Les Mysteres de N.Y © Lobster

Les Mysteres de N.Y © Lobster

Les Mystères de New York (The Exploits of Elaine)

Du cinéroman au roman-photo

Cinéma

De Louis Gasnier et George. B. Seitz (États-Unis, 1914, 40 min.) – muet

Création musicale : Arnaud Maguet et Christian Vialard

Épisode 1 : La Main qui étreint - Épisode 2 : Le Sommeil sans souvenir

Les extravagantes aventures d’une jolie héritière, Elaine Dodge, traquée par un cousin qui, sous des déguisements divers et avec la complicité de bandits chinois, essaie de l’attirer dans des pièges mortels…

Les Mystères de New York est le titre de l’adaptation française de trois serials (films à épisodes) américains : The Exploits of Elaine, The New Exploits of Elaine et The Romance of Elaine. Aux États-Unis, ces trente-six épisodes sont simultanément publiés en feuilleton dans le Chicago Herald et montrés au cinéma chaque samedi. 

En France, l’adaptation en 1915 par l’auteur de mélodrames Pierre Decourcelle donnera naissance au premier ciné-roman (ou roman-cinéma), publié chaque jour dans le quotidien Le Matin, et dont le succès sera foudroyant.

Dans le cadre du cycle « Du cinéroman au roman-photo »

En complément de l’exposition « Roman-Photo », le Mucem et dfilms proposent une programmation cinéma à découvrir du 18 au 21 janvier à l’auditorium du musée : « Du cinéroman au roman-photo ».  

Depuis les premières expérimentations du cinéma muet jusqu’aux outrances formelles de Dario Argento, entre raretés néoréalistes et chefs-d’œuvre intemporels, entre coups de foudre et coups de couteaux ; il s’agit de montrer les relations incestueuses qu’entretiennent, depuis plus d’un siècle, cinéma et roman-photo.

Dans le cadre de la manifestation de dfilms : « ADDICTION à l’œuvre, une histoire de cinéma qui s’accorde aux autres arts de 1895 à 2019 ».

 

Tarifs
Type de public Tout Public
Horaires
Dario Argento_Tenebres © 1982 Sygma Cinematografica All rights reserved

Dario Argento_Tenebres © 1982 Sygma Cinematografica All rights reserved

Conférence d‘ouverture

Du cinéroman au roman-photo

Rencontres-débats/Conférences

Par Geneviève Houssay (Mucem) et Philippe Bérard (programmateur). En présence des artistes Arnaud Maguet et Christian Vialard pour la création musicale des deux épisodes du film Les Mystères de New York.

En complément de l’exposition « Roman-Photo », le Mucem et dfilms proposent une programmation cinéma à découvrir du 18 au 21 janvier à l’auditorium du musée : « Du cinéroman au roman-photo ».  

Depuis les premières expérimentations du cinéma muet jusqu’aux outrances formelles de Dario Argento, entre raretés néoréalistes et chefs-d’œuvre intemporels, entre coups de foudre et coups de couteaux ; il s’agit de montrer les relations incestueuses qu’entretiennent, depuis plus d’un siècle, cinéma et roman-photo.

Dans le cadre de la manifestation de dfilms : « ADDICTION à l’œuvre, une histoire de cinéma qui s’accorde aux autres arts de 1895 à 2019 ».
Tarifs
Type de public Tout Public
Horaires
Alexandria © Pipi Reis

Alexandria © Pipi Reis

Archives / représentations : histoires à rebours

Représentations fictionnelles à travers l’archive

Rencontres-débats/Conférences

Conférences - Discussions - Projections
Conception et modération : Nicolas Feodoroff.

Nicolas Feodoroff est critique d'art et de cinéma, programmateur au FIDMarseille et chargé de cours à l'ESADMM-Luminy.

« Archives / représentations : histoires à rebours » poursuit le cycle de rencontres consacrées à une relecture des archives comme moyen d’interroger les collections du musée et leur constitution. Il s’agit ici de revisiter et d’interroger les positions de l’Europe et de l’espace occidental comme centre et figure d’autorité dominante dans le regard posé sur les objets et les documents collectionnés et archivés, tout comme les rapports de force issus de la colonisation et les formes de réactivation des traces des « sujets subalternes » dans notre présent post-colonial. Avec, comme horizon, les notions d’« appropriation », de « négociation » et de « subversion » sur ces fonds et une écriture de l’histoire réenvisagée.

Les interventions seront consacrées au principe de relecture des archives et des collections et à différentes expériences menées dans ce contexte.

 


Projection


15h

Diario africano (journal africain), 1994, 8'
Visioni del deserto (visions du désert), 2000, 18'
de Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi

Selon la méthode développée par les cinéastes et artistes italiens, deux films opérant par la reprise une déconstruction idéologique par l'image à partir de matériaux filmiques ''choses trouvées, choses pensées'' selon leur mots, soumis à leur examen. Diario africano explore ainsi un journal intime réalisé entre 1926 à 1936 par un voyageur français anonyme, Visioni del deserto s'attache à des images du Sahara réalisées par un voyageur français dans les années 1920.

 


Conférences


15h45

De "Présence Africaine" à Paul Robeson: voix panafricaines au musée du quai Branly
Par Sarah Frioux-Salgas

Depuis son ouverture en juin 2006, le musée du quai Branly propose de grandes expositions d'histoire et d'anthropologie ("Planète métisse", 2009, "La fabrique des images", 2010, "Kanak, l'art en parole" 2013 , "Color Line" 2016; ...). Dans cette intervention, il s'agira à partir de quatre expositions de petit format ("Présence Africaine"", 2009; "La Negro Anthology de Nancy Cunard, 2013; "Dakar 1966", 2016 et "Paul Robeson, un homme du tout-monde", 2018), de donner à voir la prise de parole de militants et d'intellectuels africains, antillais et africains-américains, pour la plupart panafricains.
 
Mettre la poussière de côté par la danse
Par Nadine Siegert

Thématiques abordées : le débat récent sur le rôle de la recherche artistique dans les collections et les archives du IwalewaHaus, le musée d'art moderne et contemporain africain de l'université de Bayreuth. Il s'agit d'interroger dans quelle mesure la recherche artistique, au-delà de revisiter ou remettre en scène les objets, peut plutôt interférer et s'interposer dans la "grammaire" de la logique du processus d'archivage pour imaginer de nouveaux langages archivistiques. En s'attachant en particulier aux aspects performatifs de projets artistiques qui ont impliqué les collections lors des expositions Mashup (2015) et Exodus Stations #2 (2017). Avec comme points d'entrée des gestes comme "emballer/déballer", "filtrer et zoomer" ou bien encore "mêler et transformer" en quête d imaginer une "archive dansante".

Histoires pour quelques lieux et quelques corps
Par Martine Derain

Avec Iskanderia leh ?, la compagnie Ex Nihilo joue au Mucem son expérience alexandrine : il s'agit bien là de réexplorer son propre fonds d'archives, images et gestes accumulés dans l'exercice d'une longue complicité avec la ville et ses habitants. Deux autres lignes tressent cette composition dansée : un regard sur la collection du Musée liée aux images de l'Egypte et un chemin dans les archives de Martine Derain, artiste associée à la compagnie, chez qui le document institutionnel et la recherche de son contrepoint dans les histoires singulières sont des matières privilégiées de création. Un contrechant en vue de la vie !
 


Discussion


17h30

 


Projection


18h15

The Embassy, 2011, 37'
Filipa César

Dans The Embassy, Filipa César retrace un chapitre de la colonisation en Guinée Bissau lors des guerres coloniales suite à la découverte fortuite d'un album photographique provenant des archives nationales désertées après la guerre civile de 1999. Un album patiemment feuilleté, où le commentaire dû à l’archiviste et journaliste guinéen Armando Lona, filmé en un seul plan fixe et en s’attardant sur certains détails historiques, en propose une contre-lecture. Le titre rend hommage au réalisateur français Chris Marker et à son travail en Guinée-Bissau.

 

Biographies des intervenantes

Martine Derain
Artiste, photographe, elle conçoit et réalise des interventions éphémères ou pérennes pour l’espace public. En 2010, elle fonde Les éditions Commune, centrées sur des expériences singulières et complexes liant art, urbanisme, recherche ou poésie. Elle travaille actuellement avec la Compagnie de danse Ex Nihilo comme artiste associée.

Sarah Frioux-Salgas
Sarah Frioux-Salgas, née en 1978 est responsable des Archives du musée du quai Branly-Jacques Chirac depuis 2003. Elle a également été commissaire de plusieurs expositions au musée du quai Branly-Jacques Chirac : Présence Africaine : une tribune, un mouvement, un réseau (2009) qui a aussi été présentée en 2011 à la bibliothèque Cheick Anta Diop de Dakar ; « L’atlantique noir » de Nancy Cunard. Negro Anthology (1931-1934) (2013), puis Dakar 66. Chroniques d’un festival panafricain (février 2016), réalisée avec Dominique Malaquais et Cédric Vincent. Elle prépare actuellement une exposition sur le chanteur-acteur activiste Paul Robeson qui ouvrira en juin 2018 au musée du quai Branly.

Nadine Siegert
Directrice adjointe de Iwalewa-Haus, Africa-Centre à Bayreuth, lieu d’exposition, de recherche et de diffusion dédié à l’art d’Afrique. Elle a également été commissaire de nombreuses expositions dont GhostBusters I et II (Berlin, 2011) et Mash up (Bayreuth, 2015). Elle a dernièrement co-dirigé Archive (re)mix. Vues d’Afrique aux Presses universitaires de Rennes (2015).

Dans le cadre du cycle de créations « Représentations fictionnelles à travers l’archive »

De décembre 2017 à juin 2018, le Mucem invite trois artistes à revisiter le passé colonial et décolonial, le concept de colonialité et les nouvelles formes d’une « recolonialisation », à travers les archives du musée. À l’aune du regard et de l’expérience de chacun de ces artistes, il s’agit d’éprouver et de questionner le présent et de lire dans le passé l’histoire du présent. 

Comment traiter cette histoire présente de toutes « les cultures » qui, comme l’a décrit Edward Said, « (…) ne sont pas imperméables. La science occidentale a emprunté aux Arabes, qui ont emprunté à l’Inde et à la Grèce. Et il ne s’agit jamais d’une simple question de propriété, d’emprunt et de prêt, avec des débiteurs et des créanciers absolus, mais plutôt d’appropriations, d’expériences communes, d’interdépendances de toutes sortes entre cultures différentes. C’est une norme universelle ». 

La question de la représentation que les cultures se font d’elles-mêmes et entre elles est au cœur de ce cycle. La question des représentations dans le discours occidental a joué et continue à jouer un rôle très important dans ses différentes formes de dominations, qu’elles soient économiques ou culturelles à travers les pratiques et les notions d’Histoire, de langue, de race. Les mécanismes d’aide et de soutien ne visent pas uniquement une hégémonie économique mais aussi « épistémique au sens où les discours occidentaux imposent leurs savoirs » comme l’ont montré Maria Eleonora Sanna et Eleni Varikas. 

Ce cycle de créations cherche à déconstruire la notion et le discours même de la représentation pour lui donner un espace de singularité individuelle avec l’artiste invité(e), tout en soulignant la nécessité que cette réflexion prenne forme au sein d’un espace institutionnel. Ces représentations fictionnelles se construiront également avec l’imagination et le regard du public.

Chaque représentation est accompagnée d’une installation réalisée à partir de la documentation constitutive du spectacle et qui entrera par la suite dans les archives du musée.

En coréalisation avec le festival Dansem.

 

Tarifs
Type de public Tout Public
Horaires
Iskanderia Leh ?

Iskanderia Leh ?

Iskanderia Leh ?

Représentations fictionnelles à travers l’archive

Spectacles/événements

Cie Ex Nihilo, Martine Derain, Émilie Petit

Depuis sept ans, Ex Nihilo se rend chaque année à Alexandrie. De leurs corps dansants, les membres de la compagnie écrivent des histoires inhabituelles dans la ville, qui viennent interroger ses mutations et parfois souligner ses contradictions. Cette matière est aujourd’hui mise au cœur d’une déambulation venant travailler la place de l’archive artistique dans le processus de création, tout en la confrontant au statut de l’archive muséale.

Pour cette création, Ex Nihilo s’associe aux artistes Martine Derain et Émilie Petit, en les invitant à mettre en commun leurs approches singulières d’intervention dans l’espace public pour requestionner son propre processus de travail dans le cadre de l’espace muséal, en construisant une promenade vivante de gestes et de corps, de regards et de souffles.

Conversations d'artistes

Inspiré par The Writing Score, un atelier de Lilia Mestre (Belgique) qui utilise des « partitions d’écritures » comme outils de dialogue dans la recherche artistique, le texte suivant est une conversation à trois voix entre Samah Hijawi, Leandro Nerefuh Ex Nihilo, Martine Derain et Émilie Petit. La discussion a été initiée par Samah Hijawi pour que chacun de ces créateurs vivant dans différents endroits du monde s’implique dans les projets des autres. C’est aussi une façon pour le lecteur de se relier à leurs processus de recherche réflexifs, poétiques, ludiques et interrogatifs dans les mois précédant leurs performances. Ces échanges éclairent les processus de réflexion à travers différents médias : mots et images, textes poétiques et théoriques, croquis et matériel vidéo. Les artistes ont également été conviés à parcourir les archives, les collections et les expositions du Mucem avec des mots-clés ou des images en lien avec leurs recherches. Ensemble, ces matériaux présentent une cartographie éclectique des processus créatifs et révèlent les fils rouges qui courent entre les praticiens participant au programme.


De Samah à Ex Nihilo
Bruxelles, le 2 septembre 2017

Cher Ex Nihilo,

De notre conversation voilà quelques jours, ce qui demeure avant tout est le concept de « l’autre », l’idée d’être « autrifié », un thème central dans la théorie colonialiste et post-colonialiste. Il y avait un rapport intéressant avec votre propre expérience, quand vous travailliez à Alexandrie, en Égypte (avec des personnes pratiquant différentes disciplines), dans la façon dont vous-mêmes avez vécu un acte « d’autrification ».
Si je me souviens bien, vous laissiez entendre que, malgré des années de travail en commun, vos amis égyptiens semblaient vous positionner comme « autres ». Ce doit être une expérience étrange quand les positions sont inversées, une expérience troublante.
Je suis curieuse de savoir quelle impression cela fait d’être « autrifié », et si cela a changé votre relation avec Alexandrie en tant que contexte urbain ?

J’avais envie de voir ce que je trouverais dans les collections du Mucem en sélectionnant le mot « autre » dans le moteur de recherche du site du musée. J’ai été très surprise de tomber sur des documents relatifs au LGBTQ : cela montre une relation évidente entre les théories post-coloniales et queer. J’ai trouvé une série intitulée « S’occuper les uns des autres » qui m’a semblée poétiquement liée à notre conversation sur la façon dont les amitiés changent.

 

D’Ex Nihilo à Samah
Marseille, le 12 septembre 2017

Chère Samah,

Martine, Émilie et moi avons réagi à votre interrogation. Tout d’abord, nous avons, nous aussi, fait une recherche dans les collections du Mucem, et nous avons notamment trouvé dans les archives une carte de tarot sur laquelle était inscrit : « Aimez-vous la danse ? » Nous vous la renvoyons pour cette chasse au trésor.

En réponse à vos réflexions et vos questions sur « l’autrification », je dirais qu’il me semble qu’il n’est pas tout à fait juste de dire qu’elle est « inversée », comme vous l’avez exprimé, ce qui semblerait sous-entendre que nous considérons généralement les Égyptiens comme « autres ». Nous, membres d’Ex Nihilo, considérons les Égyptiens en tant que groupe sans faire de différence. Dans notre performance pour le Mucem, nous interrogerons, à travers notre pratique, notre position d’étrangers dans un pays autrefois colonisé. Nous aimerions explorer cette position d’être Français ou Égyptien avec des danseurs d’Égypte, dans un jeu de questions-réponses.
Pour mieux répondre à votre interrogation sur le sentiment de devenir « l’autre », et sur la manière dont ceci a modifié notre relation avec le contexte urbain d’Alexandrie, cela s’est fait avec une certaine appréhension, car nous étions assez impressionnés par des rythmes, des codes, une langue que nous ne comprenions pas.
Cet état provoque une certaine « naïveté entreprenante ». Nos codes sont brouillés, et nous devons faire confiance à d’autres repères. En l’occurrence à « l’autre » dans ce qu’il est, ou semble être, à nos yeux, à notre non compréhension de la langue. Nous restons dans un état d’entre-deux, ni flou, ni incertain. Nous découvrons la ville. Les malentendus, les erreurs d’appréciation, nous font interpréter chaque signe. Chaque séjour complète ou contredit nos perceptions. Chaque nouvelle expérience nous fait découvrir une nouvelle ville. Notre histoire avec Alexandrie est donc composée de strates, de couches qui nous font cheminer entre admiration, déception, tristesse, enthousiasme, émotion et interrogation.
Outre les danseurs et artistes, nous rencontrons des gens qui, au contact de nos répétitions et performances, deviennent des personnages singuliers : notre maître de ballet garagiste, le tailleur et sa famille, des spectateurs assidus, le « bawab », notre régisseur plateau et parfois manager, notre élégant hôte du domaine disparu de Tabia, et nos amis égyptiens qui s’amusent de nos malentendus.

Quand nous travaillons ailleurs, dans un espace autre qu’un studio de danse ou un espace de travail, mais dans une ville, qui plus est dans un autre pays, nous arrivons avec le sentiment d’être chez quelqu’un d’autre en n’étant pas particulièrement invités. Il faut trouver la manière de se présenter ; on sonne à la porte. On se présente avec la fragilité du corps traduite par le mouvement. Il s’agit là d’un autre langage encore. On sonne en se présentant, en parlant, en interrogeant l’autre. On avance, on progresse au rythme de cet autre. Et on dialogue. On s’approche. On reste vigilant à la réticence, ou à l’approbation. On joue à s’apprivoiser mutuellement.

Le dépaysement n’est pas une technique en soi mais ce déplacement géographique nous met dans un état particulier, il nous donne une sorte de distance qui nous tient en alerte chaque instant. En même temps, il y a une grande confiance… une attention particulière au langage des corps, des signes et des espaces.
C’est probablement la recherche de cette place « in-between » qui s’est transformée chez nous.

« Not home, But Here. »


D’Émilie Petit à Samah
Odessa, le 25 septembre 2017

Hello chère Samah,

J’ajouterais à l’échange précédent que nos collègues égyptiens ne nous voient pas en tant que français ou européens, car nous sommes tous des artistes et c’est ainsi que nous collaborons dans un espace commun.
Depuis 2017, à cause des changements politiques en Égypte, certains artistes ont noté qu’être un Européen aujourd’hui en Égypte pouvait être un privilège, une aide pour obtenir les autorisations d’interférer dans / avec la sphère publique.
La notion d’« autrification » semble sous-entendre que nous considérons généralement les Égyptiens comme « autres ». Elle est clairement basée sur le « nous contre eux » qui n’est pas la réalité de nos pratiques de travail.

 


De Samah à Leandro Nerefuh
Bruxelles, le 2 septembre 2017

Cher Leandro,

Nous avons parlé de votre projet concernant un sultan turc appelé Dar Sa Allan qui, il y a 400 ans, a franchi le détroit de Gibraltar pour rejoindre le Brésil avec ses deux superbes filles. J’ai essayé de trouver des informations le concernant en faisant une recherche sur internet, en arabe. Malheureusement, j’ai été dirigée vers ces feuilletons turcs sur les sultans et les harems, qui sans doute valent les séries d’Amérique centrale et du Sud en termes de popularité. C’est terrible de constater que le mot « sultan » en arabe ne renvoie alors qu’au sexe et aux harems.
Dar Sa Allan s’est-il enfui avec ses filles au Brésil, sont-elles devenues des divinités en Amazonie ?

L’exposition « Aventuriers des mers » du Mucem présentait le planisphère de Fra Mauro de 1459, qui offre une représentation inversée du monde. Elle m’a rappelé la carte d’Idriss du XIIe siècle, également à l’envers par rapport aux cartes du monde que nous connaissons aujourd’hui. Cela m’a poussée à me demander quelle carte le sultan Dar Sa Allan avait pu emporter avec lui pour son voyage. Pensez-vous qu’il ait pu utiliser une carte du monde inversée, pensant qu’il toucherait terre s’il se dirigeait vers l’ouest, mais qu’il a fini par naviguer pendant des mois sur les océans jusqu’à atteindre le Brésil, parce que sa carte était dans le mauvais sens ?


De Leandro Nerefuh à Samah
Mogi das Cruzes, le 7 septembre 2017

Chère Samah,

L’histoire du sultan Dar Sa Allan est racontée dans le cadre du « Tambor de Mina », une religion incroyablement syncrétique pratiquée dans certaines parties de la forêt amazonienne au Brésil. On dit qu’un sultan turc du VIe siècle, du nom de Dar Sa Allan (peut-être une prononciation erronée du nom Arslan utilisé par la famille Seldjouk), a pris la fuite parce qu’il craignait pour la vie de ses précieuses filles. Il avait entendu des rumeurs concernant une armée de sauvages venus de l’ouest pour une prétendue croisade religieuse dans le monde islamique. Certains d’entre eux auraient été des cannibales qui mangeaient les bébés en brochettes. Le sultan s’assura un voyage sans danger et quitta la Turquie avec deux navires pour s’exiler en Mauritanie. Malgré ces précautions, les bateaux ont tout simplement disparu en traversant le détroit de Gibraltar. La légende dit qu’ils ont franchi une porte ouvrant sur un monde enchanté et qu’ils ont réapparu 400 ans plus tard sur les côtes du nord du Brésil.
À vrai dire, je ne me suis jamais demandé s’il y avait une carte qui orientait le sultan et ses filles pendant leur voyage de 400 ans à travers les mondes ! Et je n’avais jamais vu les deux cartes que vous mentionnez (celle de Fra Mauro de 1459 et celle d’Idriss du XIIe siècle). On y voit une telle quantité de terres ! Pourtant les Amériques ne sont même pas encore là. Je trouve très intéressant que vous les disiez « inversées ». Je suppose que c’est une question de positionnement et de géopolitique. Cela me fait penser à une célèbre carte « inversée » de l’artiste conceptuel uruguayen Joaquin Torres Garcia, qui a fondé L’École du sud, une sorte de projet artistique anticolonial. Pour moi, les planisphères « inversés » semblent plus réalistes que ceux qui sont « à l’endroit ».

Quoiqu’il en soit, je pense que le sultan et son équipage savaient où ils allaient. Il y avait même un comité d’accueil qui les attendait sur la côte mauritanienne. La route qu’ils ont prise était bien connue dans le monde islamique. Mais les pouvoirs magnétiques du détroit de Gibraltar leur ont joué un tour. C’est ainsi que les sables de la Mauritanie sont devenus les sables de la plage de Joanes, au nord du Brésil.

Il est dit, dans la tradition du Tambor de Mina, que des portails magiques s’ouvrent et se ferment sans prévenir à différents moments et endroits du monde. C’est comme cela que les navires turcs se sont fait prendre pendant leur traversée du détroit de Gibraltar, pour finalement être emportés dans les terres enchantées du Tambor de Mina. Une terre habitée par les esprits indigènes de la forêt, par les esprits vodouns et orixas qui avaient traversé l’océan à la suite des Africains qu’on amenait au Brésil pour être esclaves, mais aussi par les esprits du roi portugais Dom Sebastião et pour finir des princesses turques. Herondina, Mariana et Jarina sont reconnues comme étant les divinités de l’air, de l’eau et de la terre. Le sultan, lui, a été adopté par une tribu indigène sous le nom de « Sumé » – une sorte de père réapparu.

En réalité, je ne pense pas qu’il y ait eu une carte particulière pour leur voyage fatidique d’une époque à l’autre, d’une géographie à l’autre, d’une religion à l’autre. Mais je crois que ce voyage peut être cartographié en assemblant des signes, des suggestions, des symboles et des emplacements géographiques stratégiques – et en suivant les tambours. Le voyage des Turcs ensorcelés a été constamment rejoué dans les rituels du Tambor de Mina. La carte des « terres enchantées » est surtout sonore, mais également calligraphique, visuelle et sensuelle.
Si quelqu’un devait dresser la carte de ce voyage, il devrait se servir de plumes pour sentir les courants d’air qui font avancer la terre et les marées qui l’agitent, et pour recevoir des informations du cosmos.

 

D’Émilie Petit à Leandro Nerefuh
Marseille, le 19 septembre 2017

Cher Leandro,

Je suis Émilie, une collaboratrice des danseurs d’Ex Nihilo. Votre texte commence au détroit de Gibraltar. Commencer une réflexion artistique et un processus créatif à partir d’un lieu géographique, est très intéressant, surtout quand cela en relation avec l’hémisphère Sud. Le projet d’Ex Nihilo démarre à Alexandrie, en Égypte, pour bien dire que l’on part d’une localisation géographique – « du point d’où vous regardez » et non « d’un point de vue », comme notre collègue Martine Derain aime à le décrire.

Donc, pour lier nos travaux à l’un et à l’autre, ma question serait : comment considérez-vous ce « lieu géographique » qu’est le détroit de Gibraltar dans votre projet ?
J’ai été personnellement très intéressée par la lecture de votre texte expliquant comment le détroit de Gilbratar fait le lien entre la Méditerranée et l’océan Atlantique, ce qui implique que vous regardez de l’est à l’ouest.
Ça change un peu mes automatismes géographiques personnels. Comme je vis et travaille entre Marseille et Alexandrie, ma façon naturelle de regarder le détroit de Gibraltar serait dans une relation Nord-Sud. Un petit passage de 14 kilomètres où les plaques tectoniques d’Afrique et d’Europe se rapprochent chaque année.
De nos jours, des milliers de personnes meurent en essayant de le traverser, de sortir d’une crise économique, écologique ou politique, d’atteindre l’Europe pour sauver leur vie et celle de leur famille.
Pour prolonger la question de Samah sur les cartes et les façons de les regarder, pourriez-vous nous en dire plus sur ce point précis du globe ?

 

De Leandro Nerefuh à Émilie Petit
Bertioga, le 20 septembre 2017

Ex Nihilo, Émilie,

Le détroit de Gibraltar a marqué l’univers géopolitique de très nombreux peuples : Grecs, Turcs, Arabes, Phéniciens, Arméniens... La Méditerranée est vraiment la mare aux canards de l’Asie-Afrique-Europe. Le détroit de Gibraltar a donc été considéré comme une passerelle naturelle, mais aussi comme un passage magique entre les mondes. Entre le monde connu et les mondes inconnus. Entre les mondes vécus et le monde imaginé. Entre ce monde et le monde inférieur.

L’importance géographique et symbolique du détroit de Gibraltar s’étend selon moi nécessairement jusqu’au Nouveau Monde, jusqu’aux Amériques. Et quand je m’imagine traversant le détroit, je m’imagine en dansant le limbo. Vous connaissez ? Il faut passer sous une barre horizontale en se pliant en arrière (style cambré), au rythme d’une chanson calypso. Parfois, la barre est en feu. Pour moi, le détroit de Gibraltar est une sorte de barre de limbo sous laquelle je choisis d’aller et venir, comme on entre et sort de l’histoire.
La traversée n’est pas nécessairement drôle. À l’origine, le limbo était une danse lente et très solennelle, souvent exécutée lors de réunions associées à la mort et aux funérailles. Ce rituel provient des navires négriers qui amenaient les Africains en Amérique. Les esclaves étaient enfermés dans des espaces isolés, très bas de plafond, et devaient ‘limboer’ sous les poutres de la coque pour se déplacer, quand ils pouvaient bouger.

Cela coïncide en quelque sorte avec la perception du détroit de Gibraltar comme un lieu du purgatoire, un état intermédiaire entre deux mondes (ou « limbes », en anglais limbo). Quand Ulysse, en quête de vertu et de connaissance, ose s’aventurer au-delà des colonnes d’Hercule dans la mer occidentale, il voit au loin une grande montagne émergeant des flots. Pour le punir de s’être approché de l’emplacement du purgatoire, son bateau coule. Entrer et sortir, être au-dessus et au-dessous de la barre des limbes qu’est le détroit de Gibraltar, est comme un voyage dans le temps.

 

Ex Nihilo

Les chorégraphies d’Ex Nihilo sont issues de recherches in situ en immersion dans des espaces explorés par les corps et la relation à l’autre, dans des lieux, des pays où la compagnie se déplace, travaille, rencontre. Témoins de nouveaux modes de vie, d’autres relations sociales, d’autres esthétismes, les spectacles d’Ex Nihilo sont écrits mais également ré-envisagés en lien fort avec l’espace. Depuis 2016, Ex Nihilo est chef de file d’un projet Europe Créative de transmission de la danse contemporaine en espace public auprès d’un groupe de jeunes danseurs, Shapers.

Martine Derain

Martine Derain réalise des interventions éphémères ou pérennes pour l'espace public. Les techniques sont diverses : papier, béton, photographie, film... comme leurs lieux d'apparition : Marseille, Palestine, Maroc ou Suisse. Elle aime travailler en dialogue : avec Laure Maternati, poète et éditrice, avec Dalila Mahdjoub, plasticienne et designer, avec Ex Nihilo, compagnie de danse contemporaine, avec le collectif de cinéastes Film flamme ou encore avec Hassan Darsi et les artistes de la Source du Lion à Casablanca. Elle a créé en 2010 Les Éditions Commune, pour rendre compte de ces recherches partagées.

Emilie Petit

Emilie Petit vit et travaille entre Marseille et Alexandrie. À partir d'une pratique du dessin et de la peinture, elle développe une réflexion et une recherche basées sur l’expérience de la géographie par la ligne et le tracé, dans lesquelles elle expérimente des marches, traversées, et diverses pérégrinations exploratoires, essentiellement au Maghreb et au Machrek. Elle élabore des projets collaboratifs expérimentaux initiant des processus de création dans des lieux atypiques. Le plus conséquent d'entre eux, le projet Nassim el Raqs, festival-laboratoire qui questionne le corps, le mouvement et le geste artistique dans la ville d’Alexandrie, en Egypte, se déroule chaque printemps depuis 2011. En 2012, elle fonde Momkin-espaces de possibles à Marseille, pour porter et développer ses projets. 

Dans le cadre du cycle de créations « Représentations fictionnelles à travers l’archive »

De décembre 2017 à juin 2018, le Mucem invite trois artistes à revisiter le passé colonial et décolonial, le concept de colonialité et les nouvelles formes d’une « recolonialisation », à travers les archives du musée. À l’aune du regard et de l’expérience de chacun de ces artistes, il s’agit d’éprouver et de questionner le présent et de lire dans le passé l’histoire du présent. 

Comment traiter cette histoire présente de toutes « les cultures » qui, comme l’a décrit Edward Said, « (…) ne sont pas imperméables. La science occidentale a emprunté aux Arabes, qui ont emprunté à l’Inde et à la Grèce. Et il ne s’agit jamais d’une simple question de propriété, d’emprunt et de prêt, avec des débiteurs et des créanciers absolus, mais plutôt d’appropriations, d’expériences communes, d’interdépendances de toutes sortes entre cultures différentes. C’est une norme universelle ». 

La question de la représentation que les cultures se font d’elles-mêmes et entre elles est au cœur de ce cycle. La question des représentations dans le discours occidental a joué et continue à jouer un rôle très important dans ses différentes formes de dominations, qu’elles soient économiques ou culturelles à travers les pratiques et les notions d’Histoire, de langue, de race. Les mécanismes d’aide et de soutien ne visent pas uniquement une hégémonie économique mais aussi « épistémique au sens où les discours occidentaux imposent leurs savoirs » comme l’ont montré Maria Eleonora Sanna et Eleni Varikas. 

Ce cycle de créations cherche à déconstruire la notion et le discours même de la représentation pour lui donner un espace de singularité individuelle avec l’artiste invité(e), tout en soulignant la nécessité que cette réflexion prenne forme au sein d’un espace institutionnel. Ces représentations fictionnelles se construiront également avec l’imagination et le regard du public.

Chaque représentation est accompagnée d’une installation réalisée à partir de la documentation constitutive du spectacle et qui entrera par la suite dans les archives du musée.

En coréalisation avec le festival Dansem.

 

Tarifs
Type de public Tout Public
Horaires
L' Appartement témoin, réserve visitable au Centre de Conservation et de Ressources du Mucem - Mucem/Marianne Kuhn

L' Appartement témoin, réserve visitable au Centre de Conservation et de Ressources du Mucem - Mucem/Marianne Kuhn

Visite des réserves du Mucem

Visites guidées

Le Mucem dispose d'une réserve spécialement imaginée et conçue pour la visite.

Situé au Centre de Conservation et de Ressources du Mucem dans le quartier de la Belle de Mai, cet appartement témoin de 800 m2 propose un échantillonnage des collections conservées par le Mucem, présentant des objets de différentes époques, origines géographiques, dimensions, etc.

Il présente également un échantillonnage des dispositifs de rangement et des modes de conservation des collections en réserve.

Informations pratiques

1, rue Clovis Hugues
13003 Marseille
—Tél: 04 84 35 14 23 ou 20
—Mail : reservationccr@mucem.org


Salle de lecture (bibliothèque) : 
Entrée libre du lundi au vendredi, 14h - 17h 
Entrée sur réservation, 9h - 12h30
reservationccr@mucem.org ou 04.84.35.14.23 / 04.84.35.14.20
 

Consultation des collections et des archives : 
Sur rendez-vous du lundi au vendredi, 9h - 12h30 et 14h - 17h.
Pour toutes demandes de consultation, compter un délai de 15 jours
 

Salle d'exposition : 
Entrée libre du lundi au vendredi, 9h -17h
 

Fermeture les week-ends et jours fériés.
Ouverture exceptionnelle pour les Journées européennes du patrimoine.

Merci de vous munir d’une pièce d’identité lors de votre visite. 

Un vestiaire est mis à votre disposition pour y déposer bagages et objets encombrants.
Les photographies à l'intérieur des réserves ne sont pas autorisées.

Comment venir ?
Bus ligne 49 (arrêt Belle de Mai La Friche) et ligne 56 (arrêt Pôle média ou Archives municipales) 
Métro lignes 1 et 2—arrêt Gare St-Charles
Tramway T2—arrêt Longchamp

 

 

Visite Virtuelle

Découvrir

 

Tarifs
Type de public Tout Public
Renseignements / Réservation

Réservation par mail à reservationccr@mucem.org en indiquant nom, prénom, nombre de personnes, et code postal ou par téléphone au 04 84 35 14 23

Horaires

Date(s)

  • Mardi 3 septembre 2024 à 14h00

  • Mardi 1 octobre 2024 à 14h00

  • Mardi 5 novembre 2024 à 14h00

Portes ouvertes « Anne-Marie Filaire »

Portes ouvertes « Anne-Marie Filaire »

L’équipe du Mucem vous invitent à venir découvrir l’exposition

 

Anne Marie Filaire, Zone de sécurité temporaire le Vendredi 03 mars de 15h à 17h30

Au Mucem - Fort Saint-Jean

Espace Georges Henri Rivière, Marseille

 

Exposition  du 04 mars au 29 mai 2017

Commissariat d’exposition : Fannie Escoulen

 

 

Depuis plus de vingt ans, Anne-Marie Filaire s’intéresse aux paysages, aux frontières, aux zones de démarcation. Attentive aux souffles de l’histoire, son œuvre s’attache autant à ses fracas qu’à ses repos, aux lieux marqués par les guerres, à leur héritage. L’exposition revient sur son parcours photographique au Moyen-Orient, prenant comme fil rouge ses travaux en Israël-Palestine de 1999 à 2007, ses images prises au Yémen, en Erythrée, ainsi que lors de la période d’après-guerre au Liban en 2006, jusqu’à sa récente série à la frontière jordano-syrienne en 2014.

Tarifs
Type de public Tout Public
Un génie en reste

Un génie en reste

Installation

Spectacles/événements

Entendre un siècle de produits chimiques, un arrêté préfectoral pour mettre un terrain en servitude, les voix de sept anciens de l'usine Kuhlmann qui disent ce qu'il en reste, dans les cœurs, dans les corps et dans les sols… c’est une façon d’habiter encore cette bande de terre, malgré la présence du génie de la chimie qui y est enfermé. À Port-de-Bouc, au début de l’ère postindustrielle.

Ecouter un extrait

Année de réalisation  : 

2016

Entretiens, écriture et scénographie : Claire Dutrait
Création sonore : Stephan Dunkelman
Prises de sons sur site et technique générale : Alexandre Rameaux
Production Film Flamme et Cinéma le Méliès

Tarifs
Type de public Tout Public
Durée 37’46
[Palestine] Bruno Fert - Les Absents

[Palestine] Bruno Fert - Les Absents

Performance

Spectacles/événements

Aux horaires d’ouverture du Mucem – Forum – Entrée libre

 

En 1948, la création de l'état hébreu déclenche la première guerre israélo-arabe et l'exode de plus de 700 000 palestiniens vers les pays voisins. Que reste-t-il aujourd'hui de leurs villes et villages vidés de leurs habitants ? C'est pour répondre à cette question que je me suis rendu en Israël : pour y retrouver et photographier les vestiges de ces localités fantômes disparues dans le tourbillon de la guerre de 48. Ce reportage est un voyage dans le temps ; un périple visuel aux origines de la question des réfugiés. Ces images sont un témoignage sur un moment clef de l'histoire de la région dont les conséquences sont aujourd’hui au cœur de notre actualité.

 

 

Prix Neuflize 2015

Prix Roger Pic 2013 - Société Civile des Auteurs Multimedia

Avec le soutien du Centre national des arts plastiques.

Tarifs
Type de public Tout Public
[Palestine] Anne Marie Filaire - Enfermement

[Palestine] Anne Marie Filaire - Enfermement

Performance

Spectacles/événements

Aux horaires d’ouverture du Mucem – Forum – Entrée libre

 

 « Mon travail en Israël et en Palestine a débuté en juillet 1999 à Jérusalem, un peu plus d’un an avant la deuxième Intifada. En 2004, au moment de la construction du mur, j’ai commencé à faire des relevés de terrain sur les zones frontières et je suis revenue photographier ces lieux de façon régulière pour enregistrer l’évolution des paysages. Ce travail a nécessité beaucoup de temps et c’est ce temps qui est donné à voir ici. Ces images parlent de l’enfermement, de la façon dont l’espace est investi, transformé, de la façon dont la vision est bouleversée. Le film « Enfermement » est un long travelling qui témoigne de ces années de fermeture des paysages particulièrement autour de Jérusalem. Ce qui y est montré c’est ce temps. Le film est une boucle. »

Tarifs
Type de public Tout Public
Durée boucle de 45 min
[Palestine] Les 18 fugitives

[Palestine] Les 18 fugitives

Spectacles/événements

Nous sommes en 1987, quand commence la première Intifada. Les Palestiniens recherchent des alternatives locales aux produits israéliens, notamment le lait, qu’ils achètent alors à une entreprise israélienne. C’est ici que commence l’histoire de nos 18 vaches…

Ce film unique en son genre associe des animations en stop-motion, des dessins originaux et des images d’archives, pour faire le récit de l’un des chapitres les plus étranges de l’histoire du conflit israélo-palestinien.

Année de réalisation  : 
2013
Artiste(s) et collaborateur(s)  : 
De Amer Shomali et Paul Cowan
Tarifs
Type de public Tout Public
Durée 1h15
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