Livre - Instituteurs et enseignants en Algérie, 1945-1975

370 KAD

Description

Livre

Karthala

Kadri Aïssa

Presentation materielle : 1 vol. (423 p.)

Dimensions : 24 cm

Reprenant une analyse historique de l imposition du système scolaire français à l Algérie et restituant des mémoires et des expériences d acteurs, le présent ouvrage va au fond de ces contradictions, dont les instituteurs et enseignants ont en été les figures emblématiques. La République a bien été en effet coloniale et beaucoup d enseignants en ont été les instruments, à leur insu ou conscients. D autres, plus nombreux, se sont confrontés au nom des principes fondateurs de la République, aux dénis de droits, à l injustice et aux atteintes à la dignité humaine. Leur action en Algérie coloniale n a de pendant que la discrétion de leur retrait ces dernières années face aux bruits et fureurs soulevés ici et là par un revivalisme des mémoires coloniales. Adossées à une analyse historique, les mémoires et les expériences de ces enseignants illustrent leurs engagements, aussi bien dans la situation coloniale, où ils ont voulu pour certains être des passerelles entre les communautés clivées, que dans l Algérie indépendante où nombre d entre eux ont participé à la socialisation de la jeunesse algérienne et soutenu la construction du jeune État-nation algérien. A. Kadri est professeur émérite de sociologie université Paris 8. Il a publié de nombreux articles et ouvrages en sociologie de l éducation, sociologie des intelligentsias au Maghreb et en immigration, en sociologie de l immigration.

Introduction / Aissa Kadri, p. 7 Mémoires : entre histoire et sociologie, p. 11 Les "mots" de la colonisation, p. 15 Première partie : Histoire du système de l'enseignement en Algérie Les conditions d'imposition du système scolaire français à l'Algérie, p. 21 Les conditions d'émission, p. 21 Aux origines d'une contradiction : les ambiguïtés de la politique éducative coloniale, p. 21 Le poids des lobbies : colonat et pouvoir métropolitain, p. 23 Les présupposés des lois Ferry, p. 26 L'élargissement du modèle à l'Algérie, p. 31 Pouvoir métropolitain et lobby colon : la convergence, l'enseignement professionnel, p. 35 La scolarisation : une évolution lente, p. 37 Conclusion : un faible impact, p. 39 Les conditions de réception, p. 40 Le système éducatif autochtone : un système éducatif prégnant, p. 40 Un irrédentisme culturel toujours affirmé, p. 41 Des tentatives d'infléchissement interne avortées, p. 42 Une alternative combattue : l'enseignement réformiste, p. 45 Une demande éducative profonde, p. 48 L'acceptation du fait scolaire français : logique de nécessité et logique d'universalité, p. 50 Imposition et acceptation : à des incitations contradictoires, des réponses contradictoires, p. 51 Conclusion : les effets de l'imposition du système d'enseignement français à l'Algérie : fait d'institution et fait de valeurs, p. 52 Le supérieur : l'imposition des valeurs, p. 55 Le steeple-chase de l'élite algérienne, p. 55 Des effectifs en stagnation durable, p. 55 Le secondaire : un recrutement dérisoire, p. 57 Le primaire supérieur : une ouverture contrôlée, p. 58 Les élus du système éducatif : cooptation et stigmatisation, p. 60 Les études en métropole : l'exil et le royaume, p. 61 Filières moyennes et université : domination et légitimation, p. 62 Une hiérarchie traditionnelle des disciplines, p. 63 La transposition d'une hiérarchie des activités intellectuelles, p. 63 La définition de l'enseignement supérieur local : enseignement théorique ou pratique, p. 65 Une réponse faussement équilibrée, p. 67 Une reproduction du modèle métropolitain, p. 70 Les étudiants algériens dans l'université française : des choix disciplinaires identiques à leurs condisciples européens, p. 72 Les études scientifiques : un infléchissement tardif et limité, p. 74 Logiques scolaires, logiques sociales : le clivage linguistique, p. 75 Un système éducatif hiérarchisé, p. 75 Des choix scolaires formellement prédéterminés, p. 77 Un relatif libre jeu de choix éducatifs, p. 78 L'influence de l'origine sociale sur les choix scolaires, p. 78 L'effet du marché du travail, p. 80 Un système duel, p. 80 Médersiens et normaliens : des oppositions emblématiques, p. 81 Une élite scindée, p. 85 Arabisés et francisés : opposition, p. 85 Arabisés et francisés : convergence, p. 88 Arabisés et francisés : l'interférence du pouvoir colonial, p. 90 La formation de l'élite algérienne : un procès grevé et inachevé, p. 92 Conclusion : l'équation culturelle, un bégaiement de l'histoire ?, p. 93 Le syndicalisme enseignant et l'Algérie. Déchirements et unité de principes : la Table Ronde, p. 95 SNI et l'EN en France, p. 96 Le SNI en Algérie, p. 100 Chassé-croisé franco-algérien, p. 106 Retour sur l'Algérie, p. 112 Conclusion, p. 125 Le SNES et les professeurs du second degré affectés d'office en Algérie, p. 127 La sous-scolarisation en Algérie, p. 128 La charte revendicative du S3 d'Alger, p. 129 Les incompréhensions entre métropolitains et Algériens en 1956, p. 132 L'aggravation de la crise des affectations en 1957, p. 134 La législation d'exception en 1958, p. 134 La transition. Un instituteur délégué de l'Exécutif provisoire (mars-octobre 1962), p. 137 La préparation de la rentrée 1962, p. 137 Un engagement de l'entre-deux, p. 138 Accords de Coopération, p. 144 Coopération dans l'enseignement, p. 147 L'entrevue de Tlemcen, p. 149 L'Algérie indépendante. L'école : continuité et nouveaux engagements, p. 155 Continuité, p. 155 Des départs et des arrivées : les besoins en cadres, p. 156 Négocier et participer à la gestion de la transition, p. 156 Les conditions de la reprise, p. 159 Du SNI à l'APIFA, une participation active à la définition du cadre administratif et des statuts, p. 159 Un état des lieux partiel: des évolutions significatives avec le recours aux moniteurs, p. 161 Nouvelles orientations politiques, nouveaux engagements, p. 163 Instituteurs engagés, mais un peu trop progressistes au goût du pouvoir, p. 164 Après l'avoir habitée, l'Algérie les habite, p. 168 Le syndicalisme enseignant après l'Indépendance, p. 171 L'Algérie indépendante : l'université d'Alger, p. 175 Continuités, p. 175 Du coup d'État de 65 à l'après mai 68: de nouvelles catégories, jeunesse, militantisme et novations pédagogiques, p. 179 Un consensus instable, p. 181 La mise au pas politique, p. 182 Vers une coopération contrôlée, p. 183 1971-1979, apogée et déclin de la coopération, p. 183 Deuxième partie : Témoignages d'enseignants, syndicalistes et militants avant et après l'indépendance Entretiens avec Louis Rigaud : Du SNI à l'APIFA, p. 189 André Mandouze, de la résistance à l'Algérie: recteur de l'université d'Alger à l'indépendance, p. 217 Gérard Mary, universitaire en coopération en Algérie entre 1975 et 1978: Président de l'APES en Algérie, p. 239 Louis Weber : entre syndicalisme et politique, p. 249 Alain Caratini, militant du SNI : la laïcité incontournable, p. 261 André Grossetête, d'instituteur à inspecteur: vingt années en Algérie, p. 276 Serge Pautot, un instituteur étudiant : vie et mort des idéaux révolutionnaires, p. 280 Catherine Andouard Darmellah, l'Algérie : éveil à la conscience politique, p. 294 Troisième partie : Témoignages d'enseignants au jour le jour Mme Talahite, 1962: la rentrée scolaire à Oran, p. 301 Michel Kelle, A Tlemcen : un couple d'enseignants au Lycée de filles, p. 308 Jean Teil, chroniques d'un instituteurdu Bled de 1954 à 1965, p. 330 Mireille Nicolas, l'école aux frontières de la guerre, p. 359 Anonyme, témoignage de coopérante : l'état de grâce, p. 384 Claire Levy-Vroelant, Fille de coopérants : notes souvenirs, p. 386 Abdelkader Benfodda, Instituteur de l'autre bord : mon expérience de la coopération, p. 388 Ben Dahmane Nourredine, premiers contacts et premières collaborations, p. 391 Débats, p. 397

Textes issus d'un rapport d'enquête réalisé par le Centre de recherche Henri-Aigueperse de l'Institut Maghreb-Europe, complétés d'extraits d'un colloque organisé par l'Université Paris 8 en 2012