Le rendez-vous des cinémathèques
La Cinémathèque portugaise : souvenirs argentiques
« Le rendez-vous des cinémathèques » propose rencontres et projections en partenariat avec des cinémathèques d’Europe et de Méditerranée. Chaque année, une nouvelle cinémathèque est mise à l’honneur au Mucem.
Après la Cinémathèque de Bologne en 2016, le Mucem invite la Cinémathèque portugaise : chaque mois, de janvier à juin 2017, rendez-vous à l’auditorium pour découvrir une sélection de longs-métrages récemment restaurés, tous projetés en 35 mm. A l’ère du « tout numérique », cette cinémathèque présente en effet la particularité de se consacrer à la préservation, la restauration et la diffusion de films sur leur support d’origine… De Lisbonne à Marseille, un cycle de cinéma pour (re)voir la vie en argentique !
Programme du cycle en téléchargement ici
Les séances sont présentées par Maria João Madeira de la Cinémathèque portugaise.
18h30- Les Vertes années
De Paulo Rocha (Portugal, 1963, 1h31)
Avec Isabel Ruth, Rui Gomes, Cândida Lacerda
Après avoir fait des études à l’IDHEC à Paris et été stagiaire sur la réalisation de Le Caporal épinglé, de Jean Renoir, Paulo Rocha (1935-2012) réalise Les Vertes années, qui fait rentrer le cinéma portugais dans le cinéma moderne, au moment où plusieurs nouvelles vagues et nouveaux cinémas surgissent en Europe de l’Ouest et de l’Est, dans les Amériques et en Asie, avec de nouvelles manières de filmer, de raconter des histoires et de produire.
D’autre part, Les Vertes années tranche nettement avec la manière de montrer Lisbonne, tournant le dos aux quartiers « traditionnels », privilégiés par le cinéma de Salazar, toujours de manière folklorique et paternaliste. Ici, nous sommes dans les quartiers modernes et bourgeois de Lisbonne, mais les protagonistes sont de pauvres gens : un jeune cordonnier récemment arrivé de province et une bonne à tout faire dans un appartement du quartier (Isabel Ruth, qui deviendra un des grands noms du cinéma portugais). Mais, comme l’a signalé le réalisateur à l’époque : « Nous avons tendance à surévaluer l’histoire par rapport à la mise en scène. Dans Les vertes années, le plus important est le rapport entre le décor et le personnage, le traitement de la matière cinématographique. »
21h - Souvenirs de la maison jaune
De João César Monteiro (Portugal, 1989, 1h59)
Avec João César Monteiro, Manuela de Freitas, Sabina Sacchi
João César Monteiro (1939-2003) avait cinquante ans, vingt ans de carrière et onze films derrière lui, entre courts et longs-métrages, quand il a réalisé Souvenirs de la Maison Jaune, qui l’a fait connaître internationalement (le film reçut le Lion d’Argent au Festival de Venise) et a changé sa vie et son œuvre. Dans ce film, sous-titré « une comédie lusitanienne » (une allusion sarcastique à la « comédie portugaise » du cinéma de Salazar), il interprète le rôle principal, dans la peau d’un personnage qui s’appelle Jean de Dieu et qui reviendra dans d’autres de ses films ultérieurs. Ici, Jean de Dieu est un pauvre diable, qui est expulsé de la modeste pension lisboète où il vit, après avoir attenté à la pudeur de la fille de la patronne. Il devient clochard et finit dans un asile d’aliénés, avant de se transformer en Nosferatu (avec un passage par le quartier de Chiado, détruit par un incendie en 1988 et reconstruit depuis). Le récit est absolument hilarant, avec des brusques flots d’obscénités verbales à l’effet comique irrésistible. En 1991, lors de la sortie en France de ce film insolite et inclassable, Paulo Antonio Paranagua terminait son article dans Positif avec la remarque suivante : « Qu’est-ce donc qu’une comédie lusitanienne ? C’est sans doute un mélange aigre-doux, une sorte de morue tempérée de ‘‘fios d’ovos’’. Il faut goûter ».
En collaboration avec
Tarifs |
Tarif plein : 6 euros Tarif réduit : 4 euros Les billets de cinéma sont vendus uniquement sur place le jour de la séance |
Lieu | |
Type de public | Tout Public |