Livre - Comprendre la chasse c'est changer son regard sur la nature

Le mode de vie moderne nous coupe de la nature. L'enfant d'hier qui parcourait les prés et les rivières, construisait des cabanes, est aujourd'hui rivé devant la télévision ou son écran d'ordinateur. Comme le même temps, notre société évacue la mort, on comprend aisément pourquoi la pratique de la chasse se rétrécit. La prise de distance avec les aspérités de la nature et la violence du vivant n'abolit en rien mais renforce au contraire le désir de nature fondé sur des attentes et des imaginaires nouveaux: la relation à la nature devient contemplative. Pourtant entre le fusil du chasseur, l'hameçon du pêcheur et le bâton du promeneur, la frontière qui sépare l'instinct prédateur et le penchant contemplatif est bien plus ténue et flottante qu'il n'y paraît. Mais on passe à côté de l'essentiel si l'on n'éclaire pas la dimension culturelle et historique de la chasse qui, de la préhistoire à nos jours, "n'a pas seulement contribué à apaiser la faim, elle a aussi nourri la pensée au point d'être un des grands thèmes de la littérature et des arts après l'amour et la religion, soutien l'un des participants des Journées de Larrazet. Les œuvres pariétales de la préhistoire en attestent déjà. Une passion à ce point emblématique ne saurait être strictement utilitaire". Ces journées de Larrazet on convié à un beau parcours pour changer d'angle de vue et dépasser les raccourcis et les préjugés. Comprendre l'essence de la chasse, c'est changer son regard sur la nature et sur la vie de la Cité. C'est s'inscrire dans l'avenir en conciliant la relation au sauvage que nous offre la chasse et la quête naturaliste que porte notre temps.