
Oser un pas de côté, et parler de santé mentale autrement. À l’occasion de la nouvelle exposition « Don Quichotte. Histoire de fou, histoire d’en rire » et après le succès du précédent rendez-vous organisé en septembre 2024 et dédié à la santé mentale des jeunes, le Mucem programme une seconde édition de « Bien dans ma tête » et explore cette fois le lien entre santé mentale et création artistique.
La journée du 17 octobre s’adressera aux professionnels des secteurs de la santé, du social, de la culture, des établissements d’enseignement supérieur, de l’éducation nationale, de l’éducation populaire et de l’aide sociale à l’enfance.
Informations pratiques
Un forum associatif se tiendra de 9h à 17h dans le forum du Mucem (en accès libre, dans la limite des places disponibles). Il permettra de rencontrer les structures de soins et d’échanger avec les associations œuvrant pour la santé mentale et au renforcement des liens entre santé mentale et création.
Modération de la journée : Marie Le Marois, journaliste, Marcelle media
De 9h30 à 10h15, Mucem J4, auditorium, accès libre
L’art est-il bon pour la santé ?
Cette journée d’échanges propose d’explorer les passerelles entre santé mentale et création. Elle interroge plus particulièrement la capacité de l’art à libérer des émotions et à favoriser le bien-être, notamment des personnes en situation de soins et neuroatypiques. Quelle est la place de ces pratiques dans les parcours de soin ?
L’art-thérapie, la muséothérapie ou les pratiques artistiques et culturelles jouent en effet un rôle fondamental en créant des espaces de dialogue et d’interaction adaptés aux besoins de chacun. En tant que musée de société, le Mucem est engagé dans ces pratiques. Il essaie de prendre soin de ses publics et se veut un musée ressource pour les soignants. Il a ainsi conclu un partenariat avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille en 2023.
Introduction par Pierre-Olivier Costa, président du Mucem, et François Crémieux, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille.
Avec Pierre Lemarquis, neurologue, fondateur DU Université Lyon 1, Prescriptions culturelles : arts et santé, et Dominique Spiess, fondatrice et responsable de l’enseignement D.U. Paris Sorbonne : Culture, Soin et Accompagnement.
François Crémieux
François Crémieux est un haut fonctionnaire, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille depuis 2021. Ses domaines d’intérêt sont les politiques de santé et l’économie de la santé. Il a occupé le poste de directeur général adjoint de l’AP-HP de septembre 2018 à mai 2021 et précédemment le poste de directeur des Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val-de-Seine HUPNVS AP-HP (2014-2018). Il a été conseiller auprès de Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé de 2012 à 2014, responsable de la stratégie nationale de santé. De 2010 à 2012, il était directeur du pôle « établissements de santé » de l’Agence Régionale de Santé d’Île de France auprès de Claude Évin. Entre 2000 et 2010, il a occupé plusieurs postes au sein de l’AP-HP. Sa carrière professionnelle a été principalement consacrée au management hospitalier, avec une longue expérience des pays en guerre et des politiques de santé dans les périodes de reconstruction post conflit. Il a également travaillé pour les Nations-Unies et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au début des années 2000. François Crémieux a effectué de nombreuses missions internationales pour l’OMS et les ministères des affaires étrangères et de la santé. Il est également membre du comité de rédaction et du conseil de surveillance de la revue Esprit.
Pierre Lemarquis
Pierre Lemarquis est neurologue, neurophysiologiste, attaché d’enseignement à l’université de Toulon (éthologie) et coordinateur du Diplôme universitaire « Prescriptions culturelles : Art et Santé » à Lyon. Ancien organiste et choriste, il est vice-président de l’orchestre de chambre des Harmonies d’Orphée, co-fondateur du Festival Musica Classica (Haute-Corse) et président de l’association « L’invitation à la beauté », soutenue par L’OMS et L’Unesco, qui défend l’intérêt de l’art dans les soins. Auteur chez Odile Jacob de plusieurs ouvrages, dont récemment Les pouvoirs de la musique sur le cerveau des enfants et des adultes, et aux éditions Hazan de L’art qui guérit et L’art qui guérit la mémoire.
Dominique Spiess
Dominique Spiess est experte des questions relatives au rapprochement de l’Art, de la Culture et de la Santé. Elle mène des travaux de recherche sur l’impact de l’émotion dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles neuro-évolutifs et assure de nombreuses formations.
Après avoir exercé le métier d’éditrice de livres d’Art et d’auteure, elle est engagée à rejoindre la direction d’hôpitaux au sein de l’APHP, afin d’y concevoir des politiques culturelles d’établissements hospitaliers. Elle crée l’association Culture & Hôpital, dont la mission est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et de la santé des personnes hospitalisées, vivant en institution ou soignées à domicile par la médiation artistique et culturelle. Elle reçoit un Trophée d’Or de l’Innovation territoriale au Sénat pour la conception des Parcours de Suivi et d’Accompagnement des Personnes atteintes de maladies neuro-évolutives (D.U.C.A. Dispositif Urbain Culture Alzheimer).
Dominique Spiess est à l’origine de nombreuses formations et enseignements. En 2013, elle crée la première formation diplômante « Culture/Santé » au CNAM, Conservatoire national des Arts et Métiers. En 2018, elle ouvre le Diplôme Universitaire « Culture, Soins et Accompagnement : une démarche innovante pluridisciplinaire pour mieux soigner et accompagner » à l’Université Paris Santé Sorbonne. Elle en assure aujourd’hui l’enseignement et la coordination.
De 10h45 à 11h30 Mucem J4, auditorium, accès libre
Projection du documentaire Les mondes de Don Quichotte de Matthieu Parent (2024, 52’)
Au cœur de l’hôpital psychiatrique Édouard Toulouse, dans les quartiers Nord de Marseille, l’Astronef, un théâtre singulier, devient le lieu d’une aventure humaine et artistique hors du commun. Artistes amateurs et professionnels, patients et soignants, unissent leurs imaginaires pour donner vie à une adaptation unique de Don Quichotte. Ce documentaire révèle les coulisses d’un projet collectif où le théâtre, le cirque et la musique s’entrelacent avec les réalités intimes des participants. Entre rêves de scène et défis du quotidien, Les mondes de Don Quichotte explore les frontières entre l’art et le soin, où chaque geste et chaque mot tissent un lien subtil entre réalité et imaginaire.
La projection du documentaire s’inscrit dans le cadre de l’exposition « Don Quichotte. Histoire de fou, histoire d’en rire » présentée au Mucem à partir du 15 octobre 2025.
Matthieu Parent
Matthieu Parent est photographe, réalisateur et artiste associé au Théâtre de l’Astronef. Formé à l’ICP de New-York, il articule depuis plus de vingt ans son travail autour de la photographie, du documentaire et des projets participatifs. Il collabore avec de nombreuses institutions culturelles et sociales, et s’attache à tisser des récits visuels qui mettent en lumière les communautés et les territoires. Ses réalisations vont des expositions photographiques aux films documentaires, avec une approche toujours ancrée dans l’humain et le partage.
De 11h30 à 12h15 Mucem J4, auditorium, accès libre
Les mondes de Don Quichotte, aux frontières de l’art et du soin
À l’issue de la projection, les différentes parties-prenantes du documentaire Les mondes de Don Quichotte proposent un temps d’échange avec le public autour de cette initiative menée au sein de l’hôpital psychiatrique Édouard Toulouse à Marseille.
Avec Thierry Acquier, directeur du Centre Hospitalier Edouard Toulouse, Marie Laigneau Bignon et André Péri, co-directeurs de l’Astronef, et Niccolò Scognamiglio, metteur en scène.
Niccolò Scognamiglio
Niccolò Scognamiglio est comédien et metteur en scène. Formé en Italie, il s’installe à Marseille en 2012, où il développe depuis un parcours riche en expériences et en rencontres artistiques. En 2013, sa passion pour Shakespeare le conduit à mettre en scène Le Songe d’une nuit d’été, qui remporte un franc succès à Marseille et dans la métropole. Son intérêt pour la philosophie et la Grèce antique l’amène ensuite à proposer une adaptation du Banquet de Platon aux Grandes Tables de la Friche Belle de Mai. En 2016, il fonde l’Officine Théâtrale Barbacane, avec laquelle il participe à l’ouverture de MP2018 Quel Amour! en créant, en collaboration avec le cinéma Alhambra et le Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, le spectacle L’Amour court(s) toujours, présenté au Mucem. En 2020, il signe Ail, basilic et menthe, un hommage poétique et théâtral à l’écrivain marseillais Jean-Claude Izzo. Depuis 2019, il interprète Novecento : pianiste, monologue culte d’Alessandro Baricco. Artiste associé au Théâtre de l’Astronef depuis 2021, il y crée en 2023 Don Quichotte, spectacle en tournée à Marseille et dans la région. Actuellement, il travaille à la mise en scène de La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca et à une création jeune public, Le Baron Perché d’après Italo Calvino.
De 14h à 14h45 Mucem J4, auditorium, accès libre
Le soin par l’art ?
Dans les hôpitaux et les institutions culturelles, les pratiques mêlant art et soin se multiplient. Cette séance présente différentes expériences à la croisée de l’art et du soin.
L’art-thérapie est un protocole thérapeutique. La muséothérapie étudie les bienfaits des visites de musée sur différents aspects de la santé, que ce soit à l’invitation du corps médical ou à l’initiative du visiteur. Les pratiques artistiques et culturelles offrent un moyen d’expression et des espaces d’interaction précieux aux personnes en situation de soins et neuroatypiques. Soutenues par des recherches scientifiques et des initiatives concrètes, ces méthodes participent à la santé corporelle, mentale et sociale des patients.
Ces pratiques sont également bénéfiques pour les enfants et les adolescents, qui demeurent au cœur des préoccupations du Mucem. En octobre 2024, le musée a ainsi ouvert une classe accueillant des jeunes en situation de refus scolaire anxieux au sein d’une microstructure éducative.
Avec Leslie Labbé, autrice de la recherche La muséothérapie, les potentiels thérapeutiques du musée et directrice adjointe de la ferme pédagogique Au Fer à Cheval, Jasmine Lebert, directrice du 3bisF, centre d’art en milieu hospitalier à Aix-en-Provence, Nelly Odin, chargée de développement scolaire et coordinatrice de la microstructure pour le Mucem, et Ada Picard, psychiatre enfants et adolescents (APHM Salvator), doctorante à l’EHESS sur l’art-thérapie (2025).
Leslie Labbé
Leslie Labbé a étudié à l’École du Louvre, où elle a obtenu une licence d’histoire de l’art et un master en muséologie. Elle a consacré son mémoire de fin d’études à la « muséothérapie » et s’intéresse depuis aux liens entre musées et santé. Sa recherche a été en partie publiée par l’OCIM sous le nom « La muséothérapie, Analyse des potentiels thérapeutiques du musée ».
Elle a été ensuite, pendant plus d’un an, chargée de projets dans l’association Culture & Hôpital, qui soutenait le soin de personnes atteintes de maladies neuro-évolutives, et leurs aidants, par le biais de l’art et de la culture à Paris. Leslie a également vécu et travaillé un an à Montréal en tant que professionnelle de recherche pour le laboratoire AgeteQ, qui étudie, entre autres, les liens entre les arts et la santé. Elle est aujourd’hui directrice adjointe d’une ferme pédagogique et travaille notamment à faire découvrir le patrimoine naturel et à la sensibilisation aux enjeux écologiques auprès d’enfants, d’adolescents et de personnes en situation de handicap (enfants et adultes).
Jasmine Lebert
Jasmine Lebert est issue d’un parcours universitaire en histoire de l’art, histoire, archéologie et philosophie. Depuis 2003, elle évolue dans le champ du spectacle vivant. D’une maison de création à l’autre – centre dramatique national de Montreuil, CNDC d’Angers Centre national de danse contemporaine, Lieux publics centre national de création en espace public à Marseille, Points communs scène nationale de Cergy-Pontoise – elle développe une approche décloisonnée de la création artistique, entre différents réseaux de création et de diffusion. Son parcours pluridisciplinaire est marqué par les circularités entre les disciplines artistiques, entre la création artistique et la société civile. Elle s’intéresse particulièrement aux liens entre art et société, esthétique et politique. Depuis 2020, elle est directrice générale et directrice artistique des arts vivants au 3 bis f, centre d’arts contemporains d’intérêt national au sein du Centre Hospitalier psychiatrique Montperrin à Aix-en-Provence, un lieu singulier de mémoire, d’art et d’hospitalités. En 2023, elle y initie le réseau Art, Soin, Citoyenneté.
Ada Picard
Ada Picard est psychiatre pour enfants et adolescents (APHM Salvator). Elle est également artiste peintre et actuellement doctorante à l’EHESS sur la question des liens entre processus créatif, corporéité féminine et santé mentale.
De 15h15 à 16h, Mucem J4, auditorium, accès libre
L’art de prendre soin
Comment tisser un lien pérenne et vertueux entre les secteurs du soin et de l’art? C’est l’enjeu de la nouvelle convention interministérielle « Culture et Santé » signée le 21 juillet 2025. Rendre les lieux culturels accessibles, notamment aux personnes en parcours de soin et neuroatypiques, est un enjeu majeur qui nécessite une cohésion entre tous les acteurs concernés. Les institutions de santé favorisent aussi les pratiques artistiques et culturelles dans leurs murs à l’instar du programme « Parcours d’hospitalité », mis en place par l’AP-HM. Cette séance propose plus particulièrement de mettre les moyens d’accès (formations, ressources et financements) au centre des échanges, pour aider les porteurs de projets à passer de l’idée à la concrétisation.
Pour en savoir plus :
https://fr.ap-hm.fr/site/parcours-hospitalite/parcours-d-hospitalite
Avec Sophie Bellon-Cristofol, responsable des affaires culturelles, AP-HM, Fabrice Chardon, psychologue clinicien et art-thérapeute DU, directeur général et d’enseignements Afratapem, école d’art-thérapie de Tours et directeur pédagogique des diplômes universitaires d’art-thérapie de Grenoble et Lille-UCL, Magaly David, chargée de mission culture/santé, médico-social et handicap, sous-direction de la participation à la vie culturelle, délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle, Ministère de la Culture, et Pierre Lemarquis, neurologue, fondateur DU Université Lyon 1, Prescriptions culturelles : arts et santé.
Fabrice Chardon
Fabrice Chardon est art-thérapeute diplômé d’université, psychologue clinicien, directeur d’enseignement et de recherches à l’Afratapem et directeur scientifique des Diplômes Universitaires d’art-thérapie des facultés de médecine de Tours, Grenoble et Lille-Ucl.
Magaly David
Magaly David a débuté sa carrière en tant que travailleuse sociale, un métier qu’elle a exercé pendant quinze ans au sein d’associations et de collectivités territoriales. En 2018, elle s’oriente vers la conduite de projets et la gestion de politiques publiques, tout d’abord sur un poste de chargée de projets politique de la ville en Département, puis elle rejoint le ministère de la Culture en 2023 sur le poste de chargée de mission Culture/santé, médico-social et handicap.
Pierre Lemarquis
Pierre Lemarquis est neurologue, neurophysiologiste, attaché d’enseignement à l’université de Toulon (éthologie) et coordinateur du Diplôme universitaire « Prescriptions culturelles : Art et Santé » à Lyon. Ancien organiste et choriste, il est vice-président de l’orchestre de chambre des Harmonies d’Orphée, co-fondateur du Festival Musica Classica (Haute-Corse) et président de l’association « L’invitation à la beauté », soutenue par L’OMS et L’Unesco, qui défend l’intérêt de l’art dans les soins. Auteur chez Odile Jacob de plusieurs ouvrages, dont récemment Les pouvoirs de la musique sur le cerveau des enfants et des adultes, et aux éditions Hazan de L’art qui guérit et L’art qui guérit la mémoire.
À 16h15, Mucem J4, salle d’exposition, accès libre sur inscription (sur place le jour même)
Atelier d’écriture dans l’exposition « Populaire ? »
L’exposition permanente « Populaire ? » explore notre patrimoine commun et nos objets de tous les jours. Et ces objets, en apparence banals, recèlent parfois bien des histoires !
À l’instar de la centaine de cartels rythmant le parcours de l’exposition, cet atelier d’écriture permet aux participants de se prêter à leur tour à un exercice singulier : raconter autrement, avec leurs imaginaires, leurs perceptions et leurs propres mots, les objets de l’exposition. Tantôt mélancolique, piquant ou humoristique… libre à chacun de réinterpréter la mémoire de ces objets populaires !
Atelier d’écriture animé par Lucile Bordes, l’une des quatre auteurs des cartels proposés à la lecture tout au long du parcours de l’exposition « Populaire ? ».
Lucile Bordes
Lucile Bordes est enseignante à l’université de Toulon et l’autrice de Je suis la marquise de Carabas, Décorama et 86, année blanche (éditions Liana Levi). En 2022, elle a publié Que faire de la beauté ? (Les Avrils) et Aurélie et autres femmes sans nom (éditions Thierry Marchaisse, Prix PaN 2023).
Oser un pas de côté, et parler de santé mentale autrement. À l’occasion de la nouvelle exposition « Don Quichotte. Histoire de fou, histoire d’en rire » et après le succès du précédent rendez-vous organisé en septembre 2024 et dédié à la santé mentale des jeunes, le Mucem programme une seconde édition de « Bien dans ma tête » et explore cette fois le lien entre santé mentale et création artistique.
La journée du 17 octobre s’adressera aux professionnels des secteurs de la santé, du social, de la culture, des établissements d’enseignement supérieur, de l’éducation nationale, de l’éducation populaire et de l’aide sociale à l’enfance.
Informations pratiques
Un forum associatif se tiendra de 9h à 17h dans le forum du Mucem (en accès libre, dans la limite des places disponibles). Il permettra de rencontrer les structures de soins et d’échanger avec les associations œuvrant pour la santé mentale et au renforcement des liens entre santé mentale et création.
Modération de la journée : Marie Le Marois, journaliste, Marcelle media
De 9h30 à 10h15, Mucem J4, auditorium, accès libre
L’art est-il bon pour la santé ?
Cette journée d’échanges propose d’explorer les passerelles entre santé mentale et création. Elle interroge plus particulièrement la capacité de l’art à libérer des émotions et à favoriser le bien-être, notamment des personnes en situation de soins et neuroatypiques. Quelle est la place de ces pratiques dans les parcours de soin ?
L’art-thérapie, la muséothérapie ou les pratiques artistiques et culturelles jouent en effet un rôle fondamental en créant des espaces de dialogue et d’interaction adaptés aux besoins de chacun. En tant que musée de société, le Mucem est engagé dans ces pratiques. Il essaie de prendre soin de ses publics et se veut un musée ressource pour les soignants. Il a ainsi conclu un partenariat avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille en 2023.
Introduction par Pierre-Olivier Costa, président du Mucem, et François Crémieux, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille.
Avec Pierre Lemarquis, neurologue, fondateur DU Université Lyon 1, Prescriptions culturelles : arts et santé, et Dominique Spiess, fondatrice et responsable de l’enseignement D.U. Paris Sorbonne : Culture, Soin et Accompagnement.
François Crémieux
François Crémieux est un haut fonctionnaire, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille depuis 2021. Ses domaines d’intérêt sont les politiques de santé et l’économie de la santé. Il a occupé le poste de directeur général adjoint de l’AP-HP de septembre 2018 à mai 2021 et précédemment le poste de directeur des Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val-de-Seine HUPNVS AP-HP (2014-2018). Il a été conseiller auprès de Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé de 2012 à 2014, responsable de la stratégie nationale de santé. De 2010 à 2012, il était directeur du pôle « établissements de santé » de l’Agence Régionale de Santé d’Île de France auprès de Claude Évin. Entre 2000 et 2010, il a occupé plusieurs postes au sein de l’AP-HP. Sa carrière professionnelle a été principalement consacrée au management hospitalier, avec une longue expérience des pays en guerre et des politiques de santé dans les périodes de reconstruction post conflit. Il a également travaillé pour les Nations-Unies et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au début des années 2000. François Crémieux a effectué de nombreuses missions internationales pour l’OMS et les ministères des affaires étrangères et de la santé. Il est également membre du comité de rédaction et du conseil de surveillance de la revue Esprit.
Pierre Lemarquis
Pierre Lemarquis est neurologue, neurophysiologiste, attaché d’enseignement à l’université de Toulon (éthologie) et coordinateur du Diplôme universitaire « Prescriptions culturelles : Art et Santé » à Lyon. Ancien organiste et choriste, il est vice-président de l’orchestre de chambre des Harmonies d’Orphée, co-fondateur du Festival Musica Classica (Haute-Corse) et président de l’association « L’invitation à la beauté », soutenue par L’OMS et L’Unesco, qui défend l’intérêt de l’art dans les soins. Auteur chez Odile Jacob de plusieurs ouvrages, dont récemment Les pouvoirs de la musique sur le cerveau des enfants et des adultes, et aux éditions Hazan de L’art qui guérit et L’art qui guérit la mémoire.
Dominique Spiess
Dominique Spiess est experte des questions relatives au rapprochement de l’Art, de la Culture et de la Santé. Elle mène des travaux de recherche sur l’impact de l’émotion dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles neuro-évolutifs et assure de nombreuses formations.
Après avoir exercé le métier d’éditrice de livres d’Art et d’auteure, elle est engagée à rejoindre la direction d’hôpitaux au sein de l’APHP, afin d’y concevoir des politiques culturelles d’établissements hospitaliers. Elle crée l’association Culture & Hôpital, dont la mission est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et de la santé des personnes hospitalisées, vivant en institution ou soignées à domicile par la médiation artistique et culturelle. Elle reçoit un Trophée d’Or de l’Innovation territoriale au Sénat pour la conception des Parcours de Suivi et d’Accompagnement des Personnes atteintes de maladies neuro-évolutives (D.U.C.A. Dispositif Urbain Culture Alzheimer).
Dominique Spiess est à l’origine de nombreuses formations et enseignements. En 2013, elle crée la première formation diplômante « Culture/Santé » au CNAM, Conservatoire national des Arts et Métiers. En 2018, elle ouvre le Diplôme Universitaire « Culture, Soins et Accompagnement : une démarche innovante pluridisciplinaire pour mieux soigner et accompagner » à l’Université Paris Santé Sorbonne. Elle en assure aujourd’hui l’enseignement et la coordination.
De 10h45 à 11h30 Mucem J4, auditorium, accès libre
Projection du documentaire Les mondes de Don Quichotte de Matthieu Parent (2024, 52’)
Au cœur de l’hôpital psychiatrique Édouard Toulouse, dans les quartiers Nord de Marseille, l’Astronef, un théâtre singulier, devient le lieu d’une aventure humaine et artistique hors du commun. Artistes amateurs et professionnels, patients et soignants, unissent leurs imaginaires pour donner vie à une adaptation unique de Don Quichotte. Ce documentaire révèle les coulisses d’un projet collectif où le théâtre, le cirque et la musique s’entrelacent avec les réalités intimes des participants. Entre rêves de scène et défis du quotidien, Les mondes de Don Quichotte explore les frontières entre l’art et le soin, où chaque geste et chaque mot tissent un lien subtil entre réalité et imaginaire.
La projection du documentaire s’inscrit dans le cadre de l’exposition « Don Quichotte. Histoire de fou, histoire d’en rire » présentée au Mucem à partir du 15 octobre 2025.
Matthieu Parent
Matthieu Parent est photographe, réalisateur et artiste associé au Théâtre de l’Astronef. Formé à l’ICP de New-York, il articule depuis plus de vingt ans son travail autour de la photographie, du documentaire et des projets participatifs. Il collabore avec de nombreuses institutions culturelles et sociales, et s’attache à tisser des récits visuels qui mettent en lumière les communautés et les territoires. Ses réalisations vont des expositions photographiques aux films documentaires, avec une approche toujours ancrée dans l’humain et le partage.
De 11h30 à 12h15 Mucem J4, auditorium, accès libre
Les mondes de Don Quichotte, aux frontières de l’art et du soin
À l’issue de la projection, les différentes parties-prenantes du documentaire Les mondes de Don Quichotte proposent un temps d’échange avec le public autour de cette initiative menée au sein de l’hôpital psychiatrique Édouard Toulouse à Marseille.
Avec Thierry Acquier, directeur du Centre Hospitalier Edouard Toulouse, Marie Laigneau Bignon et André Péri, co-directeurs de l’Astronef, et Niccolò Scognamiglio, metteur en scène.
Niccolò Scognamiglio
Niccolò Scognamiglio est comédien et metteur en scène. Formé en Italie, il s’installe à Marseille en 2012, où il développe depuis un parcours riche en expériences et en rencontres artistiques. En 2013, sa passion pour Shakespeare le conduit à mettre en scène Le Songe d’une nuit d’été, qui remporte un franc succès à Marseille et dans la métropole. Son intérêt pour la philosophie et la Grèce antique l’amène ensuite à proposer une adaptation du Banquet de Platon aux Grandes Tables de la Friche Belle de Mai. En 2016, il fonde l’Officine Théâtrale Barbacane, avec laquelle il participe à l’ouverture de MP2018 Quel Amour! en créant, en collaboration avec le cinéma Alhambra et le Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, le spectacle L’Amour court(s) toujours, présenté au Mucem. En 2020, il signe Ail, basilic et menthe, un hommage poétique et théâtral à l’écrivain marseillais Jean-Claude Izzo. Depuis 2019, il interprète Novecento : pianiste, monologue culte d’Alessandro Baricco. Artiste associé au Théâtre de l’Astronef depuis 2021, il y crée en 2023 Don Quichotte, spectacle en tournée à Marseille et dans la région. Actuellement, il travaille à la mise en scène de La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca et à une création jeune public, Le Baron Perché d’après Italo Calvino.
De 14h à 14h45 Mucem J4, auditorium, accès libre
Le soin par l’art ?
Dans les hôpitaux et les institutions culturelles, les pratiques mêlant art et soin se multiplient. Cette séance présente différentes expériences à la croisée de l’art et du soin.
L’art-thérapie est un protocole thérapeutique. La muséothérapie étudie les bienfaits des visites de musée sur différents aspects de la santé, que ce soit à l’invitation du corps médical ou à l’initiative du visiteur. Les pratiques artistiques et culturelles offrent un moyen d’expression et des espaces d’interaction précieux aux personnes en situation de soins et neuroatypiques. Soutenues par des recherches scientifiques et des initiatives concrètes, ces méthodes participent à la santé corporelle, mentale et sociale des patients.
Ces pratiques sont également bénéfiques pour les enfants et les adolescents, qui demeurent au cœur des préoccupations du Mucem. En octobre 2024, le musée a ainsi ouvert une classe accueillant des jeunes en situation de refus scolaire anxieux au sein d’une microstructure éducative.
Avec Leslie Labbé, autrice de la recherche La muséothérapie, les potentiels thérapeutiques du musée et directrice adjointe de la ferme pédagogique Au Fer à Cheval, Jasmine Lebert, directrice du 3bisF, centre d’art en milieu hospitalier à Aix-en-Provence, Nelly Odin, chargée de développement scolaire et coordinatrice de la microstructure pour le Mucem, et Ada Picard, psychiatre enfants et adolescents (APHM Salvator), doctorante à l’EHESS sur l’art-thérapie (2025).
Leslie Labbé
Leslie Labbé a étudié à l’École du Louvre, où elle a obtenu une licence d’histoire de l’art et un master en muséologie. Elle a consacré son mémoire de fin d’études à la « muséothérapie » et s’intéresse depuis aux liens entre musées et santé. Sa recherche a été en partie publiée par l’OCIM sous le nom « La muséothérapie, Analyse des potentiels thérapeutiques du musée ».
Elle a été ensuite, pendant plus d’un an, chargée de projets dans l’association Culture & Hôpital, qui soutenait le soin de personnes atteintes de maladies neuro-évolutives, et leurs aidants, par le biais de l’art et de la culture à Paris. Leslie a également vécu et travaillé un an à Montréal en tant que professionnelle de recherche pour le laboratoire AgeteQ, qui étudie, entre autres, les liens entre les arts et la santé. Elle est aujourd’hui directrice adjointe d’une ferme pédagogique et travaille notamment à faire découvrir le patrimoine naturel et à la sensibilisation aux enjeux écologiques auprès d’enfants, d’adolescents et de personnes en situation de handicap (enfants et adultes).
Jasmine Lebert
Jasmine Lebert est issue d’un parcours universitaire en histoire de l’art, histoire, archéologie et philosophie. Depuis 2003, elle évolue dans le champ du spectacle vivant. D’une maison de création à l’autre – centre dramatique national de Montreuil, CNDC d’Angers Centre national de danse contemporaine, Lieux publics centre national de création en espace public à Marseille, Points communs scène nationale de Cergy-Pontoise – elle développe une approche décloisonnée de la création artistique, entre différents réseaux de création et de diffusion. Son parcours pluridisciplinaire est marqué par les circularités entre les disciplines artistiques, entre la création artistique et la société civile. Elle s’intéresse particulièrement aux liens entre art et société, esthétique et politique. Depuis 2020, elle est directrice générale et directrice artistique des arts vivants au 3 bis f, centre d’arts contemporains d’intérêt national au sein du Centre Hospitalier psychiatrique Montperrin à Aix-en-Provence, un lieu singulier de mémoire, d’art et d’hospitalités. En 2023, elle y initie le réseau Art, Soin, Citoyenneté.
Ada Picard
Ada Picard est psychiatre pour enfants et adolescents (APHM Salvator). Elle est également artiste peintre et actuellement doctorante à l’EHESS sur la question des liens entre processus créatif, corporéité féminine et santé mentale.
De 15h15 à 16h, Mucem J4, auditorium, accès libre
L’art de prendre soin
Comment tisser un lien pérenne et vertueux entre les secteurs du soin et de l’art? C’est l’enjeu de la nouvelle convention interministérielle « Culture et Santé » signée le 21 juillet 2025. Rendre les lieux culturels accessibles, notamment aux personnes en parcours de soin et neuroatypiques, est un enjeu majeur qui nécessite une cohésion entre tous les acteurs concernés. Les institutions de santé favorisent aussi les pratiques artistiques et culturelles dans leurs murs à l’instar du programme « Parcours d’hospitalité », mis en place par l’AP-HM. Cette séance propose plus particulièrement de mettre les moyens d’accès (formations, ressources et financements) au centre des échanges, pour aider les porteurs de projets à passer de l’idée à la concrétisation.
Pour en savoir plus :
https://fr.ap-hm.fr/site/parcours-hospitalite/parcours-d-hospitalite
Avec Sophie Bellon-Cristofol, responsable des affaires culturelles, AP-HM, Fabrice Chardon, psychologue clinicien et art-thérapeute DU, directeur général et d’enseignements Afratapem, école d’art-thérapie de Tours et directeur pédagogique des diplômes universitaires d’art-thérapie de Grenoble et Lille-UCL, Magaly David, chargée de mission culture/santé, médico-social et handicap, sous-direction de la participation à la vie culturelle, délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle, Ministère de la Culture, et Pierre Lemarquis, neurologue, fondateur DU Université Lyon 1, Prescriptions culturelles : arts et santé.
Fabrice Chardon
Fabrice Chardon est art-thérapeute diplômé d’université, psychologue clinicien, directeur d’enseignement et de recherches à l’Afratapem et directeur scientifique des Diplômes Universitaires d’art-thérapie des facultés de médecine de Tours, Grenoble et Lille-Ucl.
Magaly David
Magaly David a débuté sa carrière en tant que travailleuse sociale, un métier qu’elle a exercé pendant quinze ans au sein d’associations et de collectivités territoriales. En 2018, elle s’oriente vers la conduite de projets et la gestion de politiques publiques, tout d’abord sur un poste de chargée de projets politique de la ville en Département, puis elle rejoint le ministère de la Culture en 2023 sur le poste de chargée de mission Culture/santé, médico-social et handicap.
Pierre Lemarquis
Pierre Lemarquis est neurologue, neurophysiologiste, attaché d’enseignement à l’université de Toulon (éthologie) et coordinateur du Diplôme universitaire « Prescriptions culturelles : Art et Santé » à Lyon. Ancien organiste et choriste, il est vice-président de l’orchestre de chambre des Harmonies d’Orphée, co-fondateur du Festival Musica Classica (Haute-Corse) et président de l’association « L’invitation à la beauté », soutenue par L’OMS et L’Unesco, qui défend l’intérêt de l’art dans les soins. Auteur chez Odile Jacob de plusieurs ouvrages, dont récemment Les pouvoirs de la musique sur le cerveau des enfants et des adultes, et aux éditions Hazan de L’art qui guérit et L’art qui guérit la mémoire.
À 16h15, Mucem J4, salle d’exposition, accès libre sur inscription (sur place le jour même)
Atelier d’écriture dans l’exposition « Populaire ? »
L’exposition permanente « Populaire ? » explore notre patrimoine commun et nos objets de tous les jours. Et ces objets, en apparence banals, recèlent parfois bien des histoires !
À l’instar de la centaine de cartels rythmant le parcours de l’exposition, cet atelier d’écriture permet aux participants de se prêter à leur tour à un exercice singulier : raconter autrement, avec leurs imaginaires, leurs perceptions et leurs propres mots, les objets de l’exposition. Tantôt mélancolique, piquant ou humoristique… libre à chacun de réinterpréter la mémoire de ces objets populaires !
Atelier d’écriture animé par Lucile Bordes, l’une des quatre auteurs des cartels proposés à la lecture tout au long du parcours de l’exposition « Populaire ? ».
Lucile Bordes
Lucile Bordes est enseignante à l’université de Toulon et l’autrice de Je suis la marquise de Carabas, Décorama et 86, année blanche (éditions Liana Levi). En 2022, elle a publié Que faire de la beauté ? (Les Avrils) et Aurélie et autres femmes sans nom (éditions Thierry Marchaisse, Prix PaN 2023).


