Les damnés ne pleurent pas © New Story
Festival Aflam
Le Mucem accueille la 10e édition du Festival Aflam, rencontres internationales de cinéma.
À travers un programme d’une vingtaine de films de fiction et documentaires, cette 10e édition offre un panorama riche et varié de ce qu’est le cinéma dans les pays arabes, avec ceux qui le font aujourd’hui et ceux dont les œuvres continuent de nous inspirer.
Le festival propose notamment une rétrospective en hommage au cinéaste syrien Omar Amiralay (1944-2011) ainsi que deux tables rondes (ou « cafés-cinés ») consacrées aux figures de la résistance au cinéma, et à la production cinématographique contemporaine à Alexandrie (en écho à l’exposition du Mucem « Alexandrie : futurs antérieurs »).
Soutien du programme Europe créative de l'Union européenne
- L'édito d'Aflam
-
Aflam fête cette année ses dix ans de festival. Dix ans pendant lesquels Aflam a soutenu les aspirations et les évolutions d’une création cinématographique stimulée par les soulèvements qui ont bousculé la région à partir de 2011, qu’il s’agisse des jeunes cinéastes ou des plus anciens, grâce à qui le cinéma existait dans une région où la production cinématographique reste fragile et peu soutenue. Aujourd’hui, les grands festivals internationaux – Cannes, Berlin, Venise, Locarno – font une place de plus en plus importante aux films des pays arabes, permettant leur distribution et leur sortie en salle de cinéma ; parallèlement, de nouveaux moyens de production et de financements se déploient dans la région, notamment à travers les investissements engagés du côté du Golfe, ou ceux des plateformes multinationales qui produisent et diffusent de plus en plus de contenus destinés au grand public.
Pour sa dixième édition, Aflam accompagne, en avant-première, ou parce qu’ils ont été finalement trop brièvement à l’affiche, des films déjà célébrés dans de grands festivals internationaux. Toutefois, comme toujours, parmi les films récents venus de la plupart des pays du Maghreb et du Proche-Orient, nous avons été séduits par des films plus confidentiels, aux sujets et aux écritures plus audacieuses, qui prennent la forme de documentaires ou d’essais cinématographiques. Dans ces films, les cinéastes abordent par des chemins de traverse certains sujets politiques jusqu’alors cantonnés à une approche militante ou historique, ou encore des problématiques touchant à la sexualité et à la question du genre, chaque année plus présentes.
La traditionnelle rétrospective du festival est consacrée cette année au réalisateur syrien Omar Amiralay (1944-2011), réalisateur engagé et audacieux, pionnier du cinéma arabe dans les années 1970, et jusqu’à aujourd’hui considéré comme un maître du documentaire dans la région. Hala Alabdalla, réalisatrice qui fut longtemps son assistante, lui a consacré un film, Omar Amiralay. La douleur, le silence, le temps, présenté en ouverture du cycle qui lui est dédié. Son film et ceux d’Omar Amiralay seront discutés aux côtés de celui de Rania Stephan sur l’écrivaine syrienne Samar Yazbek le temps d’un café-ciné, en présence des réalisatrices et de spécialistes de la question syrienne.
Par ailleurs, à l’invitation du Mucem, le Festival Aflam accompagne l’exposition « Alexandrie : futurs antérieurs » en consacrant une après-midi de programmation sur le cinéma contemporain égyptien et alexandrin, ainsi que plusieurs séances de son atelier de programmation. Cette collaboration sera le lieu d’une installation vidéo sur trois écrans et d’un café-ciné sur la réalité de la création, de la production et de la diffusion du cinéma alexandrin en Égypte et en diaspora.
Traversant l’histoire des images jusqu’aux problématiques esthétiques et sociétales les plus actuelles, cette dixième édition offre un panorama riche et varié de ce qu’est le cinéma dans les pays arabes, avec ceux qui le font aujourd’hui et ceux dont les œuvres continuent de nous inspirer.