Arts graphiques - Lazare / The Space Between How Things Are And How We Want Them To Be

Boîte en plexiglas contenant un cyanotype et une étiquette fixée sur une tige horizontale. Le cyanotype est collé sur papier Canson (1557 extra-blanc, 180gsm), contrecollé (colle PH neutre) sur aluminium-brut 1mm par Studio Aza, Marseille. Au dos est indiqué : le numero de vente de l’objet (qui correspond au numéro sur l’étiquette attachée au socle); le haut et le bas de l’image. La boîte est accompagnée d'un texte (titre / cartel superposé sur l’histoire du bijou et de son ancien propriétaire). Le texte est le suivant : 9,3 g ANNIE 2018 Chaîne et alliance, or Là, franchement j’ai un trou: la chaîne oui, mais l’alliance – je ne connais pas ce truc. Ah, si vous saviez, il y en a tellement de mes bijoux au Crédit municipal! Ça fait quarante ans que je renouvelle, renouvelle, renouvelle… Ça venait de ma pauvre mère. Elle avait beaucoup de bijoux – elle aimait l’or. Fallait voir sa photo de mariage, là elle a tout dessus: les bagues, les chaînes, tout… On ne voyait que ça! Et puis elle aussi elle laissait un peu au Crédit! Elle était un peu comme moi, Mémé – elle ne pensait qu’à ses enfants. Et il ne fallait pas toucher à sa famille: alors, là, c’était la fin du monde. Elle avait un très gros caractère. Heureusement que c’était une femme; si ça avait été un homme, oh là… À Marseille avant, les femmes étaient toutes comme ça. Elle aurait cent ans maintenant. Moi j’en ai soixante-treize. Ça fait vingt ans que j’ai mon restaurant. Cinquante que je suis au Panier. Avant on était à l’Estaque, à Saint-Henri. Ma mère travaillait à la tuilerie; moi aussi d’ailleurs; j’ai chargé les camions comme un homme, moi. Mon père il est décédé quand j’avais quinze ans… et c’est moi qui gérais la famille! Ça vient tout de moi. Quand je vais mourir ils vont me pleurer.