Livre - Les nourrices à Paris au XIXe siècle

1A 3.61 155 / B 4869

53-Mayenne : impr. Floch

Description

Livre

Payot

Faÿ-Sallois Fanny

Peter Jean-Pierre 1933 - ...

Presentation materielle : 284 p.

Dimensions : 23 cm

Organisé à Paris dès 1350, l'allaitement mercenaire y prend au XIXe siècle une ampleur et une signification nouvelles. Ouvriers, commerçants et artisans envoient des dizaines de milliers de "Petits Paris" à la campagne où ils grandissent parfois et meurent souvent. En sens inverse, les familles de la bourgeoisie, pour allaiter sur place leurs enfants, recrutent les meilleurs seins paysans. Commerce de misère, le marché de la "seconde mère" est aussi sordide que florissant. Rabattues par des "meneurs" peu scrupuleux, les nourrices sont parquées dans des "bureaux-entrepôts". Les plus appétissantes, sélectionnées par une clientèle aisée qui les palpe et goûte leur lait, restent "sur lieu". Baignées, blanchies, costumées, copieusement nourries et relativement bien payées, les nourrices à domicile occupent une place privilégiée dans la domesticité. Mais, en contrepartie et pour garantir l'excellence de leur lait, on leur impose un véritable servage: promenades quotidiennes obligatoires, régime alimentaire contrôlé, chasteté exigée. Soumise à une surveillance de tous les instants et réduite à l'allaitement d'un enfant étranger à son sang, la nourrice sur lieu mène une vie de recluse. Les campagnes des médecins philanthropes, les cris d'alarme des politiciens et militaires soucieux de démographie réduiront peu à peu les excès les plus criants de l'exploitation. Mais le marché des "remplaçantes" parisiennes, encouragé par un discours médical passablement ambigu, survivra aux découvertes pastoriennes et subsistera même, jusqu'à la première guerre, dans les familles les plus fortunées.

Bibliogr. p. 267-284