Trésors du Mucem

Mars 2019

2017 2018

Janvier 2019  Février 2019

Chaque mois, un membre de l’équipe de la conservation du Mucem est désigné pour sélectionner et travailler autour d'objets issus des collections présentés tous les dimanches à nos internautes sur la page Facebook du Mucem.

En mars, Francoise Dallemagne, chargée de collections et de recherches, nous propose sa sélection.


Dimanche 31 mars 2019


Carte postale du 1e avril, collection Mucem

Carte postale du 1e avril, collection Mucem

Carte postale du 1er avril
Premier quart 20e siècle, France
1965.81.3 
En 1908, un certain monsieur J. Ancelet, facteur des postes à Saint-Avertin en Indre-et-Loire, reçut cette carte de poisson d’avril « Je l’ai sorti de l’eau pour vous en faire cadeau ». Elle était assortie au dos d’un bonjour affectueux et de remerciements. 
La tradition du poisson d’avril divise historiens, ethnologues, anthropologues et folkloristes pour expliquer son origine. 
Pour certains, elle serait à l’origine ce changement calendaire intervenu au 16e siècle. L’année commençait en effet entre le 25 mars et le 1er avril. En 1564, l’édit de Roussillon du roi Charles IX fixe dans le royaume de France le commencement de l’année au 1er janvier. Puis en 1582, le pape Grégoire XIII impose au monde catholique dans son ensemble l’adoption du calendrier grégorien commençant le 1er janvier. Mais l’on a continué d’offrir des étrennes et des cadeaux pour rire le 1er avril. 
Certains ethnologues au contraire voient en ce changement d’année qui intervenait au début du printemps, une sorte de rite de passage, inversant réalité et fiction, et faisant prendre le faux pour le vrai. 
Pour d’autres, le poisson d’avril serait l’ichtus, un symbole christique utilisé par les premiers chrétiens comme signe de reconnaissance. Le début du mois d’avril coïncide aussi souvent avec la fin de Carême et la venue de Pâques et de ses œufs et poissons en chocolat.
Le zodiaque voit aussi en avril le Soleil sortir du signe astrologique du poisson.
Quant aux habitants de Dieppe, ils affirment haut et fort que la tradition du poisson d’avril est  déjà avérée au 15e siècle, et que le poisson était un hareng saur que l’on pendait au dos des pêcheurs quand la pêche était infructueuse.
Les imprimeurs exploitèrent cette tradition du poisson d’avril sans se poser de questions, avec l’impression de nombreuses cartes postales décorées de poissons dorés, de broderies délicates, de trèfles à quatre feuilles et autres porte-bonheurs qui furent envoyées en grand nombre au début du 20e siècle.

 


Dimanche 24 mars 2019


La fête du premier printemps Zuzanna Kadlecova-Cechova République tchèque, 2003 © Collection Mucem

La fête du premier printemps Zuzanna Kadlecova-Cechova République tchèque, 2003 © Collection Mucem

La fête du premier printemps
Zuzanna Kadlecova-Cechova
République tchèque, 2003
Peinture sous-verre
2003.180.1
Cette peinture à l’acrylique figure la fête du printemps. Sur un fond vert parsemé de points jaunes et de fleurs stylisées, avec le soleil brillant dans un angle, l’artiste a représenté une ronde d'enfants en costumes traditionnels. Une jeune fille au centre porte un épouvantail de paille vêtu d'un drap blanc et d'un collier jaune, rouge et noir, qui représente la figure de l'hiver. C’est la figure traditionnelle de la Morena, la Mort, appelée aussi Smrtka
Réalisée sous verre et incluse dans un cadre en bois peint, cette peinture à l’acrylique figure la fête du printemps. Sur un fond vert parsemé de points jaunes et de fleurs stylisées, avec le soleil brillant dans un angle, l’artiste a représenté une ronde d'enfants en costumes traditionnels. Une jeune fille au centre porte un épouvantail de paille vêtu d'un drap blanc et d'un collier jaune, rouge et noir, qui représente la figure de l'hiver. C’est la figure traditionnelle de la Morena, la Mort, appelée aussi Smrtka (chose de mort), personnage en paille vêtu de coton clair et portant un collier d’œufs. Elle est promenée avec une brassée de paille en procession dans les rues du village par les jeunes filles le premier dimanche de printemps, lors de ce jour d’équinoxe aussi long que la nuit. Puis on y met le feu et elle est jetée dans la rivière où elle se consume sans espoir de retour. C’est la fin symbolique de l’hiver, célébrée en chansons dans le village, pour annoncer l’arrivée du printemps.

Dimanche 17 mars 2019


Dessin du tatoueur Luke et dermographe « Bulldog brass » © Mucem

Dessin du tatoueur Luke et dermographe « Bulldog brass » © Mucem

2018.64.3 et 2018.64.18
Matériel de tatouage
Dermographe « Bulldog brass » et dessin du tatoueur Luke
1990-2018
Métal, cuivre, matière plastique et papier, feutre, crayon
Acquis par le Mucem en 2018, ce matériel fait partie de l'atelier du tatoueur Lucien Figoli dit Luke, actif à Marseille de la fin des années 1970 à aujourd'hui, et formé par le premier tatoueur installé dans la cité phocéenne.
Le dermographe « Bulldog brass » a été conçu industriellement. Son design fut élaboré par le tatoueur américain Sailor Jerry (1911-1973) et il fut personnalisé par Lucien Figoli qui y inscrivit « Sandorff Tattoo ». Ce type de dermographe est très prisé par les tatoueurs et les collectionneurs en raison de son aspect vintage. Il est constitué d'un assemblage de plusieurs métaux à forte conductivité : acier tendre à faible teneur en carbone, laiton et cuivre. Son manchon est en acier inoxydable. Le dermographe est composé d'aiguilles attachées à une barre avec un canon électrique. Lorsqu'il est enclenché, les pointes se déplacent rapidement de haut en bas et l'action des aiguilles permet l'insertion de l'encre sous la couche la plus haute de l'épiderme. Il agit suivant un principe électromagnétique, à la manière des anciennes sonnettes de porte.
Sailor Jerry, tatoueur américain installé à Hawaï, organise des échanges dans les années 1960 entre Orient et Occident. Ses pairs japonais lui enseignent l'art de l'Irezumi (littéralement « insérer de l'encre de charbon »). Lui, leur fait découvrir le dermographe électrique. Dans les années qui suivirent, ces échanges permirent un élargissement du répertoire iconographique faisant naître de nouveaux styles. Aujourd'hui, le style japonais est l'un de ceux qui connaissent le plus de succès en Occident. En témoigne ce dessin de carpes koï, d’inspiration asiatique, conçu par Luke au crayon et feutre.

Dimanche 10 mars 2019


Clé de voile © Mucem

Clé de voile © Mucem

2018.66.74
Clé de voile
Appellation tasassarut
Monde touareg, Niger
20e siècle
Argent, cuivre et fer étamé, 35 x 9cm
 
Jouez avec les collections du Mucem !
À votre avis, que représente cet objet issu des collections du Mucem ?
Est-ce un décapsuleur, un paratonnerre, un jouet ? Peut-être avez-vous vu cet objet au cou de Jar Jar Binks dans Star Wars ?
Formulez vos propositions sur la page Facebook du Mucem.
À vous de jouer !
Il s’agit d’une clé de voile, appelée tasassarut n’swul (littéralement « la clé qui se jette sur le côté ou sur le dos, par-dessus l’épaule »).
On peut parfois voir ce bijou pendant à un coin du foulard des femmes touarègues évoluant dans le désert. Ce bijou par effet de contrepoids maintient le foulard ou le drapé mais à l’origine, c’était la clé de cadenas du coffret de la famille où étaient cachés les biens et les objets précieux. Ce sont en effet les femmes touarègues qui possèdent les biens de la famille, la tente et tout ce qui se trouve à l’intérieur. La clé nouée au coin du voile est donc un objet symbolisant la richesse de la famille touarègue. Elle a ensuite peu à peu perdu cette fonction initiale pour devenir un bijou aux formes variées, fait de plusieurs métaux (cuivre, laiton ou fer). La clé du coffre est devenue un pendentif auquel on a donné le nom de clé de voile, en référence à son ancien usage.  
Et le personnage burlesque Jar Jar Binks porte effectivement un pendentif inspiré d’une clé de voile touareg dans un épisode de la saga cinématographique Star Wars.

 


Dimanche 3 mars 2019


Archives carte postale © Mucem

Archives carte postale © Mucem

Carte postale « Vive le carnaval ! »
France, début 20e siècle
Le Mucem et le carnaval, c’est une longue histoire ! Une enquête-collecte sur les carnavals en Europe, une exposition « Le monde à l’envers, carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée » en 2014, et disponible à la consultation des archives papier, sonores, vidéos… et bien sûr des cartes postales !