La République © Cie Balagan Systeme
Tous philosophes !
La Méditerranée des philosophes
« Tous philosophes ! », c’est l’appel que lance Alain Badiou en conclusion du chapitre 10 de son feuilleton philosophique La République de Platon, appel au réveil des consciences, appel à se faire l’ouvrier d’une transformation de soi et du monde et qui commence ici et maintenant.
Le Mucem propose une journée de lancement de cette saison consacrée à la rhétorique.
Au programme, de la dispute, du jeu, du théâtre, des rencontres, des propositions ouvertes et accessibles à tout un chacun.
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Le Gymnase des orateurs
De 10h à 15h15, J4, Entrée libre. Réservation obligatoire pour le Gymnase des orateurs au 04 84 35 13 13 -
Ici, l’exercice de la rhétorique croise celui du théâtre. Ici, on joue ensemble à penser, on joue l’argumentation, on joue le dialogue avec l’autre, en faisant le pari que de cet exercice ludique naîtra quelque chose qui nous déportera hors de nous-mêmes et que la découverte de cet écart sera une incitation à nous considérer comme encore capables de transformations.
Dans les écoles anciennes, la disputatio était une des méthodes essentielles d’enseignement et de recherche. Confrontation avec l’autre, expérience de l’altérité, contradiction et remise en cause de nos certitudes, la dispute des idées est le dispositif d’une dynamique propre à engendrer de nouvelles perspectives que ni l’un ni l’autre des adversaires n’aurait pu entrevoir seul.
L’exercice de la lectio, la lecture à voix haute, de discours fameux, de disputes, de plaidoiries, nous met en situation de pratiquer un certain art de l’éloquence en suivant la scansion des grands orateurs anciens, classiques et contemporains.
Thématique des exercices de cette première séance : Éloge de l’injustice.Une pause pique-nique (tiré du sac) est prévue à 12h30 au fort Saint-Jean.
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Rhétorique et post-vérité
Rencontre avec Pierre Chiron (helléniste, philologue, historien de la rhétorique) et Stéphane Marchand (historien de la philosophie antique)
16h, auditorium, entrée libre -
Pourquoi la rhétorique ? Si l’on peut argumenter à tort et à travers pour finalement affirmer n’importe quoi contre les faits eux-mêmes, la faute ne revient-elle pas justement à la rhétorique, parce qu’elle permet de tout dire de manière persuasive ?
Faire de la rhétorique l’unique responsable de nos rapports troublés à la vérité n’est pourtant pas une solution. Ce serait trop vite oublier que la rhétorique apprend aussi à argumenter, à analyser autant qu’à démystifier les discours publics.
À l’heure de la post-vérité et du spectre de la désinformation, quand la rumeur et l’émotion prennent le pas dans les discours publics sur les arguments et les faits, il est peut-être temps, finalement, de revenir à la rhétorique.
Pierre Chiron, helléniste, philologue, historien de la rhétorique, est professeur émérite à l’université Paris-Est, membre honoraire de l’Institut universitaire de France, président de la SIBC (Société internationale de bibliographie classique) et romancier. Il a publié notamment des éditions critiques (le traité Du style du Pseudo-Démétrios de Phalère, la Rhétorique à Alexandre), des traductions (de la Rhétorique d’Aristote, de discours de Lysias), des ouvrages collectifs (L’Infraction stylistique, en collaboration avec Ch. Guérin ; Les Progymnasmata en pratique, avec B. Sans, etc.), un petit Manuel de rhétorique. Comment faire de l’élève un citoyen, aux Belles Lettres, et deux romans aux Éditions de l’Aube. Il prépare, en collaboration, une nouvelle traduction intégrale des discours de Démosthène.
Stéphane Marchand est maître de conférences en histoire de la philosophie antique à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Spécialiste du scepticisme ancien (sujet sur lequel il a publié chez Vrin Le Scepticisme : vivre sans opinions), il travaille sur les différentes formes d’argumentation (philosophique, sophistique, dialogique, rhétorique…) et la question des relations entre persuasion et vérité en philosophie ancienne. Ses recherches l’ont amené à donner (avec Pierre Ponchon) une nouvelle traduction du Gorgias de Platon mis en regard avec l’Éloge d’Hélène de Gorgias (Les Belles Lettres, 2016). -
La République – Livre I – Qu’est-ce que la justice ?
Spectacle
18h, forum, entrée libre -
Platon
Adaptation et mise en scène : Grégoire Ingold
Avec : Jean-Luc Colin, Boun Sy Luangphinith, Brahim Tekfa, Philippe Vincenot
Représentation suivie d’une discussion libre.
Installé autour d’une aire centrale de jeu, le public est le témoin direct de l’affrontement opposant Socrate au jeune Thrasymaque qui affirme que la justice c’est : « L’intérêt du plus fort ! »
Dans le plus politique de ses dialogues, Platon nous prend à partie et vient, avec une ironie mordante, nous piquer dans nos idées reçues. L’issue de la dispute ne tranche en faveur d’aucun des protagonistes et c’est à nous de compléter une pensée laissée en suspens.
Un spectacle servi par quatre comédiens qui nous tiennent en haleine une heure durant dans le suspense d’un théâtre de la dispute des idées.
Tarifs |
Entrée libre sans réservation |
Lieu | Mucem, J4— J4 |
Horaires | Samedi 3 octobre 2020 de 10h à 20h |