Livre - Patrimoine et monuments en Tunisie
720.9 BAC
Description
Livre
Presses universitaires de Rennes
Bacha Myriam
Gran-Aymerich Ève
Presentation materielle : 1 vol. (377 p.)
Dimensions : 25 cm
Le patrimoine de la Tunisie, d’une incroyable richesse, est tout autant constitué de monuments puniques, romains, byzantins qu’islamiques dont certains sont aujourd’hui protégés au titre des monuments historiques, voire inscrits sur la liste du patrimoine de l’UNESCO. Ces monuments ont d’abord suscité la curiosité des explorateurs et voyageurs du XIXe siècle puis l’intérêt des savants européens et des autorités coloniales françaises. L’histoire de leur patrimonialisation prend ses sources bien avant l’établissement du protectorat mais c’est au début de celui-ci que sont fondées les institutions modernes, à l’origine de l’actuel Institut national du Patrimoine de Tunisie. En 1885, est ainsi créé le Service des antiquités et des arts sous l’égide du ministère français de l’Instruction publique et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, pour étudier, sauvegarder, restaurer et mettre en valeur le patrimoine du pays. Pour ce faire, cette administration s’appuie sur une législation patrimoniale novatrice et encadre la création du musée Alaoui, aujourd’hui plus connu sous le nom de musée du Bardo. Cet ouvrage s’attache à retracer l’histoire de ces institutions patrimoniales en montrant comment se sont engagées la patrimonialisation, l’étude, la sauvegarde et la mise en valeur des différentes catégories de monuments entre 1881 et 1920. L’auteur montre comment un large éventail d’acteurs, constitué de fonctionnaires, de scientifiques, de sociétés savantes, d’associations, d’écrivains et de voyageurs, a pu participer à élever des sites tels que ceux de Carthage, de Dougga ainsi que les médinas tunisiennes au rang de patrimoine. Historienne de l’art, Myriam Bacha travaille depuis une quinzaine d’années sur l’architecture et le patrimoine maghrébins et français. Après avoir dirigé la publication d’ouvrages collectifs sur les bibliothèques parisiennes et les expositions universelles, elle a été chercheur post-doctorante à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain à Tunis (CNRS/ministère des Affaires étrangères) où elle a coordonné Architectures au Maghreb (XIXe-XXe siècles). Réinvention du patrimoine. Le présent ouvrage est la version remaniée d’une thèse de doctorat soutenue à la Sorbonne (Paris IV) qui a reçu en 2009 le Prix Paul-Albert-Février décerné par l’université d’Aix-Marseille.
Remerciements, p. 6 Avertissement, p. 6 GRAN-AYMERICH Ève, Préface, p. 7 Introduction, p. 11 Les monuments tunisiens au XIXe siècle vus par les Européens : de la découverte à la patrimonialisation, p. 17 LES ÉCRITS DES AMATEURS EUROPÉENS : L’INVENTION DE STÉRÉOTYPES, p. 17 Les descriptions des précurseurs : voyageurs et militaires face aux vestiges de l’Antiquité, p. 18 Les voyageurs du XVIIIe: botanistes et amateurs, p. 18 Les militaires en poste dans la région, p. 20 La vision littéraire des écrivains du XIXe : un romantisme carthaginois et oriental, p. 21 Carthage : la fabrication d’un mythe, p. 21 Alexandre Dumas : l’attrait de l’Orient, p. 24 Des récits de voyage aux premiers guides, p. 25 Les amateurs : une représentation pittoresque des monuments islamiques, p. 25 Les guides de voyage : une vision égale des monuments antiques et islamiques, p. 28 LES PREMIÈRES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, p. 32 L’enrichissement des collections, p. 32 Sir Grenville Temple : un savant au service de la Société pour l’exploration de Carthage, p. 32 Nathan Davis : une mission britannique secrète pour le British Museum, p. 34 Thomas Reade : une collection privée remarquable, p. 36 Missionnaires et Pères Blancs : la mainmise sur Carthage, p. 36 L’essor des missions savantes, p. 39 À la recherche de Carthage : les études topographiques de Falbe et de Dureau de La Malle, p. 40 Création de comités scientifiques sous l’égide du ministère de l’Instruction publique et de l’Institut de France, p. 42 Des missions de faible envergure au projet stratégique impérial, p. 43 La Commission des voyages et des missions : une volonté de rationaliser la recherche, p. 46 Les missions gratuites des archéologues amateurs : entre droiture et supercherie, p. 49 LES RAPPORTS DES DIGNITAIRES TUNISIENS ET DES EUROPÉENS AUX MONUMENTS DE LA RÉGENCE, p. 51 Les dignitaires tunisiens et les ruines de l’antiquité, p. 51 Les collections privées des dirigeants de la Régence, p. 52 Khereddine Pacha ou le premier musée ?, p. 52 La réutilisation de ruines hydrauliques : restauration de l’aqueduc de Carthage, p. 53 Les monuments tunisiens aux Expositions universelles, p. 54 L’Exposition universelle de 1867 : une image mythifiée de l’Orient, p. 54 L’Exposition universelle de 1878, p. 59 LA CRÉATION DES INSTITUTIONS PATRIMONIALES. LA BLANCHÈRE OU L’ANTIQUITÉ A L’HONNEUR 1881-1892, p. 69 DE LA MISSION DE TUNISIE À LA MISE EN PLACE DES INSTITUTIONS PATRIMONIALES, p. 69 La Mission de Tunisie, p. 69 Un projet des ministères de l’Instruction publique et des Affaires étrangères, p. 69 Les premières recherches de la Mission de Tunisie, p. 70 La redéfinition de la Mission de Tunisie, p. 76 Un projet de développement avorté de la Mission de Tunisie, p. 79 L’ajournement de la Mission de Tunisie : une période incertaine et des missions disparates, p. 80 Les « missionnaires » du ministère de l’Instruction publique, p. 80 L’apport des militaires, p. 81 Les dysfonctionnements, p. 82 Les incursions du Service des Monuments historiques, p. 83 La mission archéologique de Reinach et Babelon, p. 85 La création d’institutions patrimoniales, p. 88 Création de la Commission de publication des documents archéologiques de Tunisie, p. 89 L’envoi d’un délégué pour étudier, sauvegarder, protéger les monuments, p. 90 Un service chargé du patrimoine de la Tunisie : des fonctions délicates à définir, p. 91 Le Service des antiquités et des arts : une double direction complexe, p. 93 LES PREMIÈRES INITIATIVES DU SERVICE DES ANTIQUITÉS ET DES ARTS : UNE LÉGISLATION ET UN MUSÉE, p. 95 Les règlements de protection patrimoniale et le classement des premiers monuments, p. 95 Le décret du 7 novembre 1882 : faiblesses et dysfonctionnements, p. 95 Le décret du 7 mars 1886 : un texte novateur draconien défini sans la Commission des Monuments historiques, p. 97 Les premiers classements initiés par la Commission des Monuments historiques et par le Service des antiquités, p. 101 Le musée Alaoui du Bardo, p. 103 Une fondation prévue par les décrets du 1er mai et du 7 novembre 1882, p. 103 L’installation du musée dans le palais beylical du Bardo, p. 103 Constitution des collections, p. 109 La conservation des vestiges romains et du réseau hydraulique, p. 111 INTÉRÊT POUR L’ÉTUDE DE L’ANTIQUITÉ, p. 112 Les fouilles, p. 114 Les chantiers du Service des antiquités, p. 114 L’archéologie militaire : centralisation et direction du Service des antiquités, p. 114 Les amateurs férus d’archéologie, p. 116 Lavigerie et le père Delattre : la Mission archéologique de Carthage, p. 117 Les thèmes de recherche : l’antiquité et toujours l’antiquité, p. 119 Affirmation de la centralisation parisienne, p. 119 Instauration d’études sur l’hydraulique, p. 119 LE PATRIMOINE TUNISIEN DANS LES PUBLICATIONS ET DANS LES EXPOSITIONS, p. 122 Publications scientifiques et de vulgarisation, p. 122 Un corpus de monuments de l’Antiquité de référence, p. 123 Un corpus de formes arabes systématiquement cité, p. 124 La représentation de la Tunisie française à l’Exposition universelle de 1889, p. 127 Le pavillon de la Tunisie : un éclectisme identitaire, p. 127 La reproduction de monuments célèbres, p. 129 Les constructions annexes, p. 132 L’exposition des antiquités tunisiennes, p. 132 LE FINANCEMENT DES INSTITUTIONS PATRIMONIALES REMIS AUX AUTORITÉS FRANÇAISES DE TUNISIE, p. 134 Remplacement de La Blanchère par doublet, p. 134 Changement de statut du Service des antiquités et des arts, p. 134 Affrontements pour le contrôle du Service et du musée, p. 135 L’activité du service sous la direction de doublet, p. 136 Baisse des budgets, p. 136 Les premiers décrets de classement : une protection limitée aux monuments de l’Antiquité, p. 137 GAUCKLER OU LA LUTTE POUR LE MAINTIEN DES INSTITUTIONS. VERS LA PATRIMONIALISATION DES MONUMENTS ISLAMIQUES 1892-1905, p. 151 CRISE INSTITUTIONNELLE ET RENOUVELLEMENT DE LA RECHERCHE, p. 151 Une succession difficile, p. 151 Gauckler sous la tutelle de La Blanchère, p. 151 Ingérence scientifique et dépendance financière, p. 152 Reprise en charge du Service par le résident, René Millet, p. 154 Décès de La Blanchère et départ de Charmes : stabilisation des institutions, p. 155 Rationalisation des fouilles du Service des antiquités, p. 157 De 1892 à 1898 : pénurie financière et petits chantiers, p. 157 Dougga : le chantier phare initié par les institutions scientifiques françaises, p. 158 Carthage : une initiative du directeur du Service des antiquités, p. 164 Un réseau d’archéologues amateurs dominé par la figure du père Delattre, p. 170 Diversification des sujets de recherche, p. 174 Poursuite des études sur l’Antiquité, p. 174 Émergence des études sur l’art dit « arabe », p. 177 VERS LA SAUVEGARDE DES MONUMENTS ISLAMIQUES, p. 184 Développement des musées, p. 184 Le musée Alaoui du Bardo, p. 184 Des musées et dépôts lapidaires créés sur l’ensemble du territoire, p. 187 Les classements au titre de Monuments historiques, p. 192 La protection des monuments islamiques, p. 193 Opposition de l’archevêque de Carthage, p. 196 Aléas de l’application du décret du 7 mars 1886, p. 199 De l’entretien des monuments aux premières campagnes de restauration, p. 202 Réutilisation des vestiges romains et consolidations de monuments, p. 203 Dougga : les premières expériences de restauration, p. 204 De l’entretien à la restauration des monuments islamiques, p. 208 LA MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE : VERS UNE PLUS LARGE DIFFUSION, p. 214 Le relais des sociétés savantes, p. 214 L’Association tunisienne des lettres, sciences et arts dite Institut de Carthage, p. 215 La société archéologique de Sousse, p. 216 La diffusion par les publications, p. 220 Les publications officielles et diffusion de l’idéologie coloniale, p. 220 Les publications non officielles : entre érudition et tourisme, p. 224 L’exposition et l’instrumentalisation du patrimoine à des fins promotionnelles, p. 228 Le congrès de Carthage de l’Association française pour l’Avancement des Sciences, p. 228 La section tunisienne à l’Exposition universelle de 1900, p. 231 FIN DE LA MISSION DE GAUCKLER, p. 235 ALFRED MERLIN : MATURITÉ DES INSTITUTIONS ET RECONNAISSANCE OFFICIELLE DU PATRIMOINE ISLAMIQUE 1906-1920, p. 249 PÉRENNISATION DE L’ADMINISTRATION ET DES AXES DE RECHERCHE, p. 249 Maintien de l’architecture du Service des antiquités, p. 249 Les remaniements du personnel : intégration d’un architecte, p. 249 La hausse des financements : une période de prospérité, p. 250 Grands chantiers de fouille et de restauration, p. 251 La primauté du site de Dougga, p. 251 Mahdia : l’avènement de l’archéologie sous-marine, p. 258 Sbeïtla : un double chantier de fouilles et de restauration, p. 262 Les chantiers de plus petite envergure, p. 266 Deux municipes fouillés par le Service des antiquités : althiburos et Thuburbo Majus, p. 266 Bulla regia: les militaires sous la direction du Service des antiquités, p. 268 Thaenæ: du vandalisme au chantier militaire, p. 270 DÉVELOPPEMENT DES MUSÉES ET DES MESURES JURIDIQUES, p. 271 Agrandissement des musées existants et créations en régions, p. 271 Le musée Alaoui au Bardo, p. 271 Création de nouveaux musées : pratiques régaliennes et contestation locale, p. 274 Nouvelles mesures juridiques pour la protection des monuments et des sites de l’antiquité, p. 276 Le décret du 8 janvier 1920 : une nouvelle législation pour les antiquités préislamiques, p. 276 Le décret du 11 mars 1920 : création d’un Comité consultatif des monuments historiques, p. 279 La création de zones de protection ou zones non ædificandi, p. 280 La difficile protection de Carthage, p. 282 Nouvelles mesures de protection en faveur du patrimoine islamique, p. 284 Statu quo des études sur l’artisanat et l’architecture islamiques, p. 284 Une vague de classements sans précédent de monuments islamiques, p. 285 La protection des villes et des ensembles de l’ère islamique : Kairouan, Sidi-Bou-Saïd et Tunis, p. 289 Vers une restauration institutionnalisée du patrimoine islamique monumental : Testour et Kairouan, p. 292 ASSOCIATIONS ET SOCIÉTÉS SAVANTES : UTILISATION DU PATRIMOINE À DES FINS TOURISTIQUES, p. 294 La société archéologique de Sfax, p. 296 Le Touring-Club de France : tourisme et patrimonialisation de nouveaux objets, p. 297 L’action des délégués du Touring-Club dans le protectorat, p. 298 Implantation du Comité des sites et monuments pittoresques, p. 298 Association du Comité des sites et de l’Institut de Carthage pour la sauvegarde de Carthage, p. 299 Le Comité algéro-tunisien : l’avènement du tourisme moderne, p. 301 L’utilisation des ruines de Carthage pour des spectacles, p. 302 BILAN DE L’ACTIVITÉ DU SERVICE DES ANTIQUITÉS SOUS LA DIRECTION D’ALFRED MERLIN, p. 304 CONCLUSION, p. 315 BIBLIOGRAPHIE, p. 321 INDEX DES NOMS DE PERSONNES, p. 359 INDEX DES NOMS DE LIEUX, p. 365 ABRÉVIATIONS, p. 369 ILLUSTRATIONS, p. 371
Bibliogr. p. 321-357. Notes bibliogr. Index