Exposition Pharaons Superstars
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- Affiche et visuels de l'exposition
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Affiche
Visuels
Stèle d’Iry dédiée à Ahmosis et Ahmès Néfertary, Égypte, vers 1300 av. J.-C. Calcaire peint, 29 x 21,6 x 3,5 cm. Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne, Portugal © Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne – Musée Calouste Gulbenkian. Photo: Catarina Gomes Ferreira
Tête d’une statuette d’Amenhotep III, Égypte, XIVe siècle av. J.-C. Verre, 3,7 cm. Musée Calouste Gulbenkian, Lisbonne, Portugal © Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne – Musée Calouste Gulbenkian. Photo : Catarina Gomes Ferreira
Fragment de paroi d’une tombe figurant le roi Menkaouhor mille ans après son règne, Saqqara, Égypte, XIVe siècle av. J.-C. Calcaire, 82,5 x 37,5 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, Paris © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
Statue de dieu-faucon protégeant un pharaon, probablement Nectanébo II, Égypte, IVe siècle av. J.-C. Calcaire, 50 x 18,2 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, Paris © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Sphinx de Nectanébo Ier, Égypte, 380-361 av. J.-C. Grès peint, 76 x 88 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, Paris © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Statuette de dévotion à la reine divinisée Ahmès Néfertary (détail), Deir el-Medina, Égypte, 1279-1212 av. J.-C. Bois de karité peint, 35,5 x 7 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, Paris © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps
Statuette funéraire d’Akhénaton brisée, Égypte, vers 1349-1333 av. J.-C. Calcaire, 12,7 x 8,1 x 6,3 cm. Kunsthistorisches Museum, Vienne, Egyptian and Near Eastern Collection. © KHM-Museumsverband
Esquisse pour le décor de la salle de dessin de l’École de garçons de la rue Dombasle à Paris, par Joseph Jean-Félix Aubert, vers 1879. Huile sur toile, 40,5 x 230,5 cm. Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris © Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Nectanébo séduit la reine Olympias et conçoit avec elle Alexandre le Grand, détail du manuscrit Speculum Historiale de Vincent de Beauvais, folio 1 verso. Jean de Vignay (traducteur), Maître du sacre et son entourage (enlumineur), France, 1370-1380. Peinture sur parchemin, cuir, 33,5 x 25 cm. Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Paris © BnF
Claude Vignon, Cléopâtre se donnant la mort, 1640-1650. Huile sur toile, 95 x 81 cm. Musée des Beaux-Arts de Rennes © MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Merret
François Georgin, Jean-Baptiste Thiébault (graveur), Apothéose de Napoléon, 1837. Imprimerie Pellerin, Épinal, France. Encre sur papier, 41,9 x 64 cm. Mucem © RMN-Grand Palais (Mucem) / Thierry Le Mage
« Moïse se tient à côté du dragon qui crache le feu et s’apprête à mettre en pièces Firaoun » extrait de Qiṣaṣ-i Qur’ān, de Isḥaq bin Ibrāhīm N. sabur, Iran, 1581. Encre sur papier, 36,5 x 25,2 cm. Persan 54, folio 82 recto. Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Paris © BnF
Fritz Zielesch, Dans l’atelier des moulages des musées de Berlin, Allemagne, vers 1930. Photographie, 18 x 24 cm. Collection Ullstein Bild © Ullstein Bild / Roger-Viollet
Jean Marquis, vue de l’exposition « Toutânkhamon et son temps » au Petit Palais, Paris, 1967. Tirage moderne à partir de la numérisation, 15 x 23 cm. Bibliothèque historique de la Ville de Paris © Jean Marquis / BHVP / Roger-Viollet
Mahmoud Mokhtar, Arous el-Nil, La Fiancée du Nil, Le Caire, Égypte, vers 1929. Pierre, 149 x 60 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris. En dépôt depuis avril 2018 : La Piscine, Musée d’art et d’industrie André Dilligent (Roubaix) © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Machine à coudre Néfertiti, fabriquée par les usines militaires pour la production de biens civils, Helwan, Égypte, années 1950-1960. Fer peint, 26,5 x 40,5 cm. Mucem © Mucem / Yves Inchierman
Olivier Cablat, série “Temples”, Égypte, 2005. Tirage moderne, 40 x 40 cm. Collection de l’artiste © Olivier Cablat
Publicité pour la gaine Egyptian Queen de la marque Peter Pan, 1954, New York, États-Unis. Encre sur papier, 34,7 x 25,5 cm. Collection Jean-Marcel Humbert, Paris © Collection et photo Jean-Marcel Humbert
Fred Wilson, Grey Area, 1993. Plâtre, peinture, bois, 75 x 116 x 34 cm. Tate : acquis avec le concours d’American Patrons of Tate, avec l’aimable autorisation de Pamela Joyner and Reginald Van Lee (2011) © Fred Wilson Studio
- Scénographie
- Dossier enseignant
- Cartels
- Entretien avec Frédéric Mougenot et Guillemette Andreu-Lanoë, commissaires de l’exposition
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Mucem
(M.)
En retraçant les destins posthumes de quelques rois et reines de l’Égypte ancienne, cette exposition propose une réflexion sur la notion de célébrité. Comment vous est venue cette idée ?
Frédéric Mougenot
(F.M.)
C’est en trouvant, dans les collections du Mucem, des œuvres d’art et des objets récents qui mentionnent des rois et reines d’Égypte, qu’est venue l’envie de faire une exposition sur la postérité et la célébrité des pharaons. Par exemple, une estampe du XIXe siècle figurant Sésostris parmi les prédécesseurs de Napoléon Ier, un préservatif de la marque américaine Ramses ou encore un disque de la chanson Néfertiti par France Gall. Nous voulions montrer aux visiteurs que ces souverains, morts loin de chez nous il y a des milliers d’années, sont toujours présents dans notre imaginaire. Et proposer une réflexion sur les raisons de cette longévité. Comme par ailleurs nous savions que les anciens Égyptiens conservaient la mémoire de certains de leurs rois les plus glorieux pendant plusieurs siècles voire millénaires, nous avons voulu faire le lien entre les célébrités antiques et celles d’aujourd’hui.
M. La figure du pharaon possède aujourd’hui encore un très fort pouvoir d’évocation, comme en témoigne le succès international de l’exposition « Toutânkhamon »…
Guillemette Andreu-Lanoë (G.A.-L.) Beaucoup de facteurs contribuent à cette fascination pour les pharaons. Régulièrement, le monde apprend par les médias que des découvertes archéologiques spectaculaires ont lieu en Égypte. Cette vitalité de l’archéologie maintient l’intérêt pour l’Égypte ancienne à un niveau très élevé, d’autant plus que la plupart du temps, il s’agit de la mise au jour de tombes avec des « trésors » en excellent état de conservation. Cela fait rêver, et cela dès l’enfance. Les artefacts égyptiens sont souvent dorés, colorés, avec beaucoup de formes animales qui enchantent les enfants, et cela perdure à l’âge adulte.
Le trésor de Toutânkhamon est unique par sa splendeur, son état de conservation, et la multiplicité des objets contenus, dont certains pesant des kilos d’or ! Aucune civilisation ancienne n’a livré de telles découvertes.F.M. Le pharaon est d’ailleurs le roi, un monarque absolu au pouvoir théoriquement illimité et donc le maître de toutes ces richesses. Cela contribue sans doute à nous le rendre fascinant, un peu terrifiant parfois – comme le « méchant » Pharaon de l’Exode –, mais aussi très attirant. Très peu de gens doivent rêver qu’ils sont des paysans de la vallée du Nil, on préfère forcément s’imaginer en roi ou en reine.
M. Bien que centrée sur les pharaons, cette exposition ne se limite pas à l’Égypte ancienne, et présente un ensemble d’objets particulièrement varié, couvrant une période de 5 000 ans…
G.A.-L. Oui, c’est ce qui fait sa spécificité et son originalité. L’idée étant de faire connaître des pharaons importants ou sans gloire de leur vivant, et de suivre leurs destins jusqu’au XXIe siècle de notre ère, tout en exposant les raisons et les évènements qui en ont fait des « superstars » au fil des siècles ou les ont maintenus dans l’oubli collectif. Autrement dit, exposer « l’ironie de l’Histoire ».
F.M. Pour raconter cette très longue histoire, l’exposition mobilise successivement des antiquités égyptiennes datant des pharaons, des œuvres d’art occidentales et orientales du Moyen Âge à nos jours comme des tableaux ou des sculptures, des photographies et des films historiques, mais aussi des objets de la vie quotidienne et de la culture « pop » contemporaine. Il devrait y en avoir pour tous les goûts. Un tel regroupement au sein d’une même exposition demande une certaine ouverture d’esprit, une curiosité que l’on peut attendre au Mucem.
M. Parmi les objets présentés, quels sont les plus remarquables ?
F.M. Le visiteur ne pourra pas manquer l’énorme poing d’une statue de Ramsès II. Ce fragment colossal de plus d’un mètre de côté témoigne du gigantisme de l’art sous le règne de ce pharaon. Et cette monumentalité a largement contribué à la renommée de ce roi « superstar ».
De même, une très belle statue de Toutânkhamon avec le dieu Amon devrait ravir les visiteurs, alors même qu’elle est à moitié détruite : l’image et les noms du pharaon ont été volontairement attaqués par les anciens Égyptiens pour effacer sa mémoire – ce qui ne manque pas d’ironie quand on sait que Toutânkhamon est aujourd’hui l’un des personnages historiques les plus connus au monde.
Dans un autre genre, une très grande tapisserie de la manufacture des Gobelins, datant du XVIIe siècle, occupe une place centrale dans la deuxième partie de l’exposition. Elle illustre un épisode connu de l’affrontement entre Moïse et le roi Pharaon, qui a longtemps conditionné notre perception de l’Égypte antique.
Les visiteurs seront aussi surpris et sans doute amusés par une moto « Kéops », fabriquée et commercialisée en France en 1926. Elle témoigne de l’omniprésence des noms et des images des pharaons dans notre quotidien, et doit nous interroger sur ce que ces figures nous évoquent.M. Qu’est-ce qui vous a le plus marqués durant vos recherches sur cette exposition ?
G.A.-L Nous avons été très heureux de l’accueil que nous ont fait nos collègues, pas seulement égyptologues : les biblistes, les arabisants, les islamologues et les historiens. Tous nous ont aidés et donné des pistes de réflexion. Ce qui veut dire que cette enquête diachronique parle aux savants, comme on espère qu’elle parlera au public !
F.M. Ce qui nous a surpris, c’est la quantité de références que l’on finit par accumuler quand on cherche des œuvres et des objets qui parlent de la postérité des pharaons, tant dans la civilisation pharaonique que dans les sociétés postérieures. On finit par voir des Ramsès et des Néfertiti partout ! Dans la publicité, le marketing et l’art contemporain notamment, des collègues et des proches n’ont pas cessé de nous faire connaître des œuvres ou des produits égyptisants. Mais aussi dans l’art des périodes a priori moins riches en références pharaoniques, comme le Moyen Âge ou la Renaissance. Le cas du pharaon Nectanébo, par exemple, nous a amusés : alors que les égyptologues ont tendance à ne voir en lui que le dernier roi égyptien, qui a été vaincu par les Perses, il était assez connu au Moyen Âge parce qu’une légende plus tardive prétend qu’il est le véritable père d’Alexandre le Grand – tandis que de grands conquérants comme Ramsès II étaient complètement oubliés.
M. Qu’est-ce que nous disent les pharaons de nos sociétés contemporaines ?
G.A.-L Que dès l’époque des pharaons, les monarques ont mis en œuvre beaucoup de stratagèmes destinés à leur assurer une postérité. Il y a du Louis XIV ou du Napoléon dans l’œuvre et les guerres de certaines de nos « superstars ». L’Égypte des pharaons reste un repère fédérateur pour les Égyptiens d’aujourd’hui en temps de crise. Et si, en français, l’adjectif « pharaonique », souvent employé, décrit quelque chose d’immense et de mégalomaniaque, c’est une forme d’hommage à des souverains qui ne reculaient devant rien pour exprimer leur puissance et leur soumission aux dieux.
F.M. Notre attachement aux pharaons nous rappelle aussi que nous aimons fantasmer et imaginer un monde plus ensoleillé, plus prospère, plus agréable à vivre. Le rayonnement des pharaons et de leurs trésors nous fait confortablement oublier les conditions de vie du petit peuple… Les rois d’Égypte et leurs reines évoquent pour nous des images de jeunesse, de beauté physique, de richesse et de pouvoir individuel et incontesté, qui sont des aspirations assez communes aujourd’hui. Leur célébrité même, longtemps après leur mort, leurs monuments, qui portent encore leur nom, et leurs momies, qui nous font croire à l’éternité des corps, nous font rêver à une forme de survie après la mort, voire de victoire sur la mort, qui est finalement la grande affaire de toute l’humanité.
- Parcours audio Pharaons Superstars
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Découvrez l'exposition « Pharaons Superstars » guidée par les commissaires et partez à la découverte des exploits et de la notoriété posthume de ces personnages exotiques que sont les pharaons.
1. Table d'offrandes dédiées à 18 rois et reines du passé
2. Poing gauche d'un colosse de Ramsès II
3. Sphinx de Nectanébo Ier
4. Statuette dédiée à la reine Ahmès Néfertary par un artisan
5. Statue d'Amon et de Toutânkhamon
6. Jeu de cartes destiné à apprendre les grandes figures de l'Antiquité
7. Enlèvement du soulier de Rhodope
8. Cléopâtre Claude Bertin
9. Apothéose de Napoléon
10. Tenture de l'histoire de Moïse : la Verge changée en serpent
11. Répliques du buste de Néfertiti
12. Lettre de Howard Carter
13. Arous el-Nil, la Fiancée du Nil
14. Machine à coudre Néfertiti
15. Grey Area (Zone grise)Retrouvez tous les parcours audio des expositions directement sur votre téléphone sur visit.mucem.org