Livre - Picasso et le cirque

B 1309

Exposition

Description

Livre

Fondation Pierre Gianadda

diffusion les Belles lettres

Dupuis-Labbé Dominique

Ocaña Maria Teresa 1947 - ...

Museo Picasso (Barcelone, Espagne)

Fondation Pierre Gianadda

Presentation materielle : 1 vol. (366 p.)

Dimensions : 24 cm

Les liens que Picasso a entretenus avec le monde du cirque ont été très fréquents tout au long de sa carrière. Dans la Barcelone du tournant du XIXe siècle, Picasso va voir les cirques de passage dans la ville, bien qu’il ne reste aucune trace de ce moment dans son œuvre. Plus tard, les cirques ambulants des boulevards de Paris deviendront un lieu de rendez-vous habituel pour le jeune Picasso et ses amis lors de leurs premiers séjours dans cette ville. C’est à la fin de l’année 1904 et en 1905 que le cirque – le Medrano est un point de référence dans sa vie et dans son œuvre – s’érige le thème central de ses compositions de l’époque. L’artiste crée une scène fictive où des acrobates et des équilibristes – qui apparaisent déjà dans la tradition littéraire et picturale du romantisme pour symboliser la solitude et la souffrance humaine – jouent des rôles de la vie quotidienne, expriment leurs problèmes personnels, leur solitude et l’incompréhension à laquelle leurs sentiments sont en butte. Les scènes de famille où les saltimbanques et les arlequins deviennent les véritables protagonistes de cette période sont l’héritage des groupes familiaux qui ont leurs racines dans la période bleue. Ces compositions seront à l’origine d’un grand tableau auquel Picasso pensait depuis longtemps, La Famille de saltimbanques, réalisé en 1905. Comme le Minotaure le sera dans les années 1930, l’Arlequin devient l’alter ego de l’artiste. Ce personnage, qui renvoie aux personnages marginaux de la période bleue, sera le véritable héros de ce que l’on appelait la période rose. Pendant les années du cubisme, la famille d’Arlequin réapparaît de façon isolée dans un ensemble d’huiles réalisées en 1909. On la distingue en arrière-plan dans la nature morte Pains et compotier aux fruits sur une table. La disposition des éléments de ce tableau renvoie à une composition précédente, Carnaval au bistrot, dont les personnages font l’objet d’une métamorphose qui a pour résultat les différents éléments composant la nature morte en question. En 1915, Picasso effectue une série de recherches où il poursuit son analyse de la représentation d’Arlequin. Elles aboutissent au tableau Arlequin, propriété du Museum of Modern Art de New York, qu’accompagne toute une série d’aquarelles et qui, selon l’artiste lui-même, constitue le couronnement de son interprétation d’Arlequin. Ce genre d’exercice intensif se répétera deux ans plus tard à l’occasion de Parade, sa première et très audacieuse collaboration théâtrale. La recréation de la vie d’une baraque foraine sera prétexte à une série d’expérimentations plastiques. De cette façon, les acquis cubistes alterneront avec un naturalisme qui annonce le classicisme monumental qu’il développera au cours des années suivantes et où le personnage d’Arlequin continuera d’occuper une place centrale. A partir de 1920, le thème de Pierrot et Arlequin revient en force et, faisant le lien avec les personnages de 1917, on voit apparaître les deux grandes versions décisives des Trois musiciens – où l’artiste se représente à nouveau en Arlequin – qui constituent un splendie aboutissement des influences issues de son voyage en Italie. Les cinq magnifiques portraits monumentaux du peintre Jacint Salvadó, toujours représenté en Arlequin, réalisés en 1923, constituent une autre preuve de l’intérêt de Picasso pour la Commedia dell’Arte et de la trace qu’elle a laissée chez lui. Dans les années 1930, la personnalité du Minotaure, auquel l’artiste s’identifie au point d’en faire aussi son alter ego, supplante progressivement celle d’Arlequin pour finir par recueillir sa dépouille dans un dessin symbolique : La Dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin. La trace du monde du cirque reste présente tout au long de sa vie. Dans ses dernières œuvres, le spectacle du cirque prend une importance particulière et l’artiste exorcise les numéros de cirque de sa jeunesse. Les amazones et les clowns resurgissent dans un exercice riche et varié où son œuvre défie l’inexorable fugacité de la vie. Picasso n’hésite pas à se laisser photographier à de nombreuses reprises sous les traits d’un clown, symbole de sa personnalité à la fois triste et héroïque. Ses amis photographes, David Douglas Duncan, André Villiers et Edward Quinn, nous en ont laissé de magnifiques témoignages.

DUPUIS-LABBÉ Dominique, Picasso, le circassien, p. 11 OCAÑA Maria Teresa, Des adolescents bleus aux saltimbanques roses, p. 25 MATABOSCH Genis, Rosita del Oro et Pablo Picasso, notes sur une idylle barcelonaise, p. 29 MÜLLER Markus, Les nouvelles souffrances du jeune Pierrot : les représentations de saltimbanques de Picasso à la lumière de la tradition, p. 38 GOURARIER Zeev, 1874-1963. Fernando et Medrano : artistes de cirque et cirque des artistes, p. 47 CLAIR Jean, À propos de Parade. Notes sur l’iconographie d’Arlequin et des saltimbanques, p. 56 LÉAL Brigitte, Le Chant des Morts des dernières gravures, p. 66 MOUTASHAR Michèle, De 1’Arlequin au Mousquetaire : les Picasso d’Arles, p. 72 CATALOGUE, p. 79 PHOTOGRAPHIES, p. 311 CHRONOLOGIE, p. 324 TABLE DES ŒUVRES, p. 330 BIBLIOGRAPHIE, p. 346

Bibliogr. p. 346-354. Notes bibliogr.