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Comment le Mucem conserve-t-il ses collections comestibles?

Du fait de la richesse et de la diversité de sa collection, le Mucem rencontre parfois des problématiques de conservation bien spécifiques et finalement peu partagées par le monde des musées. Ainsi, il peut être confronté à la conservation d’objets composés de matériaux périssables, y compris comestibles, comme le pain. Plusieurs exemples de pains décorés sont présentés dans la Galerie de la Méditerranée.

Ce type de matériaux est particulièrement sensible aux variations du climat (température et humidité) et aux attaques de micro-organismes (moisissures et insectes). Outre la maitrise du climat, une surveillance particulière est conduite sur ce type de collections, aussi bien en réserves qu’en exposition.
Une veille est ainsi régulièrement conduite : les objets sont examinés minutieusement afin de noter tout départ d’infestation. S’il s’avère qu’un objet est infesté ou si un doute apparait, la pièce est immédiatement isolée et traitée. Deux méthodes peuvent être utilisées, d’abord un traitement par anoxie : il s’agit alors d’enfermer l’objet dans une bulle hermétique, d’en extraire l’oxygène et de le remplacer pendant trois semaines par de l’azote, un gaz inerte, qui étouffera les néfastes.

Un autre traitement possible consiste en la congélation des objets, le froid stoppant le développement de l’infestation. A l’issue de chacun des traitements, les objets sont dépoussiérés par micro-aspiration afin d’éliminer tous les résidus éventuels qui pourraient favoriser un nouveau départ d’infestation. Pour les matériaux les plus sensibles comme la cire ou la graisse, le centre de conservation du Mucem dispose de chambres froides permettant la conservation des objets en réserves.


Par Emilie Girard, Conservatrice au Mucem et directrice du département des collections