Livre - Constable

710.3 CON

Description

Livre

Réunion des musées nationaux

Gage John 1938 - ...

Lyles Anne

Cuzin Jean-Pierre 1944 - ...

Viatte Françoise

Feaver William

Meslay Olivier 1956 - ...

Freud Lucian 1922 - 2011

Réunion des musées nationaux (France)

British council

Galeries nationales du Grand Palais (Paris)

Presentation materielle : 279 p.

Dimensions : 31 cm

« Admirable et incroyable ! » C’est par ces mots que Delacroix salua la découverte en France de la peinture de Constable exposée pour la première fois à Paris au Salon de 1824. Delacroix ajoutait : « Ce Constable me fait un grand bien ! », et la légende dit qu’inspiré par La Charrette à foin, il retoucha aussitôt les fonds des Massacres de Scio. À sa suite, le public comme la critique firent un accueil enthousiaste à cette nouvelle peinture anglaise, qui révolutionnait l’art du paysage et préparait la voie à l’école de Barbizon et à l’Impressionnisme. Tout en faisant connaître des aspects plus secrets de son œuvre, comme les portraits, l’ouvrage se propose d’éclairer l’influence déterminante de Constable sur la peinture européenne. Les œuvres ont été sélectionnées par Lucian Freud, qui, dans une interview au début de l’ouvrage, place Constable parmi les grands précurseurs de la peinture contemporaine, et rend hommage au caractère direct et authentique de son langage pictural. Né en 1776 à East Bergholt dans le Suffolk, à une cinquantaine de kilomètres de Londres, Constable a passé l’essentiel de sa vie entre sa région natale, Londres, Salisbury et Brighton. Un voyage dans le Nord de l’Angleterre, dans la région des Lacs, a été la seule exception d’une vie particulièrement sédentaire. Ces lieux ont été aussi les sujets de ses peintures et un critique a pu dire que son œuvre reflétait la passion exclusive de Constable pour quelques paysages. Pourtant rien de facile ni d’installé dans la vie de Constable. Certes il naît dans la famille d’un meunier aisé et passe une partie de sa jeunesse à travailler dans l’entreprise familiale. Il connaît dès lors cette campagne autant pour l’avoir regardée que pour l’avoir littéralement travaillée. Il réussit à imposer à son père son désir de peindre et après avoir pris quelques leçons auprès de peintres locaux, il part pour Londres en 1799, où il devient l’élève de la Royal Academy. En 1802, il montre une première œuvre à l’exposition de la Royal Academy. Pendant de longues années, ses toiles ne rencontrent pour ainsi dire aucun succès et les quelques tableaux qu’il arrive à vendre le sont à des amis comme les Fisher, une famille de Salisbury auprès de laquelle il trouva toujours un véritable réconfort. Il se marie avec Maria Bicknell en 1816. Ce mariage tardif sera un mariage heureux. Il s’achèvera trop vite par la mort de Maria en 1828. Pendant ces années Constable trouva auprès de sa femme et de ses enfants un réconfort que rendaient nécessaire les difficultés qu’il rencontrait dans son métier de peintre. La période de succès – un succès relatif quand on le compare à celui de Turner à la même époque – ne commence véritablement que dans les années 1820. Il ne sera véritablement acquis qu’après l’exposition de ses œuvres à Paris et le triomphe qu’il y rencontra. Ce succès tardif s’explique certainement par l’exigence extraordinaire de Constable. Rarement un peintre aura aussi peu concédé à la critique et au public. Sa vie se limitait strictement à son œuvre, sa famille et ses quelques amis. Revenant sans cesse sur les mêmes motifs, tentant de rendre, soixante ans avant les Impressionnistes, les infimes variations du temps sur un même motif, il a littéralement révolutionné la peinture de paysage en Europe. Son désir de vérité, l’absence d’effets facilement séduisants furent un véritable choc pour ses contemporains. On le comparait à un miroir qui reflétait la vérité et ses défauts. Son attention aux nuages et aux changements du ciel témoigne des préoccupations de son époque mais aussi d’une volonté farouche de rendre avec science les beautés de la Nature. Avec lui disparaissent les références à l’histoire, à la mythologie et à la grande tradition de Poussin et de Claude Lorrain. Son influence sur la peinture européenne fut immense et les peintres de Barbizon, Paul Huet et Théodore Rousseau notamment, devaient beaucoup à Constable. Cette exposition était attendue depuis longtemps. Celui que Delacroix appelait "le père de notre école de paysage" n’avait jamais fait l’objet d’une grande rétrospective en France. On comprend d’autant plus mal cet « oubli » que les Français ont toujours apprécié Constable, même si les musées français conservent très peu de ses œuvres. Fruit d’une étroite collaboration franco-anglaise, elle a été conçue de manière tout à fait originale. En effet, c’est le grand peintre britannique Lucian Freud, qui depuis longtemps se passionne pour l’œuvre de Constable, qui a établi la sélection des tableaux et dessins présentés aux Galeries nationales du Grand Palais (il a donné aussi un entretien sur le maître, retranscrit au début du catalogue). De la génération de Bacon, dont il fut l’ami, Lucian Freud (né à Berlin en 1922) est l’un des artistes les plus fascinants de la seconde moitié du XXe siècle. À côté des chefs-d’œuvre dont la présence est évidemment indispensable dans ce type d’exposition rétrospective, le choix opéré par Lucian Freud met en lumière des aspects négligés ou méconnus de l’œuvre de Constable. Le visiteur découvre ainsi, près des grands paysages qui ont fait la réputation du peintre ({La charrette à foin}, la {Vue de la tour de Dedham, Le cénotaphe}, des différentes versions de {La Cathédrale de Salisbury}…), un ensemble de ses portraits et de ses dessins tel qu’il n’en a jamais été présenté hors du monde anglo-saxon. L’exposition réunit les grands tableaux définitifs, quelques grandes esquisses qui permettent de suivre le travail de l’artiste, de petites esquisses faites en plein air, des dessins et des aquarelles. Les plus grands musées du monde ont prêté leurs chefs-d’œuvre ainsi que des particuliers, notamment David Thomson, le plus grand collectionneur vivant d’œuvres de Constable.

Réflexions d’un peintre contemporain sur Constable, p. 21 Préliminaire par William Feaver, p. 24 Conversation entre Lucian Freud et William Feaver, p. 25 Introduction « le paysage est ma maîtresse » par John Gage, p. 35 Constable et le salon de 1824 par Linda Whiteley p, 47 Collectionner Constable, une longue habitude française par Olivier Meslay, p. 53 Chronologie par Ruth Ur, p. 57 Carte, p. 63 Catalogue par John Gage et Anne Lyles, p. 65 I « L’enfance insouciante » : études et vie familiale, p. 67 Notices 1 à 32, p. 69 II Aux prises avec la nature : Constable en plein air, p. 103 Notices 33 à 68, p. 105 III Grandes machines : peindre pour la Royal Academy, p. 137 Notices 69 à 109, p. 138 IV Hampstead : « l’alliance de la ville et de la campagne », p. 179 Notice s 110 à 136, p. 180 V Constable et la mer : « grandeur et mélancolie du rivage », p. 203 Notices 137 à 162, p. 204 VI Constable à Salisbury : « Église sous un nuage », p. 231 Notices 163 à 177, p. 232 VII Paysage anglais : « le clair-obscur de la nature », p. 247 Notices 178 à 183, p. 248 VIII « Perpétuels orages » : les dernières, p. 257 Notices 184 à 194, p. 258 Bibliographie, référence s citée s au catalogue, p. 275

Contient : "Conversation entre Lucian Freud et William Feaver". - Bibliogr. p. 275-277.