• Des Artistes dans la cité
    Des Artistes dans la cité
  • Simohammed Fettaka, Iqraa, 2013, Maroc, vidéo, 27 min © Courtesy de l'artiste et Culturesinterface
    Simohammed Fettaka, Iqraa, 2013, Maroc, vidéo, 27 min © Courtesy de l'artiste et Culturesinterface
  • Batoul S’himi, Monde sous pression, 2008, Série de 10 autocuiseurs © Batoul S'himi collection Frac Provence Alpes Côte d'Azur
    Batoul S’himi, Monde sous pression, 2008, Série de 10 autocuiseurs © Batoul S'himi collection Frac Provence Alpes Côte d'Azur

Des Artistes dans la cité

#1 L’art en travail
Mucem, fort Saint-Jean— Bâtiment Georges Henri Rivière (GHR)
| Du vendredi 14 mars 2014 au lundi 2 juin 2014

Le Mucem organise deux expositions temporaires présentant la création artistique contemporaine du Maroc : « L’Art en travail » (du 14 mars au 2 juin 2014)  et « Passerelle artistique : étrange paradoxe » (du 20 juin au 27 octobre 2014).

Ces deux expositions mettent en avant la richesse et la complexité de l’une des scènes artistiques les plus intéressantes du pourtour méditerranéen d’aujourd’hui. Ce projet a pu voir le jour grâce aux liens tissés depuis longtemps entre le territoire marseillais et le Maroc (résidences croisées d’artistes, initiatives de différentes associations dont celle de « Sextant et plus » visant à créer une résidence d’artiste permanente à Tétouan avec l’Institut français, rapprochements liés à la programmation de Marseille-Provence 2013 - capitale européenne de la culture, parmi lesquels plusieurs « ateliers de l’Euroméditerranée »...). Il trouve tout naturellement sa place au Mucem, dont le projet scientifique et culturel revendique la pluridisciplinarité pour appréhender les cultures méditerranéennes d’aujourd’hui et une volonté de « décentrer le regard » par rapport aux schémas géographiques habituels en Occident.

 

L’exposition #1 L’art en travail rassemble des oeuvres qui témoignent d’actes de création engagés, en plein essor au Maroc, qui posent les bases d’une réflexion sur la place de l’artiste dans la Cité. Elle rend aussi compte de la richesse et de la complexité d’une des scènes artistiques les plus intéressantes du pourtour méditerranéen d’aujourd’hui, sans bien sûr prétendre à l’exhaustivité.

Depuis le début des années 2000, les Marocains renforcent leur volonté d’exprimer leurs préoccupations autour des notions de libertés communes et individuelles et autour de sujets qui fondent les bases de la vie collective. Ces sujets que sont les libertés, le pouvoir, l’éducation, le travail… apparaissent comme les préoccupations premières des artistes de l’exposition et comme les composantes d’une vie démocratique à laquelle la population marocaine aspire avec espoir.

L’art en travail n’est donc pas un constat des fragilités du système social marocain, fragilités que l’on retrouve parfois ailleurs dans le monde. C’est plutôt un voyage à travers les visions personnelles, pétries de convictions profondes, de sept artistes particulièrement attentifs et en alerte sur des questions que partage toute une population.


Co-commissariat : Nawal Slaoui – CulturesInterface (Casablanca), Jean-Roch Bouiller - Mucem (Marseille)
Scénographie : Olivier Bedu et Juliette Morel - Struc Archi
Les artistes : Mustapha Akrim, Hicham Benohoud, Simohammed Fettaka, Faouzi Laatiris, Youssef Ouchra, Younès Rahmoun, Batoul S’Himi

Parcours de l'exposition

Miroir de l’histoire

Cette vision du monde que les artistes nous invitent à partager est le fruit d’une longue histoire dont les traces subsistent dans la création artistique d’aujourd’hui.  Dès l’Antiquité, le territoire marocain a connu le brassage des populations berbères, phéniciennes, carthaginoises, romaines, vandales, byzantines, juives… avant d’être islamisé par les Arabes. Au Ier siècle après Jésus-Christ, le roi Juba II concilia ainsi l’héritage des monarchies berbères et la tutelle de la puissance romaine.

Quelques siècles plus tard, Idriss 1er fonda en 788 un État indépendant tout en initiant une longue tradition dynastique. La dynastie des Idrissides donna lieu notamment à la création d’une des plus anciennes universités du monde, Al-Qaraouiyine, à Fès, lieu incontournable du savoir qui devint une plateforme du monde arabe dans les domaines de la science, de la philosophie et de la théologie.

D’autres dynasties berbères puis chérifiennes marquèrent l’histoire du Maroc en perpétuant l’ancrage d’un pouvoir royal très fort et le développement d’une culture spécifique à ce territoire, parfaitement en phase avec les grands centres culturels mondiaux. Ces 2000 ans d’histoire ont permis l’émergence d’une identité culturelle forte tout en asseyant l’idée d’un pouvoir suprême et incontestable, qu’il s’agisse du pouvoir monarchique ou, à l’échelle familiale, de celui d’un père ou d’un frère.

Ce rapport au pouvoir constitue un ingrédient de base qui a forgé, au long des siècles, l’idée d’obéissance dont le peuple marocain a fait une référence. Les Marocains apprennent aujourd’hui à choisir et à décider par euxmêmes et l’on peut comprendre aisément que cet apprentissage – qui touche à des valeurs universelles – suscite un intérêt, une effervescence, une émulation chez les intellectuels et les artistes.

Les oeuvres engagées des artistes d’aujourd’hui constituent en quelque sorte une réaction aux « années de plomb » des décennies 1970 - 1980, période qui a vu les dictatures se multiplier dans le monde. Elles expérimentent une liberté d’expression relativement jeune, ce qui leur confère une puissance, une franchise, une force qu’on ne retrouve pas toujours dans les réseaux de l’art mondialisé. Elles traitent de questions universelles et abstraites comme de sujets plus concrets qui touchent à la vie de tous les jours et de tout un chacun.


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