Les tutos jardinage
Par Mouvements et Paysages
En attendant la reprise des « Ateliers créatifs du samedi » au Mucem, nous avons proposé à Jean-Laurent Felizia, paysagiste du Jardin des migrations, de partager avec vous ses conseils pour vous lancer dans le jardinage ou entretenir votre jardin ou votre balcon.
#LeMucemchezvous #Culturecheznous
1. Semer pour l'été 2. Préparer ses plantes aromatiques 3. Pourquoi et comment arroser son jardin ? 4. Désherber de manière sélective 5. Pourquoi ne pas tailler ses fleurs sèches ?
1. Semer pour l'été
Nous sommes au milieu du printemps et c’est un peu la dernière ligne droite pour les semis d’été comme les tomates, les aubergines, les courgettes, les poivrons, le basilic au potager ou les annuelles à floraison estivale comme le cosmos, tagete, soucis. Les annuelles ne vivent qu’une année, elles germent donc assez facilement si les conditions sont réunies.
Les catalogues de grainetiers sont une mine d’or pour les jardiniers car présentent une diversité et une richesse introuvables en plants, notamment des variétés anciennes. Préférer toujours des graines BIO et si possible d’origine Botanique car les hybride sont peu intéressantes pour la Biodiversité et si l’on veut récolter ses graines pour l’année d’après.
Semer permet aussi de suivre toutes les étapes de l’évolution de la plante, de la germination à sa plantation, pour peu qu’on ait un peu d’espace et de temps. C’est aussi le plaisir d’échanger des graines entre jardiniers, des graines qu’on aura éventuellement récolté d’une année sur l’autre sur nos plants.
Le semis est une première étape puisque la germination prend de 3 jours à une semaine environ, les jeunes plants devront ensuite être éclaircis puis repiqués à leur place définitive lorsqu’ils auront atteint entre 10 à 20 cm et trois à quatre étages de feuilles.
Il faut choisir un environnement adapté pour faire germer ses graines. Deux facteurs sont indispensables : une humidité constante (mais pas une terre détrempée) et une température du substrat propice à la germination (à partir de 10 °C).
- Si vous avez un jardin
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Le semis en pleine terre qui se fait en place quand les conditions thermiques sont optimales ou bien le semis en terrine suivi d’un repiquage.
- Si vous avez un balcon ou une fenêtre
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Le semis en place (en pot) ou bien en terrine peut s’envisager suivi également d’un repiquage. Le semis en terrine permet une marge de manœuvre plus grande si toutes les graines ne germent pas, si on veut préserver les jeunes plants fragiles de certains prédateurs avant de les mettre en pleine terre ou si on veut donner des plantules à nos voisins. Elle demande un peu plus de place et une étape en plus, celle du repiquage qui permet aussi d’éclaircir. Dans tous les cas, la technique du semis reste la même, c’est seulement le support qui varie.
- Le matériel qui vous sera nécessaire
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—Un mélange de terreau et sable (3/4 – ¼) ou terreau spécial semis
—Des graviers ou des vieux tessons de poterie
—Une caissette en bois ou une terrine en terre cuite, un pot, des bacs polystyrène de récupération tout cela avec un fond percé
—Des graines
—Un arrosoir avec son pommeau
C'est à vous ! Le Tuto de Mouvements et Paysages
- Étape 1—Préparation de la caissette de semis
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Vous pouvez recycler différents supports à disposition (barquettes en plastique, caisses en polystyrène.. ici, un carton dans une cagette !). L’important étant que le support soit perforé dans le fond pour permettre une évacuation de l’eau. Recouvrez le fond d’une couche de graviers d’environ 2 cm afin d’assurer un bon drainage. Isolez-le d’un géotextile pour éviter qu’il se mélange à la terre ou d’un journal, certes à durée limitée. Remplissez d’un mélange de terreau et de sable (2/3-1/3) ou d’un terreau spécial semis. Le substrat doit être meuble et perméable.
- Étape 2—Préparation d'un lit de semences si vous semez en pleine terre
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Si vous semez en pleine terre, effectuez un désherbage préalable puis ameublissez la terre sur quelques centimètres à l’aide d’une griffe, en cassant les mottes pour émietter la terre et niveler le sol. Cette étape permettra une plus grande surface de contact entre la graine et le substrat et favorisera le développement des radicelles lors de la germination.
- Étape 3—Choisir ses graines
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Achetées, troquées ou récoltées l’année précédentes, les graines que vous allez semer sont déshydratées. Elles ont été séchées pour ne pas qu’elles pourrissent et pour qu’elles puissent être conservées, la durée de vie d’une graine pouvant aller de 1 an à 2000 ans.
Elles possèdent leurs propres réserves nutritives qui vont leur servir pendant les premiers stades de germination. Une astuce, pour lever la dormance de certaines graines, est de les mettre à tremper dans de l’eau 24h avant le semis.
Cette technique s’applique pour les graines relativement grosses ou celles de la famille des légumineuses (petits pois, haricots, etc …). Certaines graines, comme celles des cistes et certaines méditerranéennes ont besoin du feu pour germer alors que d’autres ont besoin d’être digérées par des animaux pour être altérées et se réveiller ! - Étape 4—Semer
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Répartissez vos graines sur le substrat aussi régulièrement que possible et pas trop dense. Ce geste demande un peu de pratique pour être parfaitement réussi ! La graine doit être enterré d’au moins 2,5 sa grosseur, mais pas plus.
- Étape 5—Tasser les semis pour qu'ils soient bien en contact avec la terre
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Saupoudrez vos semis en place avec du terreau sur environ 3 mm et tassez légèrement avec une petite planche par exemple, pour mettre en contact la graine et la terre. Si vous avez semé en pleine terre, enfouissez légèrement la graine à l’aide d’un râteau puis tassez avec le dos de l’outil.
- Étape 6—L'arrosage, une étape essentielle et délicate
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Utilisez un brumisateur lors des premiers jours ou un arrosoir avec un pommeau à débit très réduit de pluie fine pour ne pas creuser le substrat et déloger les graines. Maintenir l’humidité est important pour que la germination se fasse, mais attention à ne pas trop arroser sinon vos semis pourraient pourrir, comme ici, avec ces semis d’aubergines.
- Étape 7—Le prélèvement des plantules
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Après environ 2 semaines, vos graines sont devenues des plantules prêtes à être repiquées à l’emplacement définitif que vous aurez choisi pour la future plante. Attention car elles sont fragiles ! Vous pouvez vous aider d’un crayon, d’un bâtonnet ou d’une fourchette, que vous glisserez sous les racines et qui vous aidera à soulever délicatement le plant.
- Étape 8—Éclaircir les semis
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Si initialement vous avez semé en place, en terre ou en pot, vous n’avez pas à transplanter chaque plantule vers un pot individuel. Cependant, vous aurez peut-être besoin d’éclaircir vos semis trop serrés afin de leur permettre une bonne croissance avec une densité correcte.
- Étape 9—Le repiquage
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Réalisez le trou de plantation avec le même crayon ou bâtonnet et placez-y la plantule avant de tasser sans forcer le terreau, de part et d’autre du plant, avec vos doigts.
- Étape 10—La reprise et l'installation des plantules
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Enfin, arroser en pluie fine. Votre plantule repiquée n’a pas l’air d’être en forme : Pas de panique, c’est normal ! Veillez à ce que le substrat reste humide et si possible ne l’exposer pas de suite directement au soleil. Au bout de 2 à 3 jours, la plantule redresse la tête, la plantule reprend et s’installe pour devenir une plante !
2. Préparer ses plantes aromatiques
2. Préparer ses aromatiques—Les conseils jardinage de Jean-Laurent Félizia (paysagiste du Jardin des Migrations)
D’une grande Importance dans la culture culinaire méditerranéenne, les plantes aromatiques participent de la fonction sociale du repas comme un moment d’échange, de convivialité, de partage des savoirs faire mais aussi comme un moment de plaisir gustatif grâce à de nombreux ingrédients qui proviennent de notre jardin.
Selon la surface disponible, du potager en pleine terre au pot de basilic sur un rebord de fenêtre, on peut facilement apporter ne serait-ce qu’une touche d’aromate fraîchement cueillie.
Et pour anticiper les recettes de cet été, c’est maintenant qu’il faut commencer la culture des fines herbes. Avant de planter des herbes aromatiques, il faut analyser l’exposition de sa fenêtre, de son balcon ou de son jardin.
Nous n’avons pas toujours le choix, mais mieux vaut planter des végétaux en conséquence si on veut qu’ils se développent correctement, qu’ils soient en bonne santé et que l'on puisse en profiter. On sera attentif également au sol disponible (plus ou moins profond, riche, drainant), à l’arrosage nécessaire et à l’exposition au vent.
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- Étape 1—Les plantes aromatiques appelées communément les « Herbes de Provence »
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Une exposition de plein soleil sera appropriée pour des plantes comme le thym, le romarin, la sauge, l’origan ou la sarriette.
Plus elles sont exposées, plus elles produisent des huiles essentielles et donc plus elles diffuseront des arômes prononcés.
Ce sont avant tout des plantes de milieux secs que l’on peut retrouver à l’état spontané dans les collines alentours. Elles sont adaptées aux sols pauvres, légers, drainants et secs.Le parcours des aromatiques,au premier plan l'Origan appelé aussi Marjolaine en Provence
- Étape 2—Les condiments
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D’autres plantes comme la menthe, la mélisse, le basilic, le persil, la ciboulette seront plus à l’aise avec des expositions plus modérées, dans un sol plus riche en matières organiques, plus frais.
L’arrosage, d’autant plus pour les plantes en pots, n’est pas à négliger, surtout dans des contextes asséchants, urbains et ventés comme à Marseille.Un persil plat devenu vivace au carré des Condiments
Fenouils et oseilles sauvages peuvent cohabiter
- Étape 3—Organiser ses plantations
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Une fois que vous avez identifié les différentes possibilités de cultures ainsi que vos envies, vous pourrez organiser vos plantations ou vos semis en fonction du cycle des végétaux (annuelle, bisannuelle ou vivace) et de leur intérêt saisonnier.
Les aromatiques ont aussi un intérêt esthétique à prendre en compte : certaines gardent leurs feuilles en hiver, d’autres ont une floraison abondante ou encore peuvent se développer avec une forme arbustive, etc… Si vous avez un peu de place et de profondeur de sol, vous pouvez organiser vos plantations en étage pour créer l'ombre et la protection qu'apportent les arbustives aux plantes les plus fragiles.
Les vivaces resteront présentes d’une année sur l’autre mais vous devrez ré-installer les annuelles chaque année, ce qui vous permettra de faire des déclinaisons variées, en associant toujours les plantes qui ont des besoins similaires.Planter, c'est avant tout organiser et structurer son carré de condiments, ici un plan des carrés de condiments
- Étape 4—Planter ses aromatiques
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Pour multiplier ses aromatiques, plusieurs solutions sont possibles. Il existe de nombreuses pépinières spécialisées dans les plantes aromatiques qui peuvent également vous livrer à domicile. Les plantations des aromatiques estivales s’effectuent à la fin du printemps, avec un suivi d’arrosage régulier.
Pour économiser l’eau, pensez au paillage, minéral ou végétal. - Étape 5—Semer lorsqu'on a davantage de temps ou pour des espèces moins communes
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Le semis de graines, par exemple pour le basilic ou le persil, peut être effectué en place (avec éclaircissage) ou repiqué de préférence au printemps (début avril) lorsque la terre a commencé à se réchauffer.
Vous pouvez semer des graines que vous aurez récoltées l’année précédente et vous fournir également chez des graineteries qui proposent de très larges panels de variétés qui ne sont parfois pas disponibles en jeunes plants. - Étape 6—Bouturer pour multiplier
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La technique du bouturage sur rameau fonctionne très bien pour toutes les plantes de la famille des lamiacées, c’est-à-dire la sauge, le romarin, le thym, (etc…) à la fin de l’été.
La menthe et le basilic quant à eux, se bouturent très facilement en plongeant leurs tiges dans un ver d’eau : les racines apparaîtront au bout d’une dizaine de jours et vous pourrez les planter immédiatement.
Pensez à décliner les différentes espèces de thyms, de sauges ou de menthe par exemple, qui apporterons une diversité de couleurs et de goûts. - Étape 7—Diviser certaines vivaces pour les rajeunir et obtenir plusieurs plants
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L’estragon ou la ciboulette peuvent se multiplier par division de touffe, en avril, tous les 3 ans environ.
Cela permettra de leur redonner de la vigueur tout en obtenant plusieurs pieds. - Étape 8—Les pucerons, friands des jeunes pousses végétales
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Les cultures en pots et en milieu urbain sont parfois sensibles à certains parasites à cause du manque d’insectes auxiliaires qui régulent normalement les attaques et à cause des contraintes de l’environnement qui fragilisent la plante.
De nombreux produits naturels biologiques existent, en premier lieu le savon noir qui permet de lutter efficacement contre les pucerons ou les cochenilles, les purins de prêle et d’ortie qui peuvent être des fongicides, insectifuges ou des fertilisants selon leur dosage. - Étape 9—Panier de récolte
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Mieux vaut récolter les herbes le matin, avant que le soleil ne chauffe, pour qu’elles soient gorgées de leurs arômes. La technique de récolte diffère selon la plante, participe à son entretien et à sa longévité. Pour les condiments, comme le basilic, il faut supprimer les fleurs dès qu’elles apparaissent pour que la plante concentre son énergie dans la production de feuillage. Les feuilles se récoltent au fur et à mesure des besoins, en pinçant les extrémités des pousses, afin de stimuler sa ramification et donc sa production de feuilles. La ciboulette quant à elle, doit être rabattue 3 à 4 fois pour que les jeunes feuilles conservent un goût intéressant. La récolte du persil, plante bisannuelle, se fait surtout la première année, au fur et à mesure des besoins, ainsi que la récolte d’aneth et d’estragon.
Quant à la menthe et à la mélisse, vous pouvez couper les rameaux à la base, au-dessus des bourgeons, également selon vos besoins. Pour les aromates, mieux vaut les récolter avant la floraison en coupant les tiges dont vous avez besoin, car les feuilles ont plus de goûts. Vous pouvez tout de même prélever toute l’année selon les nécessités mais attention à ne pas tailler trop court pour préserver les bourgeons de la base.Un camaïeu de couleurs qui en dit long avec des capucines, de la mauve, de l'Immortelle, du romarin, du fenouil, de la marjolaine et la sauge officinale
Un panier de fraîcheur où se retrouvent les essentielles, romarin, thym, marjolaine et sauge
- Étape 10—Fleurs comestibles
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Vous pouvez aussi cultiver certaines fleurs comme les capucines, les cosmos sulfureux, la bourrache, la mauve ou le souci, qui fleuriront vos jardins et vos assiettes.
Un assortiment bien plus que décoratif pouvant agréger les plats d'été, fleurs de roquettes, de mauves et de bourraches
Que demandez-vous de plus sinon que des mauves, roquettes, bourraches, ciboulettes, capucines, pissenlits et sauges, de la couleur et des goûts métissés ?
3. Pourquoi et comment arroser son jardin ?
3. Pourquoi et comment arroser son jardin ?—Les conseils jardinage de Jean-Laurent Félizia (paysagiste du Jardin des Migrations)
Jardiner sous climat méditerranéen peut sembler un exercice périlleux : l’environnement est soumis à un soleil de plomb, aux vents, aux embruns, avec des sols caillouteux, pauvres, très filtrants et souvent peu épais avec plusieurs mois durant lesquels il ne tombe pas une goutte de pluie. Ces paysages de garrigue, on les retrouve ici, au Jardin des migrations, dans lequel la végétation va dépendre de tous ces facteurs, comme on pourrait les retrouver dans les collines. C’est dans cette garrigue urbaine que des jardiniers vont accompagner ces plantes dans leur dynamique naturelle et pour question fondamentale et vitale, celle de l’eau.
À Marseille, il pleut environ 600 mm d’eau par an, avec une répartition des pluies très inégale : très abondantes en automne, quasi inexistantes pendant plusieurs mois en été. Lors de cette saison, la plante va subir un déficit hydrique : sa transpiration foliaire va être supérieure à l’eau disponible dans le sol.
Évidemment, lorsqu’on définit une palette végétale, pour son jardin ou son balcon, il va être plus pertinent de choisir des plantes adaptées au climat.
On va pouvoir s’inspirer des plantes qui poussent sur nos collines (thym, romarin, pistachier, ciste, asphodèles, chèvrefeuille, scabieuses, iris, figuier, buplèvre, etc…) qui présentent de grands intérêts écologiques, esthétiques et aromatiques et dont on va récolter les graines dans la nature ou bien s’orienter vers des pépinières qui cultivent ces plantes locales et que vous trouverez à un stade plus développé.
Ces végétaux de climat méditerranéen ont en commun un panel d’adaptation extraordinaire pour survivre pendant leur estivation, avant de se réveiller à l’automne avec les premières pluies. Comment accompagner ses plantes pendant l’été ? Nous vous présentons quelques astuces que vous pourrez mettre en place, dans votre jardin ou sur votre balcon.
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- Étape 1—Réfléchir à l'arrosage pour orienter ses choix de végétaux
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Choisir des végétaux en fonction de l’environnement où ils seront installés est essentiel. Mais il faut aussi penser à l’irrigation dont ils auront besoin : un jardin naturel n’aura pas les mêmes besoins qu’un potager ou qu’une collection de Cistes. La même plante peut également se comporter différemment dans un même jardin, selon des micro-situations spécifiques.
Avant toute chose, il faut donc bien analyser l’espace pour savoir ce qu’il est possible de planter, savoir quel type de jardin on souhaite mettre en place, en ayant conscience qu’il faudra assurer un entretien. Plus vous créerez un espace artificiel avec des plantes inadaptées au milieu, plus l’entretien sera important et onéreux, alors que si vous vous inspirez de la nature, vous n’aurez qu’à l’accompagner.
Au Jardin des migrations, nous arrosons les plantations la première année, une fois par semaine en fonction des précipitations. Certaines parties sont arrosées au goutte à goutte, comme le potager, les condiments et les orangers en pot. Le reste du jardin n’est pas arrosé, sauf quelques rares parties, en période estivale et de manière ponctuelle afin d’être maintenues vivantes.
Le jardin sec en été propose des teintes variées : le vert des oliviers, le rouge des euphorbes arborescentes, le jaune de la prairie et le bleu des lavandes… sont autant de manifestations de la sécheresse pour un jardin qui redeviendra vert dès les premières pluies ! - Étape 2—Bien planter pour moins arroser
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Dès la plantation, vous allez conditionner les futurs arrosages. Pourquoi ? La qualité du système racinaire de votre végétal, la période de plantation ou de semis, le substrat et la formation d’une cuvette d’arrosage donneront dès le départ un maximum de chances à votre plante pour s’installer dans de bonnes conditions.
Favorisez si possible l’achat de plantes en pots anti-chignons : les racines sont guidées par les parois vers le bas pour favoriser un enracinement profond.
Dans le cas contraire, privilégiez l’achat de jeunes plantes et vérifiez que leurs racines ne sont pas « chignonnées ». Vous pourrez dérouler les racines si nécessaire, à la plantation, pour casser la forme de la motte et leur permettre d’aller explorer librement le substrat.
Pour les vivaces, arbustes et arbres, préférez la plantation à l’automne, juste avant les grosses pluies d’octobre, pour leur permettre de profiter d’un arrosage naturel et de s’installer tranquillement avant leur premier été.
En pleine terre ou en pot, les plantes de milieu sec ont besoin de drainage avant tout. Vérifiez donc la texture de votre substrat que vous pourrez amender de sable de rivière grossier si besoin, décompactez la terre et pensez à bien constituer une couche drainante dans le fond de vos pots ou bacs pour éviter l’eau stagnante. - Étape 3—L'importance de la cuvette d'arrosage
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Lors de la plantation, en pleine terre, formez une cuvette d’arrosage assez large entre 40 et 60 cm et tenez compte de la déclivité du terrain pour axer le bassine d’eau. Elle permettra de constituer une réserve d’eau, lors des arrosages, qui descendra lentement et profondément afin d’inciter les racines, elles aussi, à gager les couches plus profondes du sol.
Les plantations seront arrosées régulièrement la première année.
Si vous faites le choix d’un jardin sec, et selon son contexte, les plantes deviendront progressivement autonomes. - Étape 4—Jardin en pot
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En pot, il n’y a pas une quantité suffisante de terre qui puisse permettre, contrairement au jardin, de jouer le rôle de régulateur thermique. Ces végétaux cultivés hors sol sont donc plus exposés et la température des racines peut très vite monter. Il faudra donc éviter les contenants en plastique ou en zinc qui s’échauffe vite au soleil.
Pour ces plantes, l’arrosage sera nécessaire tout au long de leur vie. Selon les végétaux plantés et avec votre observation, vous ajusterez la fréquence et la quantité.
Vous pouvez tout de même, selon votre espace et vos envies, privilégier des plantes adaptées, profiter de l’ombre ou en créer grâce à des cultures étagées, une tonnelle ou une voile d’ombrage. - Étape 5—Arroser tôt le matin ou tard le soir
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Les plantes transpirent pour maintenir une température constante. Lors des chaudes journées d’été, pour éviter de perdre trop d’eau, elles ferment leurs stomates (ce sont leurs pores, situés sur la face inférieure de leurs feuilles) pour limiter l’évaporation.
Pour ne pas envoyer de message contradictoire, il faut respecter leur rythme et arroser tôt le matin, ou, encore mieux, tard le soir : les températures descendent, c’est le moment où leurs stomates s’ouvrent et où l’absorption de l’eau par leurs racines se déclenche. Elles auront toute la nuit pour profiter de cette fraicheur et vous éviterez également de brûler leur feuillage à cause de l’effet loupe que l’eau peut avoir, au soleil, sur leur feuillage. - Étape 6—Arroser peu souvent mais généreusement
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Des arrosages espacés mais copieux permettent à la plante de développer son autonomie car les racines vont croître vers le bas, là où l’humidité et la fraîcheur durent plus longtemps sans s’évaporer.
Au contraire, un arrosage fréquent et réduit, incitera le végétal à développer ses racines près de la ressource en eau, c’est-à-dire en surface, en fragilisant son ancrage, en la rendant dépendante à l’arrosage et moins résistante à la sécheresse.
Attention à l’eau stagnante dans les coupelles qui peuvent attirer les moustiques. - Étape 7—Différents moyens d'arroser
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Il existe plusieurs possibilités pour arroser. Celle que nous préférons, à l’échelle d’un petit jardin, est l’arrosage manuel, au tuyau ou à l’arrosoir, car cela permet d’observer les plantes et de rester attentif à leurs besoins, sans tomber dans un systématisme inutile voire pénalisant pour la plante.
Le goutte à goutte est une solution pratique pour arroser les grandes surfaces. Il permet de programmer à l’avance les arrosages, de choisir l’heure la plus pertinente pour que la plante en profite tout en modulant facilement l’arrosage selon la météo.
Ce système ne doit pas vous empêcher d’analyser les besoins en eau de vos végétaux et d’adopter la programmation en fonction.
Préférez toujours, même avec le goutte à goutte, un arrosage copieux et espacé plutôt qu’un arrosage fréquent et pauvre en quantité. - Étape 8—Pailler pour protéger la surface du sol
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Pour préserver les effets de l’arrosage, le paillage joue un rôle important.
En couvrant la surface de la terre, il empêche l’évaporation directe du sol.
Vous pourrez trouver du paillage organique à l’achat, en jouant sur son effet esthétique, mais vous pouvez, comme nous au jardin des migrations, recycler les tailles de branches faites sur place, en les passant au broyeur ou, pour les jardinières et pots, en débitant les petites tailles au sécateur. Pour être efficace, un paillage doit être employé sur au moins 15 cm d’épaisseur. En plus de maintenir l’humidité, il limitera le désherbage et nourrira le sol en se décomposant. Un paillage minéral est aussi possible pour les végétaux de garrigue qui préfèrent les sols pauvres et drainants. Ce lit de graviers permettra également à ces végétaux de se ressemer.
4. Désherber de manière sélective
Les plantes sauvages poussent partout : dans les friches, les délaissés, sur les bords de routes ou les trottoirs, dans les murs ou dans les jardins, les fissures, au pied des arbres… et elles sont en fleurs en ce moment !
Ces plantes, on les appelle les vagabondes, les spontanées, les adventices ou parfois les « mauvaises herbes » parce qu’elles poussent souvent au mauvais endroit. Ici, elles ont une place privilégiée, particulièrement dans le jardin des salades sauvages, un jardin d’herbes que l’on peut manger ou laisser fleurir pour embellir son jardin. Ces espaces plus ou moins sauvages, sont des lieux foisonnant de vie, de couleurs, d’odeurs et de goûts…ce sont des terres libres !
Dans une terre laissée nue, 95% des graines qui germeront sont déjà présentes dans le sol et parfois, elles sont présentes depuis des dizaines d’années. Ces plantes, qui se développent en cortèges, sont souvent bio-indicatrices et vous donneront des indices sur votre sol. Elles sont aussi une réserve immense pour les pollinisateurs ou pour les oiseaux, mais aussi pour l’homme. Si vous vous penchez, elles vous raconteront des histoires, des légendes et des traditions liées à leurs territoires. Enfin, elles sont résistantes, n’ont pas besoin qu’on s’occupe d’elles, elles illustrent l’élan de vie d’un jardin en mouvement.
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- Étape 1—Les « mauvaises herbes » des uns sont les bonnes herbes des autres !
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Le sol est vivant et sa santé dépend d’un équilibre fragile et souvent perturbé entre bactéries, éléments qui le composent, microfaune, présence d’eau et d’air, etc…
Il est un réservoir à graines presque inépuisable et lorsque les conditions sont réunies, ces graines germent. Un sol nu, vivant, recevant de l’humidité et de la lumière, sera vite conquis par ces plantes sauvages.
Adventice est un mot issu du latin advenire, « qui vient de l’extérieur ». Ces plantes ne sont donc pas a priori désirées là où elles poussent. Mais si le même végétal peut être toléré sur un lieu et assurer une fonction intéressante, il peut être considéré comme « nuisible » quelques mètres plus loin.
Par exemple, au jardin des migrations, le chardon-Marie présent dans le jardin des salades sauvages est valorisé car il est comestible. Il est désherbé dans la prairie en bordure de chemin car il pique les promeneurs et aura tendance à se ressemer de manière importante. Les « mauvaises herbes » , c’est donc relatif ! - Étape 2—Le désherbage et ses choix arbitraires
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Avant d’entamer une grande campagne de désherbage, analyser la situation :
—Que vous apprennent ces adventices sur la vie de votre sol ? ces plantes sont parfois appelées les « bio-indicatrices » et vous donneront une foule d’informations si vous les étudiez un peu. Pour être bio-indicatrice, elles doivent être dominantes sur l’espace et non présentes de manière anecdotique. Par exemple, le pain blanc, Lepidium draba en latin, appelé aussi passerage ou brocolis sauvage (car oui, ses petits boutons floraux peuvent être récoltés et cuisinés). C’est une adventice tenace qui possède des racines très profondes avec une multiplication végétative vigoureuse. Quand elle pousse en abondance, elle peut être signe d’un sol compacté ou à ph élevé. Ces plantes sont souvent à la fois le symptôme mais aussi la solution. Cette dernière, avec ses racines, va participer au décompactage du sol.
—Est-ce qu’elles concurrencent d’autres plantes ? Par exemple, comme elles poussent très vite, si elles se trouvent à proximité de plantations, elles vont avoir tendance à les étouffer. Pour des plantations exigeantes et fragiles, elles peuvent aussi les concurrencer en eau et en éléments nutritifs. D’autres, au système racinaire très performant, vont se ressemer au milieu de plantation et cela nécessitera, pour les déloger, de démêler les racines bien installées en abimant peut-être vos végétaux.
—Est-ce qu’elles sont toxiques ou allergisantes ? Pour pouvoir survivre, certaines plantes développent des toxicités. Elles sont donc, selon les risques, à arracher, comme par exemple la morelle noire, la jusquiame ou la pariétaire.
—Est-ce qu’elles peuvent endommager un revêtement ou un mur ? Ces plantes ont une extraordinaire capacité à croître dans le moindre espace. Parfois une petite fissure leur suffit, comme le perce muraille ou la ruine de Rome ! Certaines se développent en rosettes et ne sont même pas dérangées par le piétinement, comme le plantain. - Étape 3—Du statut de « mauvaises herbes », à leur heure de gloire pour des usages variés
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Si ces plantes ne sont pas trop menaçantes et que vous les avez identifiées, renseignez-vous car elles sont très nombreuses à présenter un intérêt écologique, culinaire ou médicinales.
La pratique de la cueillette, développée avant l’agriculture ou pratiquée en parallèle, revient au goût du jour. Plantain, blette maritime, roquette sauvage, pimprenelle, laitue sauvage, etc… sont des adventices délicieuses. Certaines, comme le laiteron maraîcher, cousine du pissenlit, était autrefois cultivées pour leurs feuilles tendres. D’autres, comme la mauve par exemple, ont des propriétés antiinflammatoires, calmantes et adoucissantes.
Ces adventices ont également plusieurs avantages pour votre jardin, comme celui de produire du nectar en abondance et sur des périodes étalées, de repousser certains parasites (la mouche de l’olivier pour l’inule, les pucerons pour l’ail) ou au contraire sont des garde-mangers pour des auxiliaires. L’ortie ou la consoude, récoltée pour constituer du purin, sont des médicaments très utiles pour vos plantations. Jardiner avec ces sauvages peut donc se faire de manière raisonnée, en apprenant à les connaitre pour les sélectionner.
Cette pratique, si vous vous y intéressez, vous apportera plein de surprises. Ici, des ails en fleurs, venus s’installer spontanément. - Étape 4—Déterminer différents espaces dans son jardin et adapter ses gestes
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Selon votre choix, vous pourrez adapter votre façon à gérer les adventices en fonction des différents espaces de votre jardin. Il s’agit d’une gestion différenciée qui, de manière classique, définit des espaces et leur gestion plus ou moins soutenue, selon leur proximité avec la maison.
—Des espaces maitrisés : patience et huile de coude pour un désherbage manuel. Des outils peuvent vous aider, comme une gouge ou un couteau de désherbage. Des alternatives comme le paillage peuvent limiter le désherbage, ou encore la plantation de couvre-sols. Ici, Lippia nodiflora, à la capacité d’étalement très grande. C’est une plante très mellifère, que l’on peut planter seule ou mélangée avec d’autres couvre-sols. Employée dans les jardins secs, arrosée la première année seulement, elle résiste également au piétinement. Au potager, vous pouvez semer des engrais verts entre deux cultures comme la moutarde, la phacélie, le trèfle, ou encore la luzerne. Ils recouvriront le sol, étoufferont les adventices et nourriront votre terre.
—Des espaces souples : en ayant identifié les adventices, leur cycle biologique et leur mode de reproduction, vous pouvez les sélectionner. Dans des espaces un peu plus grands, une certaine maitrise permettra de les mettre en scène et de les valoriser. La mauve champêtre par exemple, est magnifique tout le printemps et fleurit abondamment. Après avoir grainé, si vous voulez qu’elle se ressème, elle peut être rabattue à sa base.
—Des espaces sauvages : ces prairies sont riches en diversité floristique et favoriserons également les pollinisateurs. Ce sont des espaces avec une gestion extensive qui présentent au printemps de nombreuses couleurs et qui seront fauchés une fois par an. - Étape 5— Diversifier les espèces
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Dans les collines et bords de chemins environnants, vous pouvez récolter des graines locales. Adaptées au sol et climat, ces plantes seront vigoureuses et florifères. La récolte de graines est toutefois réglementée, il faudra se renseigner avant sur le niveau de protection de certaines plantes
5. Pourquoi ne pas tailler ses fleurs sèches ?
Nous arrivons à la fin du printemps : de nombreux végétaux ont fini leur floraison et commencent très vite à se dessécher avec la chaleur qui arrive.
Peut-être êtes-vous tenté de tailler les fleurs qui fanent et brunissent, d’arracher ou rabattre toutes ces plantes annuelles jaunissantes pour ordonner vos massifs ou jardinières ?
Avant toute chose, il faut savoir que la taille n’est pas indispensable au végétal, il suffit d’observer la végétation dans son milieu naturel.
Cette pratique menée par le jardinier à différents objectifs : esthétique (créer une forme particulière, avoir une plante dense et verdoyante), la production de fruits ou de fleurs en quantité,
la limitation de la croissance des végétaux dans les petits espaces, la prolongation de leur durée de vie en maintenant leur vigueur, etc…
Attention donc à ne pas projeter des besoins dont le végétal n’a pas forcément besoin !
Si vous attendez un peu, en respectant le cycle de la nature et en laissant vos plantes faner, fructifier et atteindre leur maturité, votre patience sera récompensée !
C'est à vous ! Le Tuto de Mouvements et Paysages
- Étape 1—Respecter le cycle biologique de la plante pour qu'elle vive plus longtemps
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—Le cas des plantes à organes de réserves Certaines vivaces possèdent la particularité d’accumuler des réserves nutritives dans un organe souterrain dit de réserve. C’est le cas des plantes à bulbes (le muscari par exemple) mais aussi les plantes à tubercules (l’asphodèle), à rhizome (l’iris) ou a corme (le crocus). Certains de ces végétaux, sous climat méditerranéen, après leur floraison vont se dessécher rapidement puis disparaitre en gardant la partie vivante abritée sous terre, pour entrer en période de repos : c’est l’ estivation.
Leur feuillage qui brunit puis qui se dessèche illustre le fait que les éléments nutritifs présents dans les feuilles descendent vers la partie souterraine,
pour constituer des réserves afin de survivre les mois suivants. Vous comprenez pourquoi laisser les feuilles se dessécher complètement avant de les enlever (ou pas !) est important pour la plante.
—Le cas des arbustes et des vivaces
A Marseille, la douceur printanière est furtive. Elle profite aux végétaux qui vont fleurir abondamment pour produire leurs graines avant de se mettre au repos estival imposé. A l’automne, avec la douceur qui revient accompagnée de pluie, on voit certains végétaux refleurir, comme le romarin par exemple.
C’est la meilleure période pour tailler. Alors, il faudra être patient et attendre. Tailler vos végétaux après leur floraison, hormis dans certains cas, aura différentes incidences. Et se faisant, vous coupez leur cycle végétatif en les empêchant de produire leurs graines, ce qui est dommage puisque vous ne profiterez pas de leurs fruits. Tailler, alors qu’elle entre en estivation, risque de favoriser sa perte en eau et de stimuler le réveil de bourgeons secondaires. Au jardin des migrations, la taille principale est celle des arbustes, et en particulier les cistes.
Elle s’effectue à l’automne, alors que les graines se sont ressemées et que la chaleur est retombée, elle permet de maintenir un port arrondi tout en
stimulant leur régénération.
—Le cas des prairies et de la fauche tardive Les prairies, naturelles ou semées, présentent de nombreux intérêts, notamment esthétiques.
En Méditerranée, c’est au printemps qu’elles sont le plus fleuries et colorées, avant que les fortes chaleurs de Juin n’arrivent. Au début de l’été
voire avant, elles commencent à jaunir et à « griller ». Attendre leur dessèchement avant de les faucher, c’est respecter leur cycle naturel, leur permettre de mener à bien leur reproduction. Elles pourront ainsi se ressemer et réensemencer votre prairie pour l’année suivante.
Penser cependant à ne pas laisser vos produits de fauche sur place car vous risqueriez d’enrichir la terre et à terme de modifier le cortège floristique.
Les insectes, comme les grillons et autres sauterelles, se réfugient dans les herbes hautes, pour se nourrir et pour se reproduire. En fauchant
tardivement, vous ne dérangerez pas leur cycle de reproduction.
Enfin, une prairie, même sèche, peut présenter des camaïeux de couleurs intéressants et maintenir une présence et dessine des volumes au jardin. - Étape 2—Laisser les végétaux se ressemer de manière spontanée ou laisser les graines mûrir pour les récolter !
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Ici, au jardin, le ressemis spontané fait partie de la stratégie de gestion et d’un enjeu important : accompagner cette dynamique naturelle pour valoriser ces plantes spontanées qui seront d’autant plus fortes qu’elles se seront installées toutes seules.
C’est aussi pour cela que le dessin de certaines parties du jardin évolue perpétuellement et qu’il est par essence un jardin en mouvement.
On peut aussi récolter des graines de plantes locales dans la nature : cela permet d’enrichir la diversité de notre jardin avec des plantes adaptées
au sol et au climat local.
Attention, il existe une réglementation, des espèces et des espaces protégés où la récolte est interdite et des méthodes de prélèvement de manière
respectueuse et parcimonieuse afin de ne pas risquer d’appauvrir les milieux vulnérables. - Étape 3—Dans la nature, les graines usent de nombreuses stratégies de dissémination
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Si vous prêtez l’oreille, ici au jardin ou dans la colline en début d’été, vous entendrez probablement de petits claquement en rafales :
il s’agit de l’euphorbe, qui utilisent une technique de reproduction pas comme les autres, celle de l’explosion. Le fruit explose et va projeter les graines à plusieurs mètres de distance pour les disséminer un peu partout et gagner du terrain. C’est ce qu’il se passe également avec le concombre d’ânes.
L’artichaut, le chardon-Marie ou le laiteron, avec leurs poils, profitent du vent pour se déplacer. Certaines, grâce à leurs crochets, comme la bardane, s’accrochent aux poils des animaux pour profiter d’un transport gratuit, tout comme d’autres se font transporter par les fourmis ou les oiseaux.
L’eau est également un véhicule dont se servent les graines comme le nénuphar ou le chou marin. - Étape 4—Fleurs sauvages et prairies
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Une ressource alimentaire diversifiée et adaptée à la faune locale Au jardin des migrations, la gestion naturaliste accompagne les dynamiques naturelles en respectant les cycles végétatifs, avec des questionnements, des adaptations et des remises en question.
La limite entre jardin et nature n’existe pas vraiment et de nombreux bénéfices en ressortent. Une diversité d’insectes comme le phasme, le zygène, la punaise de l’euphorbe, des libellules, etc…
Les fleurs fournissent leurs repas à de nombreuses abeilles qui se nourrissent de leur nectar.
En butinant, les insectes vont en même temps les polliniser. Plusieurs espèces de papillons que l’on peut apercevoir dans les jardins de la colline comme le machaon, le vulcain, la belle dame ou le flambé.
Ce dernier affectionne une flore diversifiée et riche en floraisons, particulièrement rose, pourpre ou bleues.
Le saviez-vous ?
Situé dans l’enceinte du fort Saint-Jean, le Jardin des migrations propose un parcours à la découverte de l'histoire de la végétation méditerranéenne et de ses usages. Reflet de la biodiversité, il offre une perspective originale sur les migrations des plantes par un regard croisé sur les usages traditionnels. Ce jardin sec propose ainsi une collection botanique unique de plantes méditerranéennes qui s’offre au visiteur tout au long de l’année, indépendamment des périodes de floraison.
Suivez les conseils de nos jardiniers pour vous lancer dans un jardin adapté à son environnement naturel et découvrir les gestes élémentaires pour l’entretenir. Mais au-delà des principes et techniques, il s’agit surtout d’apprendre à faire avec la nature, et non d’aller contre son imperturbable dynamique de vie.
Les Ateliers créatifs du samedi
Jardinage, couture, graphisme…
Le Mucem propose une offre d’ateliers ouverts à tous, en résonance avec les expositions et les collections du musée : une façon de développer votre créativité en explorant de nouvelles techniques ou des savoir-faire oubliés, voire même, de vous découvrir des talents insoupçonnés.