Livre - Les traditions d'Ainay
2A 9.97 69
Description
Livre
Delhomme et Briguet
Dumas Florent
Presentation materielle : 1 vol. (XXIII-429 p.)
Dimensions : In-8°
INTRODUCTION , p. 1 CHAPITRE PREMIER - AINAY ET L’AUTEL DE LUGDUNUM, p. 1 à 40 La politique romaine fait choix de la presqu’ile lyonnaise pour les réunions annuelles de la Gaule Celtique : elle y construit, près du confluent de nos deux fleuves, l’autel de Rome et d’Auguste, une académie, un amphithéâtre, un forum. Athanacum se trouve ainsi merveilleusement disposé pour les grandes assemblées de la Gaule, et devient la propriété collective des soixante peuples fondateurs. Voilà pourquoi la Sagesse divine choisit de son côté ce lieu pour y faire entendre la prédication des premiers martyrs gaulois. Ces faits, universellement acceptés jusqu’ici, sont niés aujourd’hui. Réalité des titres d’Ainay prouvée sommairement : par le culte rendu plus tard aux Quarante-huit martyrs, par les témoignages de l’histoire et de l’archéologie, par le voisinage du confluent CHAP. II - AVANT LA LUTTE, p. 41 à 74 Nécessité d’un exposé préliminaire de l’état religieux de la contrée avant le récit du martyre des Quarante-huit confesseurs La foi chrétienne a pénétré en Gaule par le midi, mais lentement Vienne Mission asiatique : saint Pothin envoyé par saint Polycarpe vers l’an 135 Preuves de l’origine grecque de notre Église Premier sanctuaire de Lugdunum Causes qui favorisèrent le développement du Christianisme Sagesse de l’enseignement chrétien au point de vue social La haine des païens se rallume sous Marc-Aurèle Décennales et quinquennales Temple d’Antonin, sa position Les chrétiens se préparent au martyre Pourquoi l’auteur, avant d’aborder son sujet, doit prouver que le paganisme régnait en maître dans le nord de la Gaule Deux opinions en présence : la légende et l’histoire Témoignages historiques des premiers siècles chrétiens : tous affirment que le centre et le nord de la Gaule ne furent pas évangélisés avant le martyre de saint Pothin Les sept évêques envoyés en 250 par saint Fabien sont les véritables apôtres de la Gaule Celtique Raison fondamentale en faveur du récit de Grégoire de Tours Jugement des hagiographes du XVIIe siècle Inscriptions chrétiennes de la Gaule, par M. le Blant CHAP. III - DEUX MOIS DE PERSÉCUTION, p. 75 à 102 La persécution éclate en l’absence du Gouverneur. Il revient. Son vrai titre était celui de Préfet des Gaules. Sa haine du Christianisme Plan qu’il adopte pour l’extermination des chrétiens et choix définitif de l’autel d’Auguste. Solennité extraordinaire qu’il se propose de donner aux interrogatoires et aux supplices ; en même temps, Dieu prépare à ses témoins un monument éternel de gloire dans la lettre aux Églises d’Asie Tactique des persécuteurs au second siècle Les chrétiens au tribunal du légat. Grandeur d’âme de Vettius Epagathus. Apostasie de plusieurs Nouvelles arrestations. Machination infernale du Gouverneur : les fidèles accusés de crimes affreux par les esclaves païens qu’ils avaient eus à leur service. La fureur du peuple redouble Sainte Blandine, le diacre Sanctus Prison des martyrs. Témoignage et mort de saint Pothin Joie divine des Confesseurs, tristesse des apostats Maturus et Sanctus, Attale et Blandine sont exposés aux bêtes. Mort des deux premiers ; héroïsme de Blandine et d’Attale Le Préfet déconcerté consulte Marc-Aurèle. La persécution est suspendue. Marcel et Valérien s’échappent miraculeusement Date vraisemblable des événements qui viennent de s’accomplir CHAP. IV - TRIOMPHE, p. 103 à 126 Avant de recommencer le combat, les saints prisonniers triomphent de l’endurcissement des apostats qu’ils ramènent et de l’hérésie des montanistes dont ils signalent les dangers aux Églises de Phrygie Réponse de Marc-Aurèle ; elle coïncide avec les jeux augustaux. Reprise des interrogatoires et des tortures Fermeté d’Alexandre : il est condamné aux bêtes ainsi qu’Attale. Mort admirable des deux martyrs. Vingt-quatre d’entre les Confesseurs ont la tête tranchée. Le jeune Ponticus et Blandine sont couronnés les derniers Noms des Quarante-huit martyrs et genre de mort de chacun d’eux Leurs cendres et leurs ossements, que les païens ont jetés dans le Rhône, sont rendus par les eaux du fleuve aux chrétiens, que les Confesseurs avertissent dans une vision La persécution continue : Épipode, Alexandre et leurs compagnons Mort de Marc-Aurèle. L’autel de Rome et d’Auguste entièrement abandonné Le sang des témoins du Christ est une semence de chrétiens à Lyon et dans les provinces voisines. L’enthousiasme du martyre s’empare des néophytes. Conquêtes de la foi dans les Gaules, fruit de l’immolation des Quarante-huit martyrs On nous oppose qu’ "Eusèbe ne parle ni du temple ni des fêtes d’Auguste ;" frivolité de cette objection CHAP. V - CULTE DES QUARANTE-HUIT MARTYRS A SON ORIGINE, p. 127 à 152 Quelles proportions l’auteur entend donner au tableau historique du culte rendu aux Confesseurs lyonnais A Lugdunum, comme partout ailleurs, la piété chrétienne s’attacha, dès le principe, aux traces des martyrs Fondation du monastère d’Ainay par saint Badulphe. A quelle époque eut-elle lieu ? Témoignages divers. Le P. Lecointe. Preuves tirées de la Vie de saint Romain, des titres donnés à saint Badulphe, et de certaines particularités de son culte Badulphe vécut au commencement du IVe siècle, peut-être à la fin du IIIe Ainay partage les cendres des Quarante-huit martyrs avec l’église métropolitaine de Lyon et la cathédrale de Vienne Basilique des Saints-Apôtres : sens de cette dénomination. Magnificence de l’édifice. Par qui fut-il construit ? Recluseries : leur rapport avec les martyrs Origine vraie de Notre-Dame de Fourvière CHAP. VI - SAINT EUCHER, p. 153 à 180 Disposition d’esprit des Lyonnais à l’égard des martyrs au moment de l’élection d’Eucher. Vertus et qualités du nouvel évêque. Sainte passion dont il brûle pour la gloire des héros de la première persécution Saint Eucher fut l’organisateur de la grande fête des Merveilles. Origine et pensée première de cette solennité. D’après le texte de saint Adon, elle remonte certainement à l’époque romaine L’antiquité du jour des Miracles démontrée historiquement : son institution n’eût pas été possible sous les Burgondes, ni même sous les Francs Après la mort d’Eucher, sa fortune est consacrée par son fils aîné, saint Salonius, à la reconstruction de l’église d’Ainay détruite, probablement, par un corps de l’armée d’Attila CHAP. VII - SAINT GRÉGOIRE DE TOURS ET L’ABBAYE D’AINAY, p. 181 à 220 La véracité du premier témoin d’Ainay est garantie, d’abord, par la persistance de nos traditions, non seulement dans les temps antérieurs, mais jusqu’en 547, époque où Grégoire de Tours vient habiter Lyon ; puis, par ses qualités personnelles, comme homme et comme historien ; enfin, par la continuité de ses relations soit avec son oncle saint Nizier, soit avec les Lyonnais d’une intelligence plus cultivée Mais surtout le témoignage de Grégoire est confirmé par le culte que le moyen-âge rendit aux Confesseurs de l’autel d’Auguste dans l’église abbatiale d’Ainay Chapelle dédiée de temps immémorial "aux Quarante-huit martyrs, et principalement à sainte Blandine." Reconstruite par la reine Brunehaut, elle fut relevée par l’abbé Aurélien vers l’an 40 Les mères venaient à l’autel de sainte Blandine implorer sa bénédiction pour leurs nouveau-nés La crypte et ses deux caveaux Autel des saints Pothin et Badulphe Les cendres miraculeuses Corps de sainte Blandine Deux châsses pleines des reliques de nos premiers martyrs La Pierre de saint Pothin, réponse à M. Steyert La tradition ancienne semblerait suppose que les Quarante-huit martyrs, sans en excepter saint Pothin, moururent sur le territoire d’Ainay CHAP. VIII - SAINT ADON ET LA FÊTÉ DES MERVEILLES, p. 221 à 258 Saint Adon a fait connaître le premier la magnifique solennité que les Lyonnais célébraient le 2 juin, en l’honneur de saint Pothin et de ses compagnons : autorité du témoignage de l’archevêque de Vienne M. Steyert vient de repousser comme faux tout ce qu’affirme saint Adon ; il nie que la fête fût célébrée le 2 juin, et que son institution ait eu pour but d’honorer les Quarante-huit martyrs. Erreur de M. Steyert sur ces deux points Après cette réfutation nécessaire, l’auteur entre dans son sujet. A quel point de vue doit être envisagé le Jour des Miracles Description de la fête. La flottille part de Vaise 1re station à Pierre-Scise, où nous trouvons le souvenir des saints Epipode et Alexandre 2e à Ainay, théâtre de la grande lutte, locus in quo passi sunt. Prérogatives et coutumes de l’abbaye dans cette journée D’Ainay la procession se rend par terre à Saint-Nizier, où reposent les cendres des Confesseurs de l’autel d’Auguste Conclusions, avec M. de Boissieu, que "cette solennité était, à n’en pas douter, l’expression vivante de la tradition." En outre, la fête des Merveilles ne s’établit pas d’elle-même : deux causes, deux forces concoururent à la fonder et à la maintenir : la volonté du pouvoir épiscopal, le consentement du peuple et du clergé. Preuves de la pleine approbation donnée par nos archevêques aux privilèges d’Ainay, et de l’assentiment universel soit du clergé, soit du peuple Causes malheureuses qui amenèrent la suppression de la grande fête lyonnaise Il est faux, comme l’a prétendu M. Steyert, que le moyen-âge ait constamment célébré le Jour des Miracles le mardi avant la Nativité de saint Jean-Baptiste CHAP. IX - TEMPS MODERNES, p. 259 à 290 Le déclin de nos traditions est dû à deux causes principales, venues l’une et l’autre du dehors. En premier lieu, l’invasion calviniste de 1562 frappa d’un coup mortel la dévotion populaire. Dévastation de Saint-Nizier et de Saint-Martin d’Ainay. Du corps de sainte Blandine, des cendres miraculeuses, de toutes les reliques des Quarante-huit martyrs il ne reste pas une parcelle Destruction de l’abbaye d’Ainay ; ses archives sont incendiées La basilique de Saint-Jean-l’Evangéliste renversée, la crypte presque démolie Pourquoi les enfants de saint Badulphe ne cherchent pas à ranimer le culte de saint Pothin et de sainte Blandine D’où sortit le régime désastreux des abbés commendataires Les abbés commendataires d’Ainay Le culte des Martyrs de la colline tombe aussi dans l’abandon. Témoignage du P. Théoph. Raynaud. Seconde cause : attaques furieuses de Launoy et de ses disciples contre les traditions des Églises de France A la secte des violents succède l’école des timides. À Lyon, Ménestrier, Colonia, Brossette abandonnent Ainay et se rattachent aux Minimes Leur système est de tout point insoutenable Retour à la vérité dans notre siècle : le savant abbé Jacques, François Artaud et autres érudits Travaux de M. Alph. de Boissieu Il est donc vrai qu’après tant d’assauts, les traditions athanaciennes ne sont rien moins que mortes aujourd’hui CHAP. X - CONCLUSION, p. 291 à 314 Conséquences à tirer : I. au point de vue de la science. Les traditions d’Ainay sont authentiques parce qu’elles reposent sur une triple base : l’archéologie, l’histoire et surtout le culte rendu aux Quarante-huit martyrs Observation importante : s’il était faux que la dévotion des Lyonnais pour les Confesseurs de l’autel d’Auguste ait eu son centre à Ainay, l’Église de Lyon eût été gravement coupable envers la mémoire de saint Pothin, car, Ainay supprimé, il manquerait une partie intégrante à l’économie générale du culte de nos premiers martyrs. Démonstration tirée des grandes œuvres de saint Patient pendant son épiscopat Jugement ou, plutôt, éloge dernier et définitif : les souvenirs athanaciens ont tous les caractères de la tradition vraie : l’antiquité, la perpétuité, l’universalité II. au point de vue religieux : retour à l’ancienne piété pour les fils de saint Pothin, puissants protecteurs de la cité lyonnaise APPENDICE COMPLÉMENTAIRE QUESTIONS ARCHÉOLOGIQUES I. - LES NOVATEURS ET L’AUTEL D’AUGUSTE, p. 317 à 352 Annonce pompeuse de la découverte faite par M. Martin-Daussigny, au nouveau Jardin des Plantes, du véritable autel d’Auguste, ainsi que de l’amphithéâtre où moururent les Martyrs. M. Alphonse de Boissieu l’a victorieusement réfuté Raison pour laquelle, dans ce débat, nous avons préféré reproduire l’argumentation de M. de Boissieu L’immense édifice enseveli sous le Jardin des Plantes n’était pas un amphithéâtre, mais une naumachie. Ce serait un amphithéâtre, qu’il n’aurait pu servir aux Assemblées générales de la Gaule Quant à l’autel d’Auguste, on ne tire pas une inscription d’une lettre et d’une demi-lettre ; jamais, d’ailleurs, ces mots : Roma et Augusto, ne furent gravés au bas de l’ara lugdunensis. De plus, la forme que l’inventeur donne à son autel, les emblèmes décoratifs qu’il lui attribue sont inacceptables, et l’emplacement choisi est une autre impossibilité En réponse à une série d’objections formulées par M. Martin-Daussigny, M. de Boissieu examine successivement : s’il est vrai que l’église d’Ainay ne renferme dans sa construction aucun débris de l’autel d’Auguste ; si jamais on n’en a trouvé un seul dans le quartier ; si, au contraire, ils sont tous dans le voisinage des Terreaux. Or, l’étude approfondie de ces questions confirme les souvenirs traditionnels de notre Église sur l’état de la presqu’île, au nord, où l’oratoire de saint Pothin se cachait dans l’épaisseur des saulaies ; au midi, où s’élevait l’autel national Examen des systèmes de M. Aug. Bernard qui transporte l’autel d’Auguste à Saint-Pierre, de M. Raverat qui le place près de Saint-Jean, de quelques écrivains du siècle passé d’après qui les compagnons de saint Pothin auraient souffert dans le théâtre gallo-romain des Minimes II. - LES NOVATEURS ET LA QUESTION DU CONFLUENT, p. 353 à 382 Dans quel but M. Martin-Daussigny a créé d’un trait de plume, en avant de la Croix-Rousse, quatre îles et cinq confluents. Inutile d’examiner les deux derniers, situés au dessous d’Ainay. Le troisième, assure l’inventeur, coulait sur l’emplacement de la gendarmerie à cheval, rue Sala. Or : 1°, du Rhône à la Saône, ce terrain fut habité sous les Romains et sous les Burgondes. Amphores vinaires trouvées çà et là, recluserie Sainte-Hélène, poterie de Sabinus Gatisius, église Saint-Michel ; 2°, sur cette ligne même, un banc de galet très étroit court au milieu d’un terrain en contre-bas d’un mètre et demi, et tout parsemé de riches mosaïques. M. Martin-Daussigny a choisi ce banc de gravier pour y faire passer son troisième confluent Restes de nombreux monuments antiques en remontant vers les Terreaux Le cours du deuxième confluent n’offre pas moins de difficultés que le précédent Le premier n’a existé que lorsque, au moyen-âge, on creusa pour la commodité du commerce le canal des Terreaux La théorie des cinq confluents jugée dans son idée première. L’égalité de niveau, d’un bout à l’autre de la presqu’île, dans le sol romain et dans les habitations romaines, condamne irrémissiblement les systèmes archéologiques de M. Martin-Daussigny ; l’inventeur des cinq confluents leur a donné pour lit le terrain même que les Romains foulaient aux pieds Origine des erreurs où il est tombé M. Martin-Daussigny mal défendu par M. Steyert III. - LES NOVATEURS AU TRIBUNAL DE LA CRITIQUE, p. 383 à 420 Les néo-archéologues ont-ils le droit de mépriser nos annalistes religieux et de se targuer d’une érudition transcendante ? Voilà sur quoi va rouler la dernière controverse des Questions archéologiques. Nous affirmons, nous, que les tentatives de la nouvelle école ne tarderaient pas à transformer les origines de notre Église en un véritable chaos Deux preuves : I. Le Podium athanacense de MM. Guigue et Raverat Révélation inattendue : les Quarante-huit martyrs ne sont pas morts près de l’abbaye d’Athanacum, mais sur la colline, au lieu nommé autrefois Podium athanacense ou Puy d’Ainay. Cette invention n’a de fondement ni dans l’histoire ni dans le culte catholique. M. Raverat ne peut reporter son Puy d’Ainay au delà de 1284 Déplorables raisons qu’il essaie de faire valoir II. L’identité prétendue de Saint-Just et de Saint-Irénée jusqu’à la fin du XIe siècle, autre invention de M. Guigue, malheureusement patron née par M. Meynis Réponse : les deux églises eurent toujours une existence indépendante. Car, 1° la basilique construite par saint Patient vers 480 sur le tombeau de saint Irénée fut appelée non basilique de Saint-Just, mais basilique de Saint-Jean-l’Évangéliste, jusqu’en 1562 2° La préexistence des Machabées à partir du IVe siècle est absolument certaine 3° Les Machabées et Saint-Just sont une seule et même église Si les Machabées n’avaient pas existé au IVe siècle, les chrétiens de Lugdunum n’auraient eu pour lieu de prière qu’une grotte obscure jusqu’en 480, ce qu’il est impossible d’admettre. L’objection qu’on pourrait faire au sujet de Saint-Etienne ne soutient pas l’examen Les deux chartes qu’allègue M. Meynis pour défendre sa thèse n’ont pas le sens qu’il leur prête, et ne prouvent rien contre l’antiquité de Saint-Just Habileté des néo-archéologues à se faire, de chartes sans valeur historique, une arme contre les traditions de l’Église lyonnaise Au résumé, l’œuvre antitraditionnaliste de M. Martin-Daussigny et de ses disciples n’a jusqu’à ce jour apporté que le doute et les ténèbres dans les questions scientifiques ; au point de vue historique et religieux, elle ne peut être qu’une œuvre de démolition et de ruine TABLE DES MATIÈRES, p. 423