Livre - Le Port des brumes ; L'Ecluse, n° 1 ; Le Pendu de Saint-Pholien

B 4495

Description

Livre

Fayard

Simenon Georges 1903 - 1989

Presentation materielle : 381 p

Dimensions : 22 cm

Le port des brumes: Disparu depuis six semaines, Yves Joris est retrouvé amnésique, errant dans Paris. La police constate qu'il a reçu récemment une balle dans le crâne, mais qu'il a été soigné ; des indices montrent qu'il s'est rendu en Norvège. Maigret ramène Joris à Ouistreham, où il vivait avec sa servante. A peine arrivé, Joris meurt empoisonné. Maigret enquête dans le port où les gens se taisent, qu'il s'agisse de marins, comme Grand-Louis, ou de bourgeois fortunés, comme Ernest Grandmaison : pourtant, ils savent certainement bien des choses. En outre, un individu rôde et se cache dans la localité. Maigret apprend que c'est un riche Norvégien, mais celui-ci, interrogé, reste muet : ce silence est « l'atmosphère caractéristique de cette affaire », autant que le brouillard qui noie le port et semble dissimuler les faits et gestes de chacun. Obstiné, Maigret découvre certains éléments, mais ne parvient pas à relier les fils qui unissent Grandmaison, le Norvégien, Grand-Louis et Joris. Néanmoins, les personnages le sentent proche de la vérité et, acculé, Grandmaison se suicide. Ce drame délie les langues et la clé de l'énigme sera livrée au commissaire par le Norvégien. Ce dernier, d'origine française, n'est autre que Raymond Grandmaison, cousin d'Ernest. Quinze ans auparavant, il était simple employé de son riche cousin. Les deux hommes aimant la même femme, Ernest a profité d'un vol commis par Raymond dans la caisse de l'entreprise pour l'obliger à quitter la France. En Norvège, Raymond a fait fortune, a changé de nom, s'est fait naturaliser. Il a appris qu'Ernest avait épousé celle qu'il aimait et qu'ils avaient un fils ; confrontant les dates, il en a conclu que cet enfant était le sien. Dans le but de l'enlever, Raymond est revenu clandestinement en France, a acheté un bateau, s'est acquis les services de Grand-Louis et de Joris. Lors de la tentative d'enlèvement, Ernest a surpris les ravisseurs, a tiré et a atteint Joris. Les trois hommes se sont enfuis en bateau ; Raymond a fait soigner Joris et l'a emmené en Norvège, mais la blessure a entraîné l'amnésie. Six semaines plus tard, Raymond a ramené Joris en France, où il comptait faire une nouvelle tentative d'enlèvement. Rentré à Ouistreham, Joris a été empoisonné par Ernest Grandmaison qui craignait de le voir parler et de faire éclater ainsi le scandale. L'écluse n°1: Après une soirée trop arrosée, le vieux Gassin, en regagnant son bateau, tombe à l'eau et est aussitôt agrippé par un deuxième homme en passe de se noyer. Ce dernier n'est autre que Ducrau, le patron de Gassin. On les repêche et on s'aperçoit que Ducrau a reçu un coup de couteau dans le dos avant de se retrouver dans le canal. On parvient à le sauver et il demande l'intervention de la police, ce qui déclenche l'enquête de Maigret. Ducrau, non sans une secrète satisfaction, lui expose sa vie de famille : il mène une existence dissolue ; sa femme n'est guère qu'un souillon ; son fils Jean, malade et déséquilibré, n'a pas d'importance à ses yeux ; quant à sa fille, qui a épousé un militaire médiocre, seul l'argent de son père l'intéresse. Très vite, Maigret remarque Aline, jeune fille étrange et quelque peu arriérée mentalement. Elle est la mère d'un garçon, quoique tout le monde à Charenton, pense qu'elle élève ainsi son jeune frère, fruit d'une aventure quelconque de Gassin. Ducrau n'est pas le père de l'enfant, comme Maigret le soupçonne d'abord ; en revanche, il est le père d'Aline elle-même. Gassin, en fait, a toujours ignoré l'infidélité de sa femme. Jean se suicide, s'accusant d'avoir voulu tuer son père. Peu après, c'est Bébert, l'aide-éclusier, qui est trouvé pendu. Gassin, après s'être saoulé plusieurs jours, rôde autour de Ducrau, projetant un crime. Le dénouement se joue à Samois, où Ducrau a invité Maigret dans sa maison de campagne. Ebranlé par les récents événements, il avoue au cours de la soirée que le jour de l'attentat, il s'est battu avec Bébert : il venait en effet de comprendre que ce dernier était l'amant d'Aline et le père de l'enfant. Bébert a eu le dessus, mais l'armateur l'a tué quelques jours plus tard. Jean, de son côté, avait cru, comme le commissaire, que Ducrau était le père de l'enfant ; il avait attribué l'attentat à Aline et s'était tué pour la sauver en s'accusant. Ducrau fait entrer Gassin, qui le guette au-dehors, pour tout lui avouer et tenter de se réconcilier avec lui. Mais Gassin essaie de le tuer, sans y parvenir. Lui aussi, il a fini par comprendre la vérité, et il ne peut pardonner à Ducrau de l'avoir trompé avec sa femme. C'est la nuit ; tout semble s'apaiser. Le lendemain, pourtant, Gassin est retrouvé pendu. Quant à Ducrau, Maigret le fait incarcérer. Le pendu de Saint-Pholien: Au terme d'une mission accomplie à Bruxelles, Maigret, intrigué par un individu suspect aperçu dans un petit café de la ville, le suit jusqu'à son arrivée à Brême où l'inconnu, qui s'appelle Jeunet, se suicide en constatant qu'on a substitué à sa valise une autre toute semblable. Maigret, qui avait procédé à cette substitution pendant le voyage en train, s'aperçoit que la valise de Jeunet contient de vieux vêtements tachés de sang. A la morgue, un certain Van Damme, qui s'occupe d'import-export, vient voir le cadavre. Maigret, de retour à Paris, apprend que Jeunet s'appelle en réalité Lecocq d'Arneville, originaire de Liège. A Reims, où le commissaire est appelé par l'enquête, Lecocq a été vu récemment avec Belloir, sous-directeur de banque ; chez Belloir, Maigret retrouve Van Damme, en compagnie de Lombard, photograveur à Liège, et de Janin, sculpteur à Paris : tous ces personnages sont originaires de Liège. C'est dans cette ville que Maigret poursuit une enquête dangereuse (on tente de l'assassiner), qu'il retrouve Van Damme, Belloir et Lombard et qu'il découvre le nœud de l'affaire : le suicide de Klein, trouvé pendu dans le porche de l'église Saint-Pholien, dix ans auparavant. Tous ces Liégeois que Maigret a rencontrés sur sa route avaient formé, lorsqu'ils étaient étudiants, une petite société secrète, les « Compagnons de l'Apocalypse », dont faisait aussi partie Willy Mortier, plus riche qu'eux. Les jeunes gens passaient, dans l'atmosphère morbide du taudis de Klein, des nuits d'orgies, laissant libre cours à leurs idées libertaires et excentriques. Lors d'une de ces réunions, une nuit de Noël, Klein, excité par l' « idée » du meurtre, a tué Mortier avec l'aide de Belloir, devant les autres restés passifs. Les six compagnons ont fait disparaître le cadavre et se sont dispersés, sauf Lecocq d'Arneville et Klein, les plus pauvres et les plus faibles. Klein s'est suicidé peu après ; la vie a continué pour les autres. Seul Lecocq d'Arneville restait hanté par le crime ; il avait même changé d'identité pour oublier, il s'était marié, mais le souvenir de cette nuit de Noël le poursuivait, l'empêchait de mener une existence normale. Et il voyait les quatre autres réussir leur vie, certains fonder un foyer... C'est alors qu'il a commencé à faire chanter ces « voleurs de bonheur » pour venger les deux morts, pour « se venger lui-même » : il avait à sa disposition les vêtements tachés de sang de Belloir dont il se servait pour faire payer les autres ; lui, brûlait les billets de banque qu'il recevait. Maigret laissera la liberté à ces « gamins » qui ont eux-mêmes des enfants.