Livre - Mirabilia

069 MEL

Description

Livre

Gallimard

Melot Michel 1943 - ...

Presentation materielle : 288 p.

Dimensions : 23 cm

Jadis, on comptait sept merveilles du monde. Aujourd’hui, l’Unesco en recense des milliers. D’où vient un tel essor ? On s’est longtemps fait une idée assez claire des objets à conserver. Puis l’idéologie du tout-mémoire s’est ajoutée aux possibilités virtuelles d’une conservation intégrale pour faire du patrimoine ce que Pierre Nora a appelé «un problème global de société et de civilisation». L’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, créé à l’initiative d’André Malraux et d’André Chastel en 1964, a vécu quarante ans. En 2004, l’État en a confié la charge à ses vingt-six régions. Il a été rebaptisé pour l’occasion Inventaire général du patrimoine culturel. Derrière le changement de nom, une véritable métamorphose s’est opérée. À cette date, avaient été enregistrés, outre 8 000 statues de la Vierge Marie et plusieurs milliers de maisons, de manoirs et de chapelles, 500 hôpitaux, 400 aéroports, 180 phares, 7 raffineries de pétrole et 4 centrales nucléaires, sans compter 40 000 monuments «classés». Depuis lors, l’inflation des objets retenus n’a pas cessé. Michel Melot, ancien directeur de l’Inventaire, se demande si, au-delà de ce besoin de sanctification laïque des biens culturels, ne se cachent pas, finalement, l’idée d’une mobilité salutaire des valeurs culturelles et celle, chère à Malraux, d’un Inventaire général ouvert, à même de remettre en question les valeurs les plus convenues. Après avoir été longtemps conservateur puis directeur du département des estampes et de la photographie à la Bibliothèque nationale, Michel Melot a dirigé l’Inventaire général du patrimoine de 1996 à 2003.

PROLOGUE : TOUTES LES MERVEILLES DU MONDE, p. 7 1. L’INVENTAIRE IMPOSSIBLE, p. 15 Des « richesses artistiques » au « patrimoine culturel », p. 15 Un inventaire d’un type entièrement nouveau, p. 23 À quoi sert l’Inventaire ?, p. 31 Les filtres de l’Inventaire, p. 38 Les horizons du patrimoine, p. 45 Un Kamtchatka géographique et mental, p. 54 2. TRIVIAL PATRIMOINE, p. 62 Comment la beauté vient aux usines, p. 62 Le patrimoine économique, p. 69 De l’objet industriel à l’objet d’art, p. 78 Le Creux de l’Enfer, p. 84 L’Inventaire du patrimoine industriel), p. 89 3. DE LA CATHÉDRALE À LA PETITE CUILLÈRE, p. 99 La dérogation, p. 99 La guerre des arts, p. 108 Qu’est-ce qu’un métier d’art, p. 114 Ces objets plus ou moins d’art, p. 122 4. L’IMAGE DU PATRIMOINE, p. 131 L’image du patrimoine est un nouveau patrimoine, p. 131 La photographie et le musée imaginaire, p. 140 Peut-on illustrer l’histoire de l’art ?, p. 147 L’image de l’homme comme patrimoine), p. 157 5. MONUMENTS, p. 164 La confusion des monuments, p. 164 Des monuments pour l’oubli, p. 172 Le génie des cimetières, p. 180 Sites patrimoniaux et « lieux de mémoire », p. 189 6. Y A-T-IL UN PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ?, p. 200 Qu’est-ce que le patrimoine culturel ?, p. 200 Qu’est-ce que la culture pour l’Unesco ?, p. 206 L’arsenal de l’Unesco, p. 213 Les limites politiques du patrimoine mondial, p. 221 Patrimoine immatériel ou idéologique ?, p. 228 7. LES LEÇONS DE L’INVENTAIRE GÉNÉRAL, p. 236 L’anthropologisation de l’art, p. 236 L’esthétisation de l’ethnologie, p. 242 Le double temps de l’art, p. 249 La question des origines, p. 257 La vaporisation des auteurs, p. 264 Après l’intemporel, p. 2270 ÉPILOGUE : L’INVENTAIRE OU LA MÉTAMORPHOSE SANS DIEUX, p. 279

Notes bibliogr.