Lumière
Installation
Mucem, fort Saint-Jean—
Place d'Armes
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Du mercredi 1 juin 2022 au mercredi 30 novembre 2022
Depuis juin 2022, à l’invitation du Frac Provence-Alpes-Côte-d’Azur et du Mucem, les artistes Angela Detanico et Rafael Lain dissimulent la tour du Fanal derrière un ciel de Lumière...
La tour du fanal est l’un des ouvrages emblématiques du fort Saint-Jean. Elle fut érigée en 1644 à l’initiative des intendants du port sur la partie nord-ouest du monument. Composée sur un plan circulaire et coiffée d’un dôme qui domine l’entrée du port de Marseille à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer, cette vigie sera le signal nécessaire aux navires pour repérer l’entrée du port aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Constamment soumise aux vents et aux embruns marins, les murs en pierre, corniches, balcons, ferronneries et menuiserie qui la constituent nécessitent une restauration d’envergure. Cette dernière, rendue possible par les financements conjoints du département, de la région Sud et du Ministère de la Culture, est programmée entre janvier et novembre 2022. Elle est supervisée par François Botton, architecte en chef des monuments historiques. Le programme de ces travaux nécessite la mise en place d’un échafaudage pendant toute la durée du chantier.
C’est ici qu’interviennent Angela Detanico et Rafael Lain : sur les 1800 m2 de bâche qui recouvrent l’échafaudage, les artistes déclinent le mot « Lumière » sous forme de nuages et de soleil ; créant ainsi l’image d’un ciel à la place de la tour en chantier... Comme si la tour du Fanal s’était confondue dans le ciel de Marseille.
—Intervention artistique : Angela Detanico et Rafaël Lain
Portée par le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur en partenariat avec le Mucem, et avec le soutien de la Région Sud Provence - Alpes - Côte d’Azur
—Financement des travaux : Mucem (Ministère de la Culture), Département des Bouches - du - Rhône, Région Sud Provence - Alpes - Côte d’Azur
- Le mot des artistes, Angela Detanico et Rafaël Lain
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Entre mot et image, « Lumière » se présente comme une pièce à double lecture, jouant avec la situation de l’installation visible depuis la ville et la mer, mais aussi observable de près dans l’enceinte du Mucem et ses alentours.
Vue de loin, une image de ciel se dessine contre le ciel de la ville. Sur un fond bleu, quelques nuages entourent le soleil, point central et plus lumineux de la composition.
Vue de près, à l’approche du Mucem et depuis le fort Saint-Jean, l’image révèle sa tessiture complexe, une multitude de lettres qui se combinent comme des atomes pour écrire à l’infini le mot Lumière.
Cette lumière, qui compose le ciel, c’est celle amplifiée par la mer dans l’horizon sur lequel veille la tour du fanal. Mais c’est aussi une référence à l’histoire du site, la mémoire du fanal en haut de la tour.
Avec ce projet, nous avons voulu une pièce en dialogue avec la ville et l’histoire de la tour; une pièce qui s’insère naturellement dans le paysage tout en affirmant sa proposition artistique; une pièce à la fois simple et complexe, qui révèle dans sa dynamique le rapport entre ce qu’on voit et ce qu’on lit, explorant les interactions entre langage et image qui nous animent.
- Biographie
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Angela Detanico et Rafael Lain travaillent ensemble depuis presque vingt ans. Ils se sont rapidement imposés sur la scène artistique internationale grâce à une réflexion subtile menée sur les modes de représentations conventionnelles qui nous entourent.
Fascinés par ce qui dépasse l’homme et la compréhension du monde, Angela Detanico et Rafael Lain tirent d’une recherche scientifique, mathématique et littéraire des systèmes de représentation et d’écriture du temps, de l’espace et de l’infini. Héritée du statement conceptuel et ancrée dans l’usage de nouveaux moyens de création sonore, graphique et plastique, leur démarche s’exprime dans un formalisme rigoureux et épuré d’une grande poésie.
Respectivement linguiste - sémiologue et graphiste de formation, les artistes mènent ensemble une réflexion sur l’utilisation des signes graphiques dans la société. Ils s’intéressent particulièrement à la notion et notation du temps et des formes qu’il peut revêtir et créent ainsi de nouvelles typographies en substituant aux lettres des alphabets traditionnels, des formes issues du quotidien. Ces formes sont ensuite mises en scène dans des espaces d’exposition donnant à cette écriture une matérialité inédite. Angela Detanico et Rafael Lain poursuivent ainsi une réflexion sur le rôle du langage et sur sa place symbolique et physique au sein de nos sociétés. Le langage révèle ainsi sa double fonction, outil de communication mais également instrument de lecture et reflet de différentes cultures.
Oscillant entre technique rudimentaire et technologie de pointe, leurs pièces prennent des formes aussi diverses que la lettre, le mot, l’image fixe, l’animation, le son et l’installation. Qu’il s’agisse d’alphabets, de cartographies ou de calendriers, ils s’attaquent aux fondements mêmes de ces codes qui régissent notre quotidien, persuadés du croisement qui s’opère entre le signe et le sens. Les visions qu’ils proposent sont la plupart du temps codifiées, parcellaires ou transitoires.
Nés respectivement en 1974 et 1973 au Brésil, ils vivent et travaillent à Paris.