Installation d’Emmanuelle Germain © Julie Cohen, Mucem
On joue les prolongations ?
Le Mucem reste éclairé et ses jardins ouverts dans le fort Saint-Jean
Pour agrémenter la visite des promeneurs qui déambulent dans le fort Saint-Jean, le Mucem présente une installation d’Emmanuelle Germain.
Cette artiste, qui vit et travaille à Marseille, expose ici le résultat d’une démarche entreprise lors du confinement du printemps dernier. Durant cette période qu’elle qualifie d’« expérience limite », elle a troqué ses crayons et carnets contre le télécran de ses enfants. Après avoir, comme elle le dit, « massacré » une œuvre de Camille Claudel, elle récidive, produit d’autres dessins sur ce support aussi étonnant qu’indémodable.
La première gageure du télécran, c’est d’accomplir une courbe, un arrondi ; la seconde, d’affronter la contrainte du trait continu et, finalement une fois le dessin accompli, fatalement… l’effacer pour permettre de recommencer.
Avant d’entamer un autre dessin, Emmanuelle reprend son outil de prédilection, l’appareil photographique, et fixe l’œuvre sur la pellicule. C’est ici sept reproductions qui sont exposées au gré d’une balade hystérique dans le fort. Et si certains doutaient encore que ces photos soient bien le résultat d’une création sur télécran, Emmanuelle Germain nous fait le plaisir de reproduire l’une des œuvres actuellement présentées dans l’exposition « Folklore ».
Interdit d’y toucher sous peine de la voir disparaitre !
Emmanuelle Germain
Née le 27 décembre 1970, à Lannion (Côtes d’Armor) Entre 1991 et 1996, Emmanuelle Germain a étudié la photographie à The Art Institute of Boston, aux Etats Unis. Elle complète sa formation en 1996 en intégrant l’ENSAV La Cambre, à Bruxelles, en Belgique. Son travail photographique déjoue les axes et, si le corps y occupe une place centrale—que ce soit dans la danse, la chute ou l’abandon—elle essaie avant tout d’appréhender l’instant du déséquilibre. Le suspens pourrait être la métaphore ou la ligne de crête à partir de laquelle elle envisage la photographie. Cet état agit comme une interface entre intériorité et extériorité, entre mouvement et fixité, entre présence à soi et absence au monde. |
Balade en image