Livre - Le lien communautaire

1A 3.65 16

61-Lonrai : Impr. Normandie roto

Description

Livre

Armand Colin

Hovanessian Martine 1953 - 2019

Presentation materielle : 1 vol. (321 p.)

Dimensions : 24 cm

Par-delà la simple localisation des Arméniens dans les limites d’une commune et d’un ancrage territorial amorcé dès les années 1930, il s’agit ici d’analyser les formes d’identification effectuées avec un lieu dans les représentations qui le traversent. Cela d’autant plus que la première génération a modelé l’espace, a inscrit une temporalité de manière concrète sur un territoire: construction de petits pavillons, défrichement d’un bois, accaparement des zones marginalisées et non constructibles de la commune. Ce sol, refuge des premiers migrants, se charge d’un pouvoir symbolique certain, puisqu’il mesure l’écart ce qu’on fut» et« ce qu’on est devenu ». La stabilité du groupe depuis les débuts de son immigration dans un lieu qu’il se vante d’avoir dynamisé se pose actuellement comme un élément important du lien social. C’est sur la base d’une permanence à partir d’un territoire que s’élaboreront progressivement la construction d’un sens communautaire et la mise en évidence d’une présence arménienne au sein de la ville d’Issy-les-Moulineaux. Le référent communautaire des Arméniens enracinés dans un localisme isséen est stimulé par une relation acquise entre le lieu et l’appartenance, elle-même concrétisée par l’implantation de l’Église apostolique arménienne dès 1975. Martine Hovanessian est née en 1953. Docteur de l’École des hautes études en sciences sociales, elle a travaillé au sein de l’équipe de recherche en Anthropologie urbaine et industrielle. Elle a publié plusieurs articles dans des revues à caractère scientifique sur la diaspora arménienne et participe à de nombreux colloques. Elle poursuit actuellement une étude « L’Anthropologie de la catastrophe en Arménie ».

AVANT-PROPOS, p. 7 INTRODUCTION, p. 15 CHAPITRE I : COMPLEXITÉ DE LA RÉALITÉ MIGRATOIRE, p. 27 1. La dispersion, un fondement communautaire, p. 29 2. L’évolution du statut de la migration arménienne, p. 36 3. Le chaos communautaire : le caractère total de la migration et sa représentation, p. 42 CHAPITRE II : LA CAPACITÉ TERRITORIALISANTE, p. 53 1. Les frontières spatiales de la communauté, p. 55 2. Le village arménien : modèles et réminiscences d’une société rurale, p. 58 – Les marquages régionaux, p. 58 – Le réseau serré, p. 62 3. L’invention du « chez-soi » : construire et s’inscrire, p. 66 – Les étapes de l’exil et la rencontre avec l’ancienne diaspora, p. 66 – Le contexte isséen à l’époque de l’implantation arménien et les stratégies de l’enracinement, p. 72 4. L’espace représenté : l’intérieur et l’extérieur, p. 80 CHAPITRE III : UNE TENTATIVE DE SAUVEGARDE DE L’HISTOIRE : LES STRUCTURES SOCIALES DU GROUPE EN FRANCE, p. 95 1. L’Histoire : le référent de la mémoire, p. 97 2. La tradition et les sensibilités politiques de l’entre-deux-guerres, p. 98 – L’enfermement dans le passé, p. 104 – La tentation du retour, p. 110 3. Appartenance et sociabilité, p. 112 – Les espaces religieux de la langue, p. 116 – Les associations satellites des partis politiques, p. 122 CHAPITRE IV : LE TRAVAIL, VECTEUR DE SENS, p. 139 1. Les valeurs célébrées par le travail, p. 141 – Le métier indépendant, p. 141 2. La reprise d’un capital artisanal : l’activité de la maille à Issy-les-Moulineaux, p. 152 3. Le travail et le désir d’intégration de la deuxième génération, p. 160 – La réussite sociale et l’amnésie du passé, p. 162 CHAPITRE V : LES STRATÉGIES COMMUNAUTAIRES, p. 185 1. La transformation du lieu clanique en réseau ethnique, p. 187 2. La communauté isséenne : la ritualisation d’une spécificité, p. 194 – La vie autour de l’Église, p. 194 – L’émergence d’un patrimoine local, p. 200 3. L’industrie du tricot : stratégie économique et culturelle, p. 208 – La fédération professionnelle, p. 210 – Les nouveaux notables et la représentation communautaire, p. 213 4. Les nouveaux venus : l’autre migration, p. 220 – Le processus de marginalisation et l’inscription socioculturelle de la marginalité, p. 222 – L’impact des nouveaux venus dans l’organisation de la vie locale, p. 228 5. L’école arménienne : le lieu du retour, p. 230 – Un miroir de l’hétérogénéité culturelle de la communauté, p. 230 – Le projet de l’école : un phénomène communautaire, p. 235 CHAPITRE VI : LES CHOIX D’APPARTENANCE DE LA TROISIÈME GÉNÉRATION, p. 241 1. La troisième génération face au champ social communautaire, p. 243 – Le retrait des organisations gérées par les aînés, p. 243 – Une reformulation du collectif : la perception d’un nouveau lien social, p. 247 – Le concept d’« arménité », p. 250 – L’impact du terrorisme des années 1975-1985 dans la conscience identitaire, p. 253 2. Contre la tradition figée : une culture vivante et recomposée, p. 260 – Le choix d’appartenance et les lieux de la mémoire, p. 265 – Le lieu de la tradition, p. 266 – Issy-les-Moulineaux : le lieu de la sédentarisation, p. 267 – Le lieu du voyage, p. 274 3. Mythe du retour ou retour du sujet ?, p. 276 – La mémoire de la catastrophe, p. 280 RÉCIT DE VIE, p. 43 à 207 CONCLUSION, p. 289 BIBLIOGRAPHIE, p. 305 REMERCIEMENTS, p. 317

Contient un choix de témoignages. Texte remanié de : Thèse doctorat : Ethnologie : Paris, EHESS : 1990 : Les Arméniens et la prégnance du lieu communautaire : enquête en région Parisienne. Bibliogr. p. 305-316.