Laurent Gaudé © Jean-Luc Bertini / Mucem

Laurent Gaudé © Jean-Luc Bertini / Mucem

Les mondes de Laurent Gaudé

Romancier, nouvelliste, poète et dramaturge, Laurent Gaudé construit une œuvre protéiforme, régulièrement portée à la scène, en France et à l’étranger. Il a reçu en 2002 le prix Goncourt des lycéens pour La mort du roi Tsongor, et, il y a tout juste 20 ans, le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta. Reconnu pour son écriture au souffle épique, son style lyrique et sa capacité à explorer des thèmes universels avec empathie et humanité, ses œuvres interrogent notre rapport à l’amour, la fidélité, le deuil, l’exil, la mémoire et la vengeance tout en laissant place à l’espoir et à la beauté de la vie.

Pour ces 2 jours de programmation au Mucem, Laurent Gaudé invite certains de ses complices à partager des moments de paroles, de lectures, de dessins et de musiques, nous ouvrant son univers par les prismes du pouvoir de l’oralité et du souffle des mots, de la Méditerranée et du Moyen Orient.

Un bar et un service de petite restauration seront proposés lors des deux jours.

Laurent Gaudé

Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de Lettres Modernes et d’Etudes Théâtrales à Paris. En 1997, il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Ce premier texte sera monté en 2000 au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment Pluie de cendres, jouée au Studio de la Comédie Française, Combat de Possédés, traduite et jouée en Allemagne, Médée Kali, jouée au Théâtre du Rond-Point, Les Sacrifiées, créée au Théâtre des Amandiers à Nanterre, Caillasses, créée au Théâtre du peuple à Bussang, ou Danse, Morob, créée à Dublin.

Son premier roman, Cris, est publié en 2001. Avec La Mort du roi Tsongor, il obtient, en 2002, le prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires. En 2004, il est lauréat du prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, roman traduit dans 34 pays.

Depuis 2008, il travaille régulièrement avec des compositeurs contemporains pour lesquels il écrit des textes ou des livrets d’opéra : Roland Auzet (Mille Orphelins), Thierry Pécou (Les Sacrifiées), Kris Defoort (Daral Shaga), Thierry Escaich (Cris) et Michel Petrossian (Le Chant d’Archak).

Il est également l’auteur de deux recueils de nouvelles, Dans la nuit Mozambique et Les Oliviers du Négus et livres en collaboration avec des photographes : Oan Kim (Je suis le chien Pitié) et Gaël Turine (En bas la ville).

Depuis 2013, il a également effectué des voyages (Port-au-Prince, le Kurdistan irakien, la jungle de Calais ou Dacca) qui ont donné lieu à des reportages. De ces expériences, il tirera également un premier recueil de poèmes, De sang et de lumière, publié en 2017.

Son dixième roman, Salina, les trois exils, paraît en 2018, et, l’année suivante, il publie le long poème Nous l’Europe, banquet des peuples, qui est adapté à la scène par Roland Auzet et créé au festival d’Avignon 2019.

En 2022, il est récompensé par le Prix des écrivains du Sud pour son roman Chien 51.

Avec Terrasses publié en 2024, il renoue avec la tragédie contemporaine dans un récit choral sur les attentats parisiens de novembre 2015. Le texte est porté à la scène par Denis Marleau au Théâtre de la Colline à Paris.

 

Vendredi 8 novembre

19h - 20h, auditorium (Mucem, J4), entrée libre dans la limite des places disponibles

Le souffle des mots

Avec : Laurent Gaudé, Mariette Navarro et Laura Vazquez
Rencontre suivie d’un temps de signatures avec la Librairie du Mucem.

Laurent Gaudé, Mariette Navarro et Laura Vazquez ont en commun d’explorer plusieurs formes d’écriture et de déployer leurs univers à travers le théâtre, le récit et la poésie. Portant l’oralité au cœur de leurs écritures, ils aiment tous les 3 faire résonner leurs œuvres et lire en public. Cet échange sera l’occasion de plonger dans leurs écritures protéiformes, de les entendre sonner, et de questionner la place qu’y prennent le souffle et le rythme des mots.


Mariette Navarro 
Mariette Navarro
© Isabella de Maddalena
Mariette Navarro est née à Lyon en 1980. Formée comme dramaturge à l'école du théâtre national de Strasbourg, elle travaille depuis 2007 pour de nombreux théâtres, compagnies, comités de lecture. Depuis 2016, elle co-dirige la collection Grands Fonds des éditions Cheyne, où elle est l’autrice de deux textes de prose poétique, Alors Carcasse (prix Robert Walser 2012) et Les Chemins contraires. En théâtre, chez Quartett , elle a publié Nous les vaguesProdiges®, Les Feux de poitrine, Zone à Etendre, Les Hérétiques, Les Désordres imaginaires et Impeccable.. Son premier roman Ultramarins paraît chez Quidam en 2021 et connaît un vif succès (prix Senghor, prix Frontières-Léonora Miano, prix des Mémoires de la mer 2022, etc...). Elle vient de publier son 2ème roman, Palais de verre (Quidam éditeur).


Laura Vazquez
 Laura Vazquez
© Élise Blotière
Laura Vazquez est poète et romancière. Ses livres sont publiés aux éditions du Sous-sol, Cheyne éditeur, Points, et dans différentes maisons d’édition de poésie indépendantes. En 2023, elle reçoit le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. En 2021, son roman La semaine perpétuelle reçoit la mention spéciale du prix Wepler et le prix de la page 111. En 2014, elle reçoit le prix de la Vocation pour son livre La main de la main

Ses poèmes ont été traduits en chinois, anglais, espagnol, portugais, norvégien, néerlandais, allemand, roumain, italien, et arabe. 

Pensionnaire de la Villa Médicis, à Rome, pour l’année 2023, Laura Vazquez donne régulièrement des lectures publiques de ses textes à travers le monde : Ming Contemporary Art Museum de Shanghai (Chine), Centre Pompidou (Paris), Musée d'art contemporain de Genève (Suisse), Norsk Litteraturfestival (Norvège), Festival Voix Vives de Tolède (Espagne), Centre d'art d'Amsterdam Perdu (Hollande). 

Elle collabore régulièrement avec des artistes, comme Rebeka Warrior, Lorraine de Sagazan, Philippe Quesne, Sivan Eldar…

En parallèle, elle anime des ateliers d'écriture hebdomadaires en ligne.

Elle co-dirige la revue Muscle avec Roxana Hashemi.

 

21h - 22h, auditorium (Mucem, J4), entrée 12€ / 9 €

"Un battement de cils et je meurs"

Avec : Keyvan Chemirani et Laurent Gaudé
Lecture concert

Embarquez pour un voyage musical exceptionnel aux portes de l’Orient d’Alexandre Le Grand !

Au son du zarb perse et du santour indien du talentueux multiinstrumentiste Keyvan Chemirani, Laurent Gaudé nous offre, sur scène, le récital d’un texte inédit, intitulé "Un battement de cils et je meurs". Le romancier y met en scène la figure d’Alexandre Le Grand et l'épopée des derniers jours de marche vers l’est du célèbre conquérant... Renoncera-t-il à ses rêves de bout du monde ?

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Keyvan Chemirani
Keyvan Chemirani
© Stéphanie Moussay
Keyvan Chemirani a grandi dans les Alpes-de-Haute-Provence et s’est imprégné des musiques orientales et méditerranéennes. Son père et maître Djamchid lui a transmis le savoir traditionnel. Keyvan joue du zarb, la percussion utilisée dans la musique savante persane, et du santour indien, instrument à cordes frappées.

Avec son père Djamchid et son frère Bijan, il forme le Trio Chemirani à la fin des années 90 qui se produit partout dans le monde. Tout en puisant dans la poésie persane, les Chemirani composent et développent des formes modernes où l’accent est mis sur les polyrythmies et sur la multiplicité des sons ; le trio dévoile à son auditoire les possibilités infinies des percussions persanes.

Musicien curieux, Keyvan fait le tour des musiques du monde en improvisant avec de nombreux artistes, chanteurs et instrumentistes : le Breton Erik Marchand, l’Irlando-Crétois Ross Daly, l’Indienne du Sud Sudha Ragunathan, la séfarade Françoise Atlan, le compositeur de flamenco Juan Carmona ou son frère Bijan. Ces improvisations appréhendent les caractères particuliers des différentes traditions et révèlent de manière étonnante les similitudes en montrant comment la percussion iranienne peut se rapprocher du son du tabla indien, comment la langue bretonne sonne presque méditerranéenne. Ses différentes rencontres musicales (flamenco, musique ottomane, grecque, arabo-andalouse, carnatique, jazz), lui ont permis d’appréhender à la fois les caractères particuliers et les similitudes de ces différentes traditions.

 

Samedi 9 novembre

16h30 - 18h, auditorium (Mucem, J4), entrée libre dans la limite des places disponibles

Du stylo au pinceau, la Méditerranée

Avec : Alfred et Laurent Gaudé
Modération : Salomé Kiner
Rencontre dessinée suivie d’un temps de signatures d’Alfred avec la Librairie du Mucem.

Alfred et Laurent Gaudé ont en commun l’Italie. Le temps d’une rencontre, ils nous emmènent sur leurs terres italiennes littéraires respectives, nous faisant traverser l’histoire contemporaine pour remonter, peut-être, jusqu’à la période antique.

Alfred et Laurent Gaudé sont aussi tous les deux passionnés par le Liban et nous proposent de mêler leurs mots et leurs traits pour une lecture dessinée au fil de la Méditerranée.


Alfred

Alfred
© Chloé Vollmer-Lo
Auteur et dessinateur de bande dessinée, Alfred naît dans une famille d’artistes. Des années de fanzinat et de micro-édition lui forgent le caractère, avant qu’il ne commence à publier aux Éditions Delcourt en 1997. Il enchaîne divers albums jeunesse et BD aux univers très variés et reçoit, en 2007, le Fauve Essentiel et prix du public à Angoulême, avec Pourquoi j'ai tué Pierre (scénario olivier KA). En 2008, il s’installe durant trois ans à Venise où il développe un travail d’illustration et d’affiches de théâtre. Parallèlement, il creuse de plus en plus le dessin live sur scène et s’embarque dans plusieurs aventures théâtrales et dessinées avec des artistes comme Brigitte Fontaine ou JP Nataf. En 2010, avec Lewis Trondheim, il fonde le virtuel Atelier Mastodonte qui paraît chaque semaine dans Spirou.

En 2014, il reçoit le Fauve d’Or pour Come Prima au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. S'ensuivent plusieurs projets d'expositions et de performances live. La même année, et durant trois ans, il accompagne le chanteur Etienne Daho pour la réalisation du making off dessiné de son dernier disque. En 2019, il est l’invité de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image à Angoulême, qui lui donne une carte blanche. Il publie Senso chez Delcourt la même année. Maltempo, dernier opus de sa trilogie italienne, paraît en novembre 2023. Création à l’espace d’Art Contemporain Villeglé, de l’exposition ENDROITS INCERTAINS, dans laquelle il poursuit un travail de « récolte dessinée » de ses propres souvenirs.

Il suit une partie de la tournée d’Arthur H, à travers un journal de bord depuis les coulisses.


Salomé Kiner
Née en 1986, Salomé Kiner est journaliste, chroniqueuse littéraire et romancière. Licenciée en lettres et diplômée du Centre de formation des journalistes (CFJ), elle s’intéresse à la notion de marginalité. Elle a co-écrit 50 Summers of Music avec Arnaud Robert (Textuel, 2017). Tirant le portait d’une adolescente dont les rêves bouillonnants se heurtent à un cadre de vie modeste, son premier roman, intitulé Grande couronne (Christian Bourgois, 2021), a été sélectionné pour le Prix Inter, le Prix Stanislas, le Prix Flore, le Prix Envoyé par la Poste et récompensé du Prix Zadig.

18h30 - 19h30, auditorium (Mucem, J4), entrée libre dans la limite des places disponibles

« Le soleil des Scorta »

Avec : Anna Gaudé, Elio Gaudé, Laurent Gaudé
Lecture, suivie d’un temps de signatures avec la Librairie du Mucem.

Publié en août 2004, Le soleil des Scorta est récompensé par le prix Goncourt en novembre de la même année, il y a tout juste 20 ans. A cette occasion, Laurent Gaudé et ses 2 enfants nous offrent une lecture d’extraits de ce roman intimement lié à leur histoire familiale.

« Parce qu’un viol a fondé leur lignée, les Scorta sont nés dans l’opprobre. A Montepuccio, leur petit village d’Italie du sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riches. Mais ils ont fait vœu de se transmettre, de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu’ils appellent “l’argent de New York”, leur richesse est aussi immatérielle qu’une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret. Comme celui que la vieille Carmela – dont la voix se noue ici à la chronique objective des événements – confie à son contemporain, l’ancien curé de Montepuccio, par crainte que les mots ne viennent très vite à lui manquer.
Roman solaire, profondément humaniste, « Le soleil des Scorta » met en scène, de 1870 à nos jours, l’existence de cette famille des Pouilles à laquelle chaque génération, chaque individualité, tente d’apporter, au gré de son propre destin, la fierté d’être un Scorta, et la révélation du bonheur. »

20h30 - 21h30, auditorium (Mucem, J4), entrée 15 € / 11 €

« Rigiri »

Concert de A Filetta

Voix : Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Jean-Do Bianco, Petr’Antò Casta, Paul Giansily, Maxime Vuillamier

Oralité, multiplicité des voix, des formes et des inspirations, pour clore ces 2 jours, Laurent Gaudé invite A Filetta, ensemble vocal corse très connu dans le registre de la polyphonie. Depuis plus de 40 ans, ce sextuor vocal sillonne la planète, va de rencontre en rencontre et construit des répertoires qu’il diffuse largement.

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A Filetta
© Armand Luciani
Le répertoire aujourd’hui produit par A Filetta est un fidèle reflet de ce qu’est, depuis le début des années 80, sa marche en avant : une trajectoire esquissant un mouvement initié dans une oralité séculaire et s’affirmant dans les méandres d’une écriture décomplexée et affranchie de toute obligation filiale. S’y côtoient des chants sacrés ou profanes aux influences diverses, des musiques de film de Bruno Coulais, des compositions pour des chorégraphies de Sidi Larbi Cherkaoui, des extraits du chœur d’une tragédie antique ou encore des pièces issues d’un requiem commandé par le festival de Saint-Denis.
Une musique au service d’une vision du monde rejetant sans ambiguïté tout repli identitaire et dont la philosophie pourrait se résumer à ce bel aphorisme de René Char : « Les plus pures récoltes sont semées dans un sol qui n’existe pas ; elles éliminent la gratitude et ne doivent qu’au printemps ».
Tarifs
Lieu Mucem, J4— Auditorium
Horaires

Vendredi 8 et samedi 9 novembre 2024.