Livre - Le temps des investis

306 FEH

Description

Livre

Feher Michel 1956 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (184 p.)

Dimensions : 22 cm.

L’emprise de la finance modifie aujourd’hui les attentes et les pratiques de l’ensemble des acteurs sociaux. C’est vrai des entreprises, qui veillent davantage au cours de leurs actions qu’à leur chiffre d’affaires, mais aussi des gouvernements, qui jugent plus urgent d’apaiser les inquiétudes de leurs créanciers que de répondre aux demandes de leurs électeurs. Même les particuliers gagent moins leur sécurité matérielle sur les revenus de leur travail que sur l’appréciation de toutes leurs ressources – leur patrimoine, mais aussi leurs compétences, relations, comportements. Selon Michel Feher, en déplaçant les enjeux de la question sociale, ces nouvelles priorités obligent la gauche à se réinventer. Car la « titrisation » des rapports humains sur les marchés financiers diffère de la marchandisation du travail sur le marché de l’emploi. Plus que sur l’extraction du profit, elle focalise les luttes sur les conditions d’allocation du crédit. L’exploitation que les employeurs continuent de faire subir à leurs employés renvoie désormais au pouvoir de sélection que les investisseurs exercent sur les «investis ». Les résistances à l’hégémonie des institutions financières devront trouver les moyens de peser sur les évaluations de la gouvernance entrepreneuriale et des politiques publiques en spéculant contre les critères qui président actuellement aux choix des financeurs. Si l’objectif poursuivi consiste à favoriser une autre circulation du capital, les militants qui les mettent en œuvre y puiseront également les éléments d’un imaginaire politique renouvelé.

REMERCIEMENTS, p. 5 INTRODUCTION: LES PÉRÉGRINATIONS DE LA MOROSITÉ POLITIQUE, p. 7 Enlisement technocratique et ingratitude populaire : le spleen libéral d’après guerre, p. 7 Deuil du laisser‑faire et entrepreneuriat pour tous : les remèdes néolibéraux à la mélancolie, p. 10 Quête de confiance et gestion de portefeuille : la financiarisation des économies développées, p. 14 Distribution des revenus et valorisation du capital : l’ébauche d’une nouvelle question sociale, p. 19 1. LES PARTIS PRIS DE LA GOUVERNANCE ENTREPRENEURIALE, p. 27 Employeurs et investisseurs, p. 27 Extraction du profit et allocation du crédit, p. 31 Négociations et spéculations, p. 34 Calculer les coûts et évaluer les risques, p. 43 Salaire et responsabilité sociale des entreprises, p. 47 Employés et parties prenantes, p. 54 Cartels patronaux et agences de notation, p. 64 2. LES OBLIGES DE LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE, p. 81 Fiscalité et endettement, p. 81 Élections périodiques et évaluations continues, p. 87 Sanctuarisation de l’espace et occupation du temps, p. 90 Mandats et obligations, p. 100 Défection des débiteurs et dédoublement des créanciers, p. 105 3. L’APPRECIATION DES PARCOURS INDIVIDUELS, p. 125 Abolition des privilèges et motivation des désœuvrés, p. 125 Projection de l’insécurité et triage des accrédités, p. 132 Travailleurs précaires et partenaires affranchis, p. 139 Subordination compensée et interdépendance sponsorisée, p. 149 Salariés et investis, p. 161

Notes bibliogr.