Histoire des collections
Si le Mucem a été inauguré en 2013 à Marseille, ses origines remontent en réalité au XIXe siècle. Il gère aujourd’hui une collection plurielle et originale, composée notamment de plus de 250 000 objets, 350 000 photographies, 200 000 affiches, estampes et cartes postales, 150 000 ouvrages, qu’il continue à enrichir par une politique d’acquisition ouverte aux thématiques méditerranéennes, du néolithique à l’art contemporain.
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Le Mucem avant le Mucem : un musée de la France "populaire"
Constituées depuis plus de 130 ans, les collections du Mucem sont les héritières directes de celles du musée d’Ethnographie du Palais de Trocadéro à Paris (1878-1936) et des deux musées qui lui ont succédé à partir de 1936, le musée de l’Homme et le Musée national des Arts et traditions populaires (MNATP).
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1878-1936 : le musée d’Ethnographie du Trocadéro
Le musée d’Ethnographie du Trocadéro, premier musée ethnographique parisien, est créé en 1878. Dès 1884, l’ouverture d’une "salle de France" permet, à côté des salles d’Afrique et d’Asie, de présenter des collections françaises (vie domestique, costumes, etc.). Celle-ci ferme en 1928. Dès cette époque, près de 8 000 objets entrent dans les collections.
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1937-1971 : le musée national des Arts et traditions populaires
A l’occasion de l’Exposition internationale des arts et techniques, la construction du Palais de Chaillot vient remplacer l’ancien Palais du Trocadéro. A l’initiative de Georges Henri Rivière, le musée national des Arts et Traditions populaires voit le jour le 1er mai 1937 afin de donner aux arts populaires la même importance culturelle et scientifique qu’aux beaux-arts.
Dans une France en pleine transformation, des équipes de chercheurs vont battre la campagne pour collecter les témoignages d’un monde rural en voie de disparition, autour de deux thématiques principales : la vie sociale et culturelle (religion, rites et fêtes calendaires, etc.) et la culture matérielle (agriculture, artisanat, mobilier rural, alimentation, etc.).
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1972-2000 : un musée d’ethnologie au Bois de Boulogne
En 1972, les collections du MNATP quittent les sous-sols du Palais de Chaillot pour s’installer dans un bâtiment construit par Jean Dubuisson au bois de Boulogne. Au même moment, la politique d’acquisition s'ouvre à de nouveaux domaines comme l'artisanat et le commerce urbains. Le musée constitue aussi des collections qui font référence en Europe dans des domaines inédits comme le cirque et les arts forains. Parallèlement, la collection d’impressions populaires du musée devient l’une des plus importantes de France, disposant de chefs-d’œuvre de l’imagerie classique du XVIe au XVIIIe siècle.
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Le Mucem : un musée ouvert sur l’Europe et la Méditerranée
Envisagée depuis la fin des années 90, l’implantation du MNATP à Marseille et sa transformation en Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) est confirmée en 2000 par le comité interministériel d’aménagement du territoire. La politique d’acquisition du musée connaît dès lors une orientation volontariste vers l’Europe et la Méditerranée.
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2000-2013 : campagnes collectes et acquisitions
Dans les années 1990 et 2000, les acquisitions explorent des thématiques innovantes (rock, cultures urbaines, sida, patrimoine industriel, cuisine, etc.), sur le sol français aussi bien qu’à l’étranger.
L’ouverture du domaine géographique prend un tournant capital en 2005 avec le dépôt de la collection européenne du musée de l'Homme (plus de 30 000 pièces). Dès le début des années 2000 également, une politique d’acquisition délibérément tournée vers l'Afrique du Nord et le Proche-Orient est mise en place en lien avec le nouveau programme muséographique.
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2013 et au-delà : bienvenue à Marseille
Le Mucem est inauguré à Marseille en juin 2013.
Les nouvelles acquisitions, davantage orientées vers l’aire méditerranéenne, sont réalisées dans un souci de cohérence avec les thématiques de l’ancien fonds issu du MNATP. Ainsi, par exemple, les costumes des régions de France dialoguent avec des pièces venues d’Afrique du Nord ou de Turquie ; les coffres du Queyras et les armoires normandes avec des coffres ou des commodes syriennes. L’ouverture des collections à l’Europe et à la Méditerranée illustre avec force le point de vue comparatiste adopté par le Mucem.
Explorez les collections en un clic
Il est possible de consulter l’intégralité des collections du musée, soit 980 000 notices, ici !