makeNoiseblack © Caetano et Leandro Nerefuh
Wâq du wâq*
Expérience de soi et récits imaginaires
Le programme « Wâq du wâq » explore la notion de (dé)colonialité à travers spectacles et performances, chaque vendredi, durant tout le mois de novembre, à voir en ligne sur les pages Facebook et YouTube du Mucem. L’occasion de découvrir le travail d’artistes qui questionnent la mémoire, les traces, le regard de l’Autre, l’imaginaire, en croisant les formes d’art avec pour tous une certaine sensibilité musicale. Chacun d’entre eux construit sa propre écriture et son propre discours, de manière à nous faire entrer dans son monde, et nous faire partager une expérience véritablement singulière.
Avec Samah Hijawi, Georges Daaboul, Perrine Mansuy, Nermine El Ansari, Bartira & Caetano
* L'arbre wâq-wâq est celui qui selon la tradition annonce à Iskandar (Alexandre Le Grand) sa mort prochaine, loin de son pays.
- Une programmation proposée par Samar Kehdy
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« La circulation entre les civilisations n’a pas d’âge exact, elle existe depuis la circulation des idées, des marchandises, et des influences artistiques par différents chemins, comme celui de la soie et des épices, ou celui de l’Egypte avec des royaumes anciens de Corée ou bien encore vers l’Est jusqu’aux Amériques via les Philippines.
Plutôt que les voyages d’aventure d’un Mandeville ou d’un Ibn batouta, le monde garde cependant en mémoire les dites « découvertes » coloniales de Marco Polo ou de Christophe Colomb qui sont les « premiers » à découvrir et à étudier les continents. Ces derniers vont catalyser un bouleversement de l’ordre mondial et imposer une domination des peuples dont nous portons aujourd’hui l’héritage. Pourtant des études récentes ont démontré qu’une grande partie des histoires de Marco Polo sont copiées de ses prédécesseurs !
La réorganisation sociale et économique induite par la domination, dont la colonisation a été un facteur déterminant, ont aujourd’hui laissé des traces historiques dont nos perceptions, nos modes de vie ainsi que nos intimités corporelles et psychiques sont les héritiers. L’histoire coloniale persiste, et c’est aujourd’hui ces traces que les artistes interrogent. Ne serait-ce pas par la déconstruction de notre passé que la reconstruction de soi par rapport à l’autre serait envisageable ?
Wâq du Wâq met en lumière le travail des artistes en croisant les formes d’art. Ce processus avec la perception du spectateur devient un nouvel espace hétérogène de création. Les artistes invités seront présents à leur création pour nous convier à des nouvelles aventures en explorant des nouveaux champs et des nouvelles pratiques.»
- Samar Kehdy—Bibliographie
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L’art caribéen, le penser pour le dire Patricia Donatien
La route de la soie
Voir et entendre: critique de la perception imaginative Santiago Espinoza
De la ville et du citadin - Philippe Cardinali
Lectures de villes – formes et temps Marcel Roncayolo
L’œuvre ouverte – Umberto ecco