de ces associations en chaîne. Pour les plus curieux des lecteurs, nous dévoilerons que le procédé de construction du livre est venu d’une figure de style amusante, nommée « concaténation ». La concaténation est une somme d’anadiploses, autant dire, « un redoublement » – la reprise du dernier mot d’une proposition au mot initial de la proposition qui suit. Pour ne pas effrayer les autres lecteurs, on leur dira aussi que c’est plus simple que ça en a l’air : c’est le principe de la comptine des « Trois petits chats ».