Livre - La gamelle et l'outil
306 BOU
Description
Livre
Arbre bleu éditions
Bouchet Thomas 1967 - ...
Gacon Stéphane
Jarrige François 1978 - ...
Nérard François-Xavier 1971 - ...
Vigna Xavier 1971 - ...
Presentation materielle : 1 vol. (367 p.)
Dimensions : 24 cm
Manger au travail, un sujet anecdotique pour les sciences sociales ? Les auteurs de cet ouvrage novateur affirment le contraire : la pause-repas qui interrompt la journée ou la nuit de travail offre, à qui sait l’analyser, un observatoire privilégié des sociétés contemporaines. Quoi de plus nécessaire que de se restaurer pour les travailleurs ? On imagine sans peine que l’appréciation des employeurs est toute différente face à ce temps mort du point de vue de la production. La pause-repas dans les sociétés industrielles et salariales est un enjeu de luttes incessantes, qu’elles soient ouvertes ou souterraines, les revendications des uns (allongement des temps de pause, choix des lieux de repas…) s’opposant aux logiques des autres (contrôle de la durée de pause, rationalisation de l’organisation du temps et de l’espace). Comment, quand, avec qui et où mange-t-on pendant son temps de travail depuis plus de deux siècles ? La gamelle et l’outil pose de précieux jalons en croisant les pays (outre la France, l’Italie, la Pologne, la Suisse, l’URSS…) et les familles professionnelles – celles qui ont fait les riches heures de l’histoire ouvrière (les mineurs, les cheminots…) et d’autres moins étudiées (les ouvriers des arsenaux, les policiers, les salariés du cinéma…) –, mais aussi en mettant l’accent sur des pratiques rebelles (la « soupe communiste » et autres repas de grève) ou sur les imaginaires du repas au travail chez les premiers socialistes du XIXe siècle. À la croisée d’une histoire sociale et politique, c’est toute l’organisation du temps et de l’espace des sociétés de l’ère industrielle qui se réfracte dans cette étude de l’alimentation au travail. Sous la direction de Thomas Bouchet, Stéphane Gacon, François Jarrige, François-Xavier Nérard, Xavier Vigna. Avec les contributions de Daniela Adorni, Denis Bayon, Thomas Bouchet, Claudy Chêne, Tadeusz Czekalski, Thomas Depecker, Bernard Desmars, Jean-Claude Farcy, François Fourn, Stéphane Gacon, François Jarrige, Stefano Magagnoli, Michaël Meyer, François-Xavier Nérard, Morgan Poggioli, Vincent Porhel, Pascal Raggi, Vincent Robert, Gwenaële Rot, Julien Saint-Roman, Ophélie Siméon, Jean-Claude Sosnowski, Xavier Vigna et Jean-Pierre Williot.
LES AUTEURS, p. 7 INTRODUCTION GÉNÉRALE. GAMELLES ET CANTINES EN EUROPE DE LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE À NOS JOURS, p. 17 PREMIÈRE PARTIE – MANGER ENTRE LES CHAMPS ET LES VILLES AU TEMPS DE L’INDUSTRIALISATION Introduction, p. 31 SAINT-ROMAN Julien, Une cantine à l’arsenal de Toulon (1793). L’ambition d’un collectif ouvrier de lutte contre la vie chère, p. 39 SIMÉON Ophélie, Manger chez Robert Owen, entre paternalisme et socialisme. L’expérience sociale de New Lanark (1800-1825), p. 51 BOUCHET Thomas, DESMARS Bernard et SOSNOWSKI Jean-Claude, Du « brouet noir » au « pain d’Harmonie » : les phalanstériens à table, p. 65 FOURN François, Le repas communiste du monde utopique d’Étienne Cabet, p. 79 BAYON Denis, Une expérience alimentaire fondatrice ? Le « Commerce véridique et social » de Michel-Marie Derrion à Lyon (1835-1838), p. 93 ROBERT Vincent, Révolutionner l’alimentation du peuple. Les associations de cuisiniers dans le Paris de la Deuxième République, p. 107 FARCY Jean-Claude, L’alimentation des salariés agricoles en France à la Belle Époque, p. 119 DEUXIÈME PARTIE – LE REPAS À L’ÂGE INDUSTRIEL, ENTRE NORMES ET CONTRAINTES Introduction, p. 135 DEPECKER Thomas, L’alimentation rationnelle des corps au travail. Cheval de trait et budget ouvrier à Paris dans le second XIXe siècle, p. 143 JARRIGE François, L’invention des « soupes communistes » en France (1880-1914), p. 161 GACON Stéphane, Rôti de bœuf, pâtes au jus, fromage, figues et oranges. Un ravitaillement exemplaire : la soupe communiste de Bourgoin-Jallieu en 1923, p. 179 POGGIOLI Morgan, Manger (et boire) dans les usines occupées du printemps 1936, p. 193 NÉRARD François-Xavier, Pouvoir manger. Nourriture et travail dans l’URSS des premiers plans quinquennaux, p. 207 CZEKALSKI Tadeusz, La révolution avortée des cantines polonaises (1945-1962), p. 219 CHÊNE Claudy, L’alimentation des travailleurs engagés tonkinois de Nouvelle-Calédonie (1891-1963), p. 231 TROISIÈME PARTIE – CIRCULATION, DIFFUSION ET CONTESTATION DES MODÈLES DANS LA SECONDE MOITIÉ DU XXE SIÈCLE Introduction, p. 247 WILLIOT Jean-Pierre, Les cheminots entre le panier et la cantine : choix alimentaires individuels et restauration collective au travail, p. 251 RAGGI Pascal, L’alimentation des mineurs de fond en France après 1945, p. 265 PORHEL Vincent, Les usages politiques du repas de grève dans les années 68 : l’exemple de la Bretagne, p. 281 VIGNA Xavier, Récits ouvriers sur la gamelle et la cantine en France au XXe siècle, p. 293 MEYER Michaël, Quand les policiers se mettent à table. Urgence, travail réactif et repas contrariés dans les organisations policières, p. 307 ADORNI Daniela et MAGAGNOLI Stefano, Manger à la Fiat à Turin des années 1950 à nos jours, p. 321 ROT Gwenaële, Les repas de tournage. Contraintes productives et commensalité, p. 337 CONCLUSION. L’ALIMENTATION AU TRAVAIL AU CŒUR DE LA CITÉ, p. 353
Notes bibliogr.