Arts graphiques - Lazare / The Space Between How Things Are And How We Want Them To Be

2018.95.2

Description

Arts graphiques

France

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Bouches-du-Rhône

Marseille

2018

Matière synthétique, moulé, assemblage

Métal, moulé, assemblage

Papier, cyanotype

Fil

Hauteur : 21 cm

Largeur : 21 cm

Longueur : 21 cm

Boîte en plexiglas contenant un cyanotype et une étiquette fixée sur une tige horizontale. Le cyanotype est collé sur papier Canson (1557 extra-blanc, 180gsm), contrecollé (colle PH neutre) sur aluminium-brut 1mm par Studio Aza, Marseille. Au dos est indiqué : le numero de vente de l’objet (qui correspond au numéro sur l’étiquette attachée au socle); le haut et le bas de l’image. La boîte est accompagnée d'un texte (titre / cartel superposé sur l’histoire du bijou et de son ancien propriétaire). Le texte est le suivant : 5,8 g CHRISTIANE 2018 Croix et chaîne nouée, or C’est vrai que ma mère, je la vois avec la croix en Afrique. En 1930 mes parents travaillaient chez Pillar, à la Belle-de-Mai, là où ils faisaient l’acier et la réglisse. Les temps étaient difficiles, mais mon oncle a eu l’occasion de rencontrer des Hollandais, les Petersen, et c’est avec eux que ma famille est partie pour créer une usine d’exploitation de cacahuètes à Dakar. Ma grand-mère était une exilée, sa famille avait passé les cols du Piémont pour venir en France. Elle a eu la croix en Italie quand elle était petite. Elle avait peur que sa fille aille dans ce pays lointain, alors elle la lui a donnée pour la protéger… Et ça l’a bien protégée d’ailleurs! J’ai eu une enfance heureuse – je dis toujours que mon deuxième pays c’est l’Afrique. Pour moi le Sénégal était la nature, les villages de cases, l’appel à la prière, la pêche à la palangrotte… et des montagnes de cacahuètes. Heureusement que je n’étais pas allergique! Ma mère mettait souvent cette croix: je pense que comme ça elle portait sa mère avec elle. Après, à quarante-deux ans alors que mes parents étaient décédés, j’ai appris par une erreur administrative que j’avais été adoptée. Ça m’a quand même troublée. J’ai fait quinze ans de recherches pour trouver ma mère biologique. Elle a longtemps refusé de me rencontrer. Je ne lui en veux pas: j’ai eu la chance d’être adoptée; je suis partie. En fait dans mon cœur, ma maman ce n’est pas elle, c’est ma maman adoptive. Mais ce qui est rigolo, c’est qu’elle a toujours travaillé en parfumerie. Comme moi.