Livre - Les arabisants et la France coloniale

944 MES

Description

Livre

ENS éditions

Messaoudi Alain 1964 - ...

Presentation materielle : 1 vol. (554 p.)

Dimensions : 23 cm

À partir d’une enquête sur les carrières, la production savante et l’action politique de ceux qui ont utilisé professionnellement leur connaissance de la langue arabe – savants orientalistes, interprètes militaires et civils, professeurs, employés de l’État –, l’ouvrage propose une approche inédite du processus colonial au Maghreb et au Levant. C’est au prisme de la connaissance, de la perception et de l’enseignement de l’arabe que sont étudiées les formes de l’implantation française et leurs implications. L’analyse permet de repérer une certaine permanence des représentations arabophiles dans les milieux savants et la haute fonction publique. Dans ces cercles, on défend la nécessité, particulièrement vive en Algérie, de développer des élites intermédiaires permettant de ne pas perdre le contact avec la population musulmane et de la convaincre que le cadre impérial français et le développement d’une culture arabe et musulmane sont compatibles, au nom d’un idéal commun de progrès et de civilisation. Alain Messaoudi est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Nantes, membre du Centre de recherches en histoire internationale et atlantique (CRHIA) et associé à l’Institut des mondes africains (IMAF, Paris). Ses recherches portent la circulation des savoirs et des représentations entre le Nord de l’Afrique et l’Ouest de l’Europe

REMERCIEMENTS, p. 7 TRANSCRIPTIONS, LISTE DES ABRÉVIATIONS ET GLOSSAIRE, p. 9 Transcriptions Liste des abréviations Glossaire des termes arabes ou turcs employés dans le texte INTRODUCTION, p. 15 I. TRADITION ÉRUDITE ET PREMIERS PROJETS COLONIAUX (1780-1840) Introduction CHAPITRE I. L’ARABE À LA VEILLE DE L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE : LANGUE SACRÉE ET LANGUE COMMERCIALE, p. 23 Paris vers 1780 : un environnement favorable Face à la Révolution française : des réactions partagées La fondation de l’École des langues orientales : un projet modéré Entre tradition et idéologie : Silvestre de Sacy et l’arabe comme langue nationale CHAPITRE II, DE L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE À LA CONQUÊTE D’ALGER : LE DÉVELOPPEMENT D’UN MILIEU ORIENTALISTE-ORIENTAL, p. 55 Des études tenues en faveur (1795-1815) Un monde savant qui accueille les Égyptiens, orientalistes orientaux Lent déclin des jeunes de langue et maintien de dynasties familiales La restauration d’une imprimerie arabe à Paris Entre libéralisme et catholicisme (1815-1830) La seconde Restauration en 1815 : une réadaptation sans véritable rupture Le maintien d’un enseignement pratique Une sensibilité libérale dominante Centralité et orientation savante du Journal asiatique Drogmans et savants de cabinet : une distance qui se creuse La mission égyptienne de 1826 et le renforcement des liens entre Le Caire et Paris CHAPITRE III. UN MOUVEMENT D’INTÉRÊT POUR LES SCIENCES ET LA LITTÉRATURE ARABE, p. 93 Un trésor scientifique à redécouvrir Poétique arabe et renaissance littéraire Traduire la poésie orientale La mode du Roman d’Antar Les Mille et une nuits sans éclipse Quitter l’Arabie pour la Grèce ? L’échec d’un orientalisme classique L’effacement progressif des drogmans Paris, capitale européenne des études arabes II. LES ÉTUDES ARABES À L’ÉPREUVE DE L’OCCUPATION ALGÉRIENNE : SCIENCE, GUERRE ET COLONISATION (1830-1870) Introduction CHAPITRE IV. HÉSITATIONS, DISSENSIONS POLITIQUES ET MÉTISSAGES, p. 139 L’expédition d’Alger : un mauvais remake ? Arabe du Caire ou arabe d’Alger ? Les préparatifs de l’expédition : le savant, le jeune de langue et le grec catholique Radioscopie des interprètes de la conquête Les interprètes de 1830 : un ensemble disparate et déconsidéré Une mosaïque orientale : Égyptiens, Marseillais, Juifs et Maures Des fractures internes Une génération d’officiers arabisants : des agents de fusion ou de domination ? Les modes d’apprentissage : échanges quotidiens et cursus Des compétences difficiles à mesurer Vers l’arabophilie ? Constantine : lieu d’expérimentation d’une Algérie franco-arabe Des officiers « arabisés » : prendre langue et prendre femme CHAPITRE V. LES ANNÉES GUIZOT : ACCOMPAGNER LA RÉGÉNÉRATION D’UNE ARISTOCRATIE ARABE ÉCLAIRÉE, p. 193 Figure idéale de l’interprète médiateur et effective européanisation du corps L’image du militaire pacificateur Interprétariat ou service armé ? Vers une élite nationale française Les arabisants et l’instruction des Arabes à Paris (1838-1847) La pension Demoyencourt, esquisse d’une public school algérienne Une expérience avortée, mais porteuse d’avenir L’Orient au miroir de Paris Interrelations arabes-françaises à Alger, Constantine et Oran L’arabe au lycée d’Alger et dans les nouvelles chaires supérieures Des publications officielles en arabe à destination d’un public musulman Modèles de médiateurs entre Machreq et Maghreb, Orient et Occident Les drogmans : agents de liens transméditerranéens La médiation de catholiques arabophiles Traducteurs et vulgarisateurs scientifiques : de l’Égypte à l’Algérie L’interprétariat : une médiation au risque de la trahison ? Une vision mélancolique du projet arabe-français CHAPITRE VI. L’ARABE APRÈS 1848 : VERS UNE LANGUE VIVANTE ÉTRANGÈRE ?, p. 269 La révolution et ses effets en métropole Le maintien des Langues orientales en dehors de l’université Stabilité de l’institution et projets de réforme Un enseignement qui ne se diffuse pas dans les établissements secondaires L’instruction ouvrière et les cours privés Face au français : l’arabe comme langue moderne en Algérie Un inégal apprentissage de la langue de l’autre La structuration d’un enseignement musulman français L’ouverture d’écoles arabes-françaises Les nouvelles médersas, embryon d’un enseignement secondaire musulman La production de manuels appropriés Signes de reflux Quelle langue arabe pour l’avenir ? Une langue renaissante orientale ou une langue nationale algérienne ? Des clivages durables Quelle graphie pour l’arabe ? Modes de collaboration Sous le signe du dialogue entre les religions. L’abbé Bourgade, Soliman Haraïri et le Birgis Baris Les savants musulmans au service de l’État français : une parole neutralisée ? Illusions perdues et reclassements III. LES ARABISANTS ENTRE ACADÉMISME ET MISSION CIVILISATRICE (VERS 1870 - VERS 1930) Introduction CHAPITRE VII. L’ENSEIGNEMENT DE L’ARABE EN MÉTROPOLE : ENTRE INTÉGRATION AU MOUVEMENT SCIENTIFIQUE MODERNE ET ORIENTATION COLONIALE, p. 333 La réorganisation des enseignements à Paris Réforme de l’École spéciale des langues orientales et tournant colonial Institution de l’École pratique des hautes études et tournant savant L’institution des congrès des orientalistes Le premier congrès international (Paris, 1873) Les congrès provinciaux (1874-1878) CHAPITRE VIII. EN DEHORS DE PARIS ET D’ALGER : INSTITUTS COLONIAUX DE PROVINCE ET ÉTABLISSEMENTS SCIENTIFIQUES DU PROCHE-ORIENT (1878-1914), p. 379 Les études arabes en province : faiblesse des universités et relais des instituts coloniaux Montpellier et Lyon : un enseignement éphémère de l’arabe dans une perspective historique et linguistique (1878-1888) École coloniale de Paris et instituts coloniaux de province : une autre voie ? L’arabe dans les écoles commerciales parisiennes et dans le cadre associatif L’arabe à Lyon : entre commerce et université Nancy et Bordeaux : un atout pour des vocations outre-mer Un nouvel institut scientifique : l’École du Caire Primat de l’archéologie Mise en valeur du patrimoine arabe et collaborations égyptiennes Des Égyptiens à Paris : les répétiteurs aux Langues orientales (1877-1902) Le relais des congrégations religieuses CHAPITRE IX. L’ÉCOLE D’ALGER, PRESTIGE COLONIAL ET RAYONNEMENT INTERNATIONAL, p. 433 Fondation et premiers pas de l’École des lettres (1880-1894) Dissolution des collèges impériaux et repli de l’enseignement de l’arabe sur le lycée d’Alger Faiblesse des trois chaires supérieures L’échec de la section orientale de l’École des lettres L’École d’Alger : un pôle savant autour de René Basset Le congrès des orientalistes de 1905, consécration de l’École d’Alger René Basset, directeur de la rédaction française de l’Encyclopédie de l’Islam Edmond Doutté, Maurice Gaudefroy-Demombynes et William Marçais : les noces de l’orientalisme et des sciences sociales Les arabisants et la réforme de l’islam Un nouveau médiateur : le professeur d’arabe L’arabe dans les classes primaires : un enseignement qui reste à la marge Une « Belle Époque » de l’enseignement secondaire de l’arabe CONCLUSION. FIN D’UN AGE D’OR ET PERSPECTIVES DU NOUVEAU SIÈCLE, p. 511 Épanouissement et fragilité de la science arabisante (1900-1914) Replis d’après-guerre Crise de l’arabe dans l’enseignement secondaire français SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE, p. 527 Sources archivistiques Archives nationales de France, Paris Archives nationales d’outre-mer, Aix-en-Provence Service historique de la Défense, Vincennes Archives diplomatiques, La Courneuve Archives diplomatiques, Nantes Archives de la ville de Paris Bibliothèque de l’Arsenal, fonds Enfantin Préfecture de police Fondation nationale des sciences politiques, Centre d’histoire de l’Europe au XXe siècle Collège de France École pratique des hautes études, IVe section Bibliothèque municipale de Montpellier Archives départementales du Rhône Tunis, Archives nationales tunisiennes Tunis, Archives nationales tunisiennes Sources imprimées Témoignages Bibliographie INDEX, p. 535

Bibliogr. p. 531-533. Glossaire. Index