Populaire ?
Les trésors des collections du Mucem
Mucem, J4—
Rez-de-chaussée
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Du mercredi 13 décembre 2023 au jeudi 31 décembre 2026
Pour la première fois, le Mucem présente ses collections dans toute l’étendue de leur richesse et de leur diversité.
Alors que le Mucem fête cette année ses dix ans, l’occasion est belle de revenir sur ce qui constitue son cœur et son histoire : sa collection. Cette exposition permanente souhaite présenter sa collection dans toute sa diversité. Elle réunit en effet les fonds historiques du Musée national des arts et traditions populaires, les collections européennes du Musée de l’Homme et celles acquises depuis le début des années 2000 dans une volonté d’ouverture vers la Méditerranée et le monde contemporain.
Au rez-de-chaussée du bâtiment, l’exposition permanente du Mucem est imaginée comme un espace de découverte visant à mettre en évidence le caractère profondément humain des objets et témoignages qui composent cette collection. Elle présente ce qui fait la « matière » du musée, elle témoigne du caractère à la fois sémiotique (ce que les objets disent de la société dans laquelle ils ont été produits) et esthétique de cette collection et permet de donner à lire toutes les histoires qui ont mené aux acquisitions, les parcours de vie des objets, ce qui a motivé leur entrée dans les réserves du musée, hier comme aujourd’hui.
Le parcours général propose un cheminement au gré de grandes catégories empruntées au vocabulaire de l’histoire des arts et des techniques (« peinture », « sculpture », « arts du métal », « céramique », etc.). Un parcours qui fait émerger les particularités de la collection du Mucem en rompant avec la hiérarchisation habituelle entre beaux-arts et arts populaires. On passe ainsi d’objets attendus dans un musée (par exemple des tableaux, des ex-voto, des icônes, etc.) à des éléments plus surprenants (comme des portes de ruche décorées), et d’objets familiers du grand public à des éléments plus inattendus voire mystérieux de prime abord.
À côté des 1 200 objets et documents issus des fonds historiques du Mucem ou plus récemment acquis par le musée, un dispositif de médiation numérique immersive permet d’évoquer, à travers une sélection d’objets, l’idée de « culture populaire » qui irrigue ses collections.
Le commissariat de cette exposition est assuré par la direction scientifique et l’ensemble du service de la conservation du Mucem.
Scénographie : Sylvie Jodar
Graphisme : Caroline Pauchant
Conception lumière : Thierry d’Oliveira Reis
Parcours enfant / audioguide
L’exposition « Populaire » se visite aussi en audioguide avec un parcours ludique spécialement pensé pour les enfants (en lien avec Le Fabuleux terrier) !
Votre mission ? Aidez Phil à retrouver ses émotions grâce aux objets disséminés dans l’expo : un parcours en neuf étapes et autant de surprises !
Parcours audio disponible tous les jours à l’accueil du musée (retour du matériel 30 minutes avant la fermeture). Gratuit sur présentation d’un billet expositions ou billet famille d’un adulte accompagnant. Sans réservation préalable.
Direction artistique : Jaune Sardine
Écriture : Ambre Gaudet
Voix off : Clément Montagnier & Ambre Gaudet
Enregistrements et mixage : Pascal Ansourian
Le parcours du Collectionneur
Tout au long de l’exposition « Populaire ? », un parcours de médiation tout public, multisensoriel et accessible aux personnes en situation de handicap visuel et mental, ponctue la visite.
C’est un dispositif sensible et poétique composé de 7 stations à l’univers retro, qui invite les visiteurs à découvrir et manipuler la collection d’un personnage fictif, le collectionneur excentrique. Souvenirs de voyage, cinéma, masques… au gré des trouvailles que ce personnage aura glanées, chacun pourra découvrir ou redécouvrir les imaginaires populaires associés à des objets du quotidien devenus emblématiques, des sortes de « madeleines de Proust » qui réveillent émotions, sensations, souvenirs.
Conception et réalisation : Chouette fluo et Esprit Volume
Livre accompagnant l'exposition
Ce livre-objet, conçu étroitement entre des conservateurs et l’équipe éditoriale du musée, propose de plonger dans les collections du Mucem et les lire autrement. Pour témoigner du caractère pluriel de la collection, on présentera trois cents morceaux choisis. Trois cents objets, œuvres ou documents, parfois très éloignés chronologiquement et typologiquement, mais qui ont des similitudes thématiques ou visuelles. De leur agencement tout au long du livre, de leurs juxtapositions sur chaque double-page naissent parfois des plaisanteries, mais surtout des récits. Et chaque fois, ils interrogent le lecteur : quels sont leurs usages ? Que représentent-ils ? De quoi sont-ils faits ? Qu’est-ce qu’un rat-de-cave ? Un diable de Bessans ? Se peut-il qu'un four et une châtière pour ventiler les combles aient des formes similaires ? Que font au musée une barbe postiche ? Une publicité pour tue-mouches ? Une boule de voyance ? Un mini-cercueil ?
Les confrontations d’objets donnent des pistes, les légendes sont des clés. Au lecteur de tirer à son tour des ficelles narratives de ces associations en chaîne. Pour les plus curieux des lecteurs, nous dévoilerons que le procédé de construction du livre est venu d'une figure de style amusante, nommée « concaténation ». La concaténation est une somme d'anadiploses, autant dire, « un redoublement » - la reprise du dernier mot d’une proposition au mot initial de la proposition qui suit. Pour ne pas effrayer les autres lecteurs, on leur dira aussi que c’est plus simple que ça en a l’air : c’est le principe de la comptine des « Trois petits chats ».
Éditions du Mucem
17 x 24 cm
Couverture rigide, reliure à la japonaise
18 euros
300 images
979-10-92708-26-4
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Entretien avec Émilie Girard, directrice scientifique et des collections du Mucem
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Mucem.
À partir de décembre 2023, le Mucem présente une nouvelle exposition permanente au rez-de-chaussée du bâtiment J4. Quelles sont les intentions de cette nouvelle présentation ?
Émilie Girard
Cette nouvelle exposition permanente s’inscrit dans le cadre des 10 ans du Mucem et de la volonté du musée de placer les collections au cœur de son projet. Nous souhaitions en effet mettre en valeur la richesse de cette collection, en montrer les différentes facettes, notamment les plus surprenantes, de manière à offrir un panorama le plus fidèle possible de la variété et de la masse de cette collection. Mais l’objectif le plus important, peut-être, à nos yeux, est d’en révéler le côté « humain » : montrer que derrière ces objets du quotidien se cachent et se révèlent des histoires de femmes et d’hommes qui témoignent aussi des sociétés dans lesquelles ils ont vécu. C’est d’ailleurs pour cela que dès l’introduction, nous avons choisi de présenter une sélection d’une cinquantaine de pièces portant la marque de leurs fabricants ou de leurs utilisateurs : des objets signés, qui portent juste des initiales, ou encore une date. Car tout l’intérêt de notre collection réside dans ce qu’elle raconte de la vie des gens qui ont réalisé ou fait vivre ces objets.
M. Toute l’équipe de conservation du Mucem s’est réunie autour de ce projet…
É.G. Il était important que toute l’équipe de la conservation participe à son élaboration. Cette équipe travaille sur la collection depuis longtemps, tous les conservateurs avaient envie de partager leur amour des objets, leur passion pour cette collection, son histoire et la variété de ces fonds. Chacun a contribué à cette exposition, soit une douzaine de personnes : ils et elles ont établi les listes d’objets, co-construit le parcours, rédigé les textes et les cartels. C’est la première fois, depuis l’ouverture du musée, qu’une exposition fédère autant de monde dans l’équipe scientifique !
M. Comment s’organise le parcours dans cette Galerie de plus d’un millier d’œuvres et objets ?
É.G. Le principe de départ était de présenter la collection pour elle-même, et non pas en fonction d’un discours construit a priori. Nous avons réfléchi à la manière la plus juste de hiérarchiser et d’organiser le parcours et nous avons proposé de l’appuyer sur les grandes catégories qui sont, sinon celles des musées des Beaux-Arts, celles des musées d’arts décoratifs : la peinture, la sculpture, la mode, l’architecture, le mobilier, les arts du verre, la céramique, le métal, ou encore les naturalia. Nous avons ainsi conçu un parcours en neuf étapes qui permettra aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir la richesse des collections. L’exposition s’attache à la dimension « technique » des objets, car cette collection d’art populaire explore des techniques très différentes, tout en abordant des thématiques transverses, plus anthropologiques. La partie consacrée à l’architecture, par exemple, propose d’évoquer la manière dont l’homme habite son environnement et l’adapte au contexte naturel. La section dédiée à la mode permet de montrer, à travers l’accessoire ou le costume, comment les normes construites socialement s’imposent (ou pas !) aux individus. Cette exposition a enfin vocation à présenter ce que ces objets racontent de nos sociétés euroméditerranéennes.
M. Des dispositifs numériques rythment aussi le parcours…
É.G. Tout à fait. Un espace dédié à une expérience immersive a été imaginé. Les visiteurs sont invités à y pénétrer munis d’un casque audio afin de découvrir, projetés sur les murs de la salle, une sélection d’objets. Lorsqu’on s’approche de l’un d’eux, il s’anime et son histoire est racontée à travers un récit fictionnel incarné par des personnages. Ces récits expriment autrement le rapport qu’un musée de société peut avoir à l’objet. Comme je le disais, il était important, pour nous, de montrer l’aspect humain de notre collection. Dans cette même logique, nous avons proposé à quatre auteurs de rédiger, pour près d’une centaine d’objets, un très court texte né de leur propre vision de l’objet, de ce qu’ils projetaient sur lui, de l’émotion qu’il leur provoquait ou de ce qu’il éveillait en eux. Car chacun d’entre nous peut développer son propre récit sur ces objets finalement proches. L’exposition propose ainsi un double parcours, un parcours scientifique « classique », et un parcours plus imaginaire, fictionnel et littéraire, peut-être plus personnel ou subjectif.
M. Cette Galerie des collections est-elle destinée à évoluer, à l’image de la collection du Mucem ?
É.G. Bien sûr. La collection continue à vivre et à s’enrichir, et c’est pour cela que l’exposition se termine par un espace dédié aux nouvelles acquisitions. On y évoque la manière dont la collection continue à vivre par le biais de son enrichissement, en présentant quelques objets tout récemment entrés dans les fonds et amenés à évoluer en fonction de l’actualité des acquisitions. En plus, un outil numérique permet aux visiteurs d’explorer les acquisitions récentes par un accès au catalogue du musée, et ainsi d’avoir un aperçu juste de la manière dont le musée travaille à l’enrichissement de ses fonds.
Propos recueillis par Sandro Piscopo-Reguieg
Avec le soutien de
Mécène principal des 10 ans du Mucem
Partenariats médias
En partenariat avec
- « Populaire ? » à la gare Saint-Charles du 15 février au 15 avril
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Filiale de SNCF Réseau, SNCF Gares & Connexions est la spécialiste de la gare, de la conception à l’exploitation en passant par la commercialisation des espaces. Avec ses 3 000 gares françaises, elle s’engage pour ses 10 millions de voyageurs et visiteurs quotidiens à constamment améliorer la qualité de l’exploitation, inventer de nouveaux services et moderniser son patrimoine. Chaque année, près de 300 expositions, interventions et manifestations artistiques sont ainsi conçues sur-mesure pour les gares sur l’ensemble du territoire français en partenariat avec les plus grandes institutions.
L’exposition « Populaire ? Les trésors des collections du Mucem » trouve ainsi une résonnance au format XXL sur le parvis de Marseille Saint Charles. Jusqu’au 15 avril 2024, visiteurs et voyageurs peuvent découvrir un aperçu des œuvres présentées dans le cadre de cette nouvelle exposition permanente.