Festival international Jean Rouch © DR
Filmer autrui, le documentaire français des Trente glorieuses (1944 – 1973)
Festival international Jean Rouch
À partir de films réalisés par Yannick Bellon, Jacques Demy, Claudine de France, Jean-Luc Godard, Chris Marker, Agnès Varda, et bien sûr Jean Rouch, la programmation revient sur cette période fondatrice d'un documentaire pour lequel les cinéastes vont à la rencontre de leurs semblables en France comme à travers le monde. Au même moment, producteurs et distributeurs participent à son essor du fait de nouvelles possibilités de diffusion : première partie des projections en salle de cinéma, ciné-clubs, festivals et télévision. Ainsi, le documentaire s’impose comme un genre à part entière tout en touchant un large public, et son influence devient prépondérante auprès de la jeune garde des cinéastes de la Nouvelle vague et du cinéma direct.
Avec Laure Astourian, Maîtresse de conférences en langue française, université de Bentley, Laurent Pellé, Délégué général du Festival international Jean Rouch
Séance de 10h30 – 12h15
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Goémons
De Yannick Bellon (France, 1948, 20 min)
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Dans une ferme ingrate située sur l’île de Béniguet, au large de la pointe du Finistère, vivent un couple avec une petite fille et huit ouvriers agricoles engagés à l’année pour récolter le goémon noir, riche en iode. Yannick Bellon enregistre les gestes, les trajets de la charrette chargée d’algues glissantes, le repas en commun, où personne ne dit un mot, les hommes écrasés par la fatigue, la misère et l’abrutissement, et dont la seule distraction consiste à écouter de vieux disques sur un phono à pavillon. Beauté et profondeur des paysages contrastent avec l’atmosphère oppressante qui règne sur l’île.
Grand Prix international du documentaire à la Biennale de Venise en 1948.
Goémons © Doriane films -
Initiation à la danse des possédés
De Jean Rouch (France, 1949, 22 min)
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À Firgoun au Niger, Zaba souffre depuis plusieurs mois ; elle est en permanence possédée par deux génies : Niabéri et Malo. Les Zima (prêtres) organisent un ganandi, cérémonie qui consiste à apprendre les pas de la danse rituelle pour faire de la jeune femme un véritable « cheval » des génies. Une fois initiée, la femme ne sera possédée qu’à la demande des prêtres.
Prix du court-métrage au Festival du film maudit de Biarritz en 1949.
Initiation à la danse des possédés © CNRS, CFE
Séance de 14h – 16h30
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Le Sabotier du Val de Loire
De Jacques Demy (France, 1955, 23 min)
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Un sabotier et sa femme vivent simplement et pauvrement au bord de la Loire. Chez eux, Jacques Demy et son frère avaient été abrités pendant les bombardements de Nantes. Dans son premier court-métrage, il a voulu décrire les gestes particuliers du sabotier, de sa femme et rendre hommage à leur bonté et à leur sagesse, au moment où ils abordent la vieillesse.
Le sabotier du Val de Loire © 1955 ciné-tamaris -
Les Maîtres fous
Un film de Jean Rouch (France, 1955, 36 min)
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Dans la ville d’Accra, des émigrants venus du Niger se trouvent brusquement plongés dans la vie trépidante de la civilisation occidentale. Pour remédier à ce déracinement, ils se réunissent dans un des faubourgs de la ville pour pratiquer le culte des Haouka, sortes de génies modernes.
Grand Prix de la Biennale internationale de Venise en 1957.
Les Maîtres fous © Films du jeudi -
Dimanche à Pékin
Un film de Chris Marker (France, 1956, 22 min)
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C’est une photo de l’allée des tombeaux Ming, vue par le réalisateur enfant, qui introduit cette balade de Chris Marker dans les rues de Pékin. Marker déambule dans différents quartiers de la ville et propose « différentes vignettes » de la Chine moderne des années 1950. « Rien n’est plus beau que Paris, sinon le souvenir de Paris. Et rien n’est plus beau que Pékin, sinon le souvenir de Pékin. Et moi, à Paris, je me souviens de Pékin et je compte mes trésors. »
Dimanche à Pékin © Tamasa Distribution
Séance de 17h – 18h45
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Salut les Cubains
D’Agnès Varda (France, 1963, 30 min)
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« Salut les Cubains […] est un hommage à Cuba. J’avais été invitée là-bas par l’ICAIC, l’Institut du cinéma cubain. J’avais emmené un Leica, de la pellicule et un pied car j’avais un projet derrière la tête. J’ai vraiment trouvé les Cubains extraordinaires et les formes de leur socialisme surprenantes et joyeuses. Ce sont les seuls socialistes latins. […] J’ai ramené 2 500 photos, j’ai mis six mois à en monter 1 500, mais j’ai été récompensée : à Cuba, ils disent que c’est un film cubain, qu’il a la “savor”. » Agnès Varda
Médaille de bronze à l’Exposition internationale du film documentaire, Venise 1964, et Colombe d’argent au Festival de Leipzig (RFA).
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La Charpaigne ou naissance d’une vannerie
De Claudine de France (France, 1968, 31 min)
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Après avoir coupé des tiges d’osier, un vannier du Châtillonnais (Côte-d’Or) procède dans son atelier à leur écorçage afin de fabriquer un panier. Mise en forme d’un cerceau, ajustage des tiges attachées solidement par des lanières, et tressage, sont les premières étapes qui font prendre forme à l’objet. Puis deux poignées sont ménagées dans l’ouvrage avant les finitions. Le tout exécuté sous le regard du chat de la maison.
Tarifs |
Entrée libre dans la limite des places disponibles |
Lieu | Mucem, J4— Auditorium |
Horaires | Samedi 8 juin à 10h30 |