Livre - Vivre dans son rêve

Ce catalogue a été édité à l’occasion de l’exposition Amédée de La Patellière (1890-1932) présentée au musée Mainssieux, à Voiron, du 28 septembre 1996 au 9 janvier 1997. Les musées de Bergues, Roubaix et Beauvais viennent récemment de consacrer une exposition rétrospective à l’oeuvre d’Amédée de La Patellière, peintre singulier de l’entre-deux-guerres, mort prématurément en 1932. Défendu par François Mauriac, Maurice Genevoix, Jean Giono, son oeuvre avait été identifié de manière un peu univoque à une forme de nostalgie virgilienne, expression aristocratique d’un attachement ancestral à une France rustique, vouée éternellement à l’amour du classicisme et au culte du savoir-faire pictural. Pour sortir de cette ambiguité, Bernard Dorival tenta sans succès de rattacher son art au courant expressionniste, mais pour affirmer -dans le contexte de la Libération- que cet « expressionnisme n’avait rien de nordique, ni rien d’allemand. » Cet œuvre protéiforme s’avère infiniment plus complexe. Amédée de La Patellière, écrit Philippe Dagen, compte au nombre des artistes, « rares, qui ont refusé de réduire leur art à des artifices et d’en faire l’exercice d’une intelligence visuelle du monde - et c’est assez que cette hauteur de vue et les tableaux qu’elle a suscités pour que La Patellière obtienne enfin dans l’histoire de l’art une place à sa mesure. »