Livre - Marseille sur les routes de la soie

Marseille, ville étape sur les longues routes de la soie... Quelque peu oublié aujourd'hui, mais d'importance parmi les anciennes activités d'une grande cité portuaire, ce rôle d'interface entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique au service d'une marchandise d'exception méritait d'être rappelé. La France, premier producteur mondial de soieries, a toujours particulièrement soigné la sériciculture en Provence, Languedoc, Vivarais. Elle a aussi entretenu à travers le port de Marseille des relations avec les zones de production traditionnelles, l'Italie, Chypre, la Syrie, la Turquie, mais encore d'autres, moins connues, comme l'Espagne ou le Maroc. Lorsque la production française de soie s'effondre, au début du Second Empire, Marseille aperçoit l'opportunité de devenir la plaque tournante des échanges mondiaux. Venus des Indes, de la Chine, du Japon, les cocons et les soies brutes arrivent à Marseille pour être dirigés vers les centres manufacturiers du Guard et de l'Ardèche, de la vallée du Rhône et de Lyon, mais aussi vers ceux de Lombardie, de Suisse, d'Allemagne. Marseille qui connaît les soieries d'Orient depuis l'Antiquité, qui a fabriqué des tissus précieux dès le XVe siècle, qui a concentré les importations provenant du bassin méditerranéen, saura-t-elle capter le marché européen de la plus précieuse et légère des matières premières ? Pourra-t-elle maintenir ses réseaux commerciaux jusqu'aux extrémités du monde ? Publiés par les soins de la CCIMP dans sa nouvelle collection, les actes des communications présentées oralement au Palais de la Bourse sont désormais accessibles à un large public. Leur lecture permet d'attester mieux encore la spécificité historique de Marseille qui demeure un carrefour du monde, un lieu exceptionnel de réflexion et de rayonnement.