Livre - La Cappadoce de l'Antiquité au Moyen Âge

935 THI

Description

Livre

Brepols

Thierry Nicole

Presentation materielle : 1 vol. (316 p.-96 p. de pl.)

Dimensions : 28 cm

Nicole Thierry, née à Colmar (Ht-Rhin), est médecin de formation, mais a suivi des études d’histoire de l’art à la Sorbonne et à l’Ecole Pratique des Hautes Études, notamment avec A. Grabar et J. Lassus. Avec son mari, médecin aussi, elle a exploré depuis quatre décennies la Cappadoce et découvert de nombreuses églises nouvelles. Elle a étendu ses recherches à l’Arménie et à la Géorgie. Déjà bien connue pour ses travaux et ses enseignements à l’Ecole des Hautes Etudes, elle est l’auteur ou coauteur de cinq volumes, mais celui-ci offre pour la première fois une synthèse pour la totalité de la période de vie autonome de la Cappadoce. LA CAPPADOCE DE L’ANTIQUITÉ AU MOYEN ÂGE La Cappadoce se compose de plusieurs régions et a subi des transformations répétées (Strabon XII, 1, 1). Cependant, on observe une permanence de son identité. Histoire et archéologie témoignent des liens de la Cappadoce avec les régions voisines de Transcaucasie et de Mésopotamie septentrionale, l’ensemble faisant charnière entre le monde grec et iranien. La rareté des villes explique la lente progression des civilisations dominantes, iranienne, hellénistique et gréco-romaine, byzantine puis turque. Si les monnaies des rois de Cappadoce (302 av. J.-C. - 17 ap. J.-C.) traduisent de l’hellénisation et de la romanisation de l’élite, le paganisme romain est caractérisé par la survie des entités mythiques hittites. On peut considérer comme exemplaire la popularité durable de la légendaire vision de saint Eustathe qui montre le Christ se révélant à lui sous la forme d’un cerf, dernier avatar du culte du cerf attesté en Anatolie hittite et romaine. La découverte récente des nécropoles antiques et tombeaux monumentaux dans les zones rupestres connues pour leurs églises, ont mis en évidence la continuité du peuplement païen et chrétien. Pour la région d’Avanos-Göreme, l’archéologie confirme les données littéraires qui remontent à Strabon, aux Pères de l’Église et à une Vie de saint local écrite au début du VIe siècle. La christianisation précoce de la province fut marquée par la fondation de l’Église d’Arménie dépendante de Césarée, et par le triomphe de l’Église cappadocienne à l’époque des deux Grégoire et de Basile le Grand. Dans les campagnes, il reste encore quelques-unes des nombreuses petites églises construites de cette époque au VII e siècle. Mais ce sont surtout les innombrables monuments rupestres et décors peints qui nous permettent de proposer une chronologie relative à partir du VIe siècle, de compléter des vides de l’imagerie chrétienne orientale et de juger de la byzantinisation des programmes cappadociens au XIe siècle. Au cours du Haut Moyen Âge, un art cappadocien gréco-oriental se développa caractérisé par la schématisation assyrienne des feuillages et rinceaux de vigne, transmise par les Sassanides, et qu’on retrouve dans toute l’aire méditerranéenne, en Transcaucasie et en Syrie omeyyade. L’intense religiosité cappadocienne s’exprima par quelques images reflétant les discussions christologiques dont l’Iconoclasme fut la dernière crise. Après le hiatus dû aux guerres arabes, les fondations se multiplièrent et la créativité cappadocienne post-iconoclaste n’ignora aucun sujet (Déisis, Dormition, Transfiguration, Apôtres missionnaires et juges, éléments du Jugement dernier, etc.). La plupart de ces images n’eurent pas de suite byzantine alors qu’on retrouve des parallèles en Occident dans l’art carolingien, préroman et roman, et des échos orthodoxes dans la peinture géorgienne. À Göreme, l’identification de la puissante famille des Phocas comme commanditaire de la Nouvelle Église de Tokalı kilise (ca 950- 960), et dans une église voisine, la représentation commémorative de leur triomphe, donnent vie aux épisodes glorieux de la reconquête des terres d’Asie. CAPPADOCIA FROM ANTIQUITY TO THE MIDDLE AGES ‘Cappadocia consists of several regions and has undergone repeated transformations‘ (Strabo, XII, 1, 1). Notwithstanding, Cappadocia did retain some continuity in identity through the ages. History and archaeology both demonstrate the links that Cappadocia had with its neighbours in the Transcaucasus and northern Mesopotamia, all of which together formed a hinge between the Greek and Iranian worlds. The comparative lack of urbanisation explains why the civilisations took time to become established: Iranian, Hellenistic, Greco-Roman, Byzantine and then Turkish. Whereas the currency of the Cappadocian monarchs (302 BCE - 17 CE/AD) might show the transition at the elite level of Hellenic to Roman civilisation, Roman paganism can be characterised by survivals of elements from Hittite mythology.The longlasting popularity of the legend of St Eustathios’s vision of Christ appearing to him in the form of a stag, a relic of the cult of the stag from Hittite and Roman Anatolia, is symptomatic of such survivals. The recent discovery of ancient burial sites and monumental tombs in rocky areas known for their churches have reinforced the evidence for continuity between pagan and Christian settlement. In the area of Avanos-Göreme archaeology supports the literary evidence of writers such as Strabo, the Church Fathers and an anonymous Vita of a local saint written in the early sixth century. The very early Christianisation of the province was marked by the establishment of the Armenian Church dependent on Caesarea and the triumph of the Cappadocian Church during the period of the two Gregories and Basil the Great. In the countryside there still remain numerous small churches built between this period and the seventh century. However, the innumerable rock monuments and painted decorations are the principal means for establishing a relative chronology from the sixth century onwards, for filling in the gaps in the imagery of Eastern Christianity, and to evaluate the degree of Byzantine influence in Cappadocian art in the eleventh century. During the early Middle Ages a distinctive Cappadocian art developed which combined Greek and Oriental elements. It is characterised by the Assyrian style of depicting leaves and vines which came from the Sassanids and which is found throughout the Mediterranean, the Transcaucasus and in Omayyad Syria. The intense religiosity of Cappadocia is expressed in images which reflect the debates on Christology of which the last crisis was the Iconoclast controversy. After a gap caused by the Arab wars, new religious buildings multiplied and Cappadocian creativity after the period of the Iconoclast controversy knew no bounds; painters covered subjects as diverse as the Deisis, the Dormition,Transfiguration, the apostles on mission and in judgement, and aspects of the Last Judgement. Many of these images were not followed-up in the Byzantine period even though we can find parallels in the West in Carolingian, pre-Romanesque and Romanesque art, and some Orthodox echoes in paintings from Georgia. At Göreme we know of the powerful Phocas family commissioning the New Church at Tokali kilise (c. 950-960), and in a nearby church a commemoration of their triumph, both of which locations bring to life glorious episodes in the reconquest of lands in Asia.

AVANT-PROPOS, p. 5 INTRODUCTION, p. 7 CHAPITRE I. DÉFINITIONS DE LA CAPPADOCE, p. 11 1. Géographie physique. Les limites naturelles. Les paysages. Géologie, p. 11 2. Géographie humaine. La vie rurale au cours des siècles. L’homme et le milieu. Habitat rupestre et monuments rupestres. Technique d’excavation. Les villes souterraines, p. 14 3. Géographie historique. Limites fluctuantes de la Cappadoce. Les villes. Les routes, p. 19 ANTIQUITÉ Introduction, p. 23 CHAPITRE II. LE ROYAUME DE CAPPADOCE, p. 25 1. Histoire, p. 25 2. Les monnaies des rois de Cappadoce, p. 26 3. Autres témoignages de l’hellénisation, p. 31 CHAPITRE III. LA PROVINCE ROMAINE, p. 33 1. Histoire, p. 33 2. La romanisation. Inscriptions. Monnayage, p. 33 3. Les monuments de Basilica Therma et Tyane. La place forte de Viranşehir. Tombeaux construits, p. 35 CHAPITRE IV. LES TOMBEAUX RUPESTRES, p. 39 1. Généralités, p. 39 2. Tombeaux du premier type, p. 39 3. Tombeaux d’époque romaine, p. 43 4. Sites remarquables, p. 46 CHAPITRE V. LE PAGANISME EN CAPPADOCE, p. 47 1. Généralités, p. 47 2. Le culte des montagnes, p. 47 3. Le culte de l’Argée, p. 47 4. Du culte des montagnes à l’époque chrétienne, p. 49 5. Les petits bronzes animaliers d’époque romaine, p. 49 6. L’aigle du Zeus Ouranos, p. 49 7. L’aigle et le cerf. Du culte anatolien du cerf à la Vision de saint Eustathe, p. 51 8. Les sanctuaires cappadociens d’après Strabon, p. 53 Comana et le culte de Mâ-Bellone, p. 53-55 Vénasa et le culte du Zeus Ouranos, p. 54 Autres, p. 59 9. Le culte de Mèn d’après un tombeau peint, p. 59 CHAPITRE VI. LA CHRISTIANISATION DE LA CAPPADOCE, p. 61 Les débuts du christianisme, p. 61 La fondation de l’Église d’Arménie, p. 63 Au IVe siècle, le triomphe de l’Église de Césarée, p. 63 Le culte des martyrs militaires, p. 64 Les Pères de l’Église cappadocienne, p. 65 L’hérésie arienne en Cappadoce, p. 66 Le paganisme en Cappadoce chrétienne, p. 67 Julien le Philosophe dit l’Apostat, p. 67 Les luttes christologiques, p. 68 Le nestorianisme, p. 68 Le monophysisme, p. 69 En marge des grandes hérésies, p. 69 LE MOYEN ÂGE CHAPITRE VII. HISTOIRE DE LA CAPPADOCE BYZANTINE, p. 70 1 La Cappadoce avant les invasions arabes, p. 71 2. L’époque des invasions arabes, p. 72 3. Les guerres de reconquêtes, p. 72 4. Une guerre Sainte, p. 73 5. La question des biens fonciers, p. 73 6. L’âge d’or de la Cappadoce médiévale, p. 74 7. La décadence du pouvoir provincial, p. 76 CHAPITRE VIII. ARCHITECTURE RELIGIEUSE, p. 77 Époque protobyzantine, p. 77 I. Témoignages littéraires, p. 77 2. Généralités, p. 77 3. Les églises à plan barlong, basilique et autres plans, p. 78 4. Les églises à plan central, octogones, croix libres, p. 85 5. Voûtes et coupoles de pierre, p. 87 Époque médiévale, p. 88 1. Généralités, p. 88 2. Variété des typologies, p. 88 3. Églises en croix libres, p. 90 4. Églises en croix inscrite à coupole, p. 90 5. Les cônes taillés en forme d’églises, p. 91 6. La coiffe en ombrelle, p. 93 CHAPITRE IX. DÉCORATION SCULPTÉE, p. 96 I. Décors architectoniques, p. 97 Époque protobyzantine, p. 97 1. Monuments construits, p. 97 2. Monuments rupestres, p. 97 Époque médiévale. Arcades et frontons. L’arc outrepassé, p. 98 II. Sculptures figurées, p. 102 1. La croix, p. 102 2. Les sujets figurés. Le chapiteau de Soǧanli, l’autel de Puşatli, le reliquaire à l’Agneau du Musée de Sivas, p. 104 LE TÉMOIGNAGE DES PEINTURES MURALES CHAPITRE X. CHRONOLOGIE DES ÉGLISES DE CAPPADOCE, p. 109 1. Données générales, p. 109 2. Classification adoptée, p. 110 3. Estimations déduites et modulées, p. 110 CHAPITRE XI. LA PEINTURE MONUMENTALE PRÉ-ICONOCLASTE, p. 113 Programmes iconographiques et visions théophaniques absidales, p. 113 – Le Christ en gloire, l’Ascension dogmatique, p. 113 – Composition de la basilique de Çavuşin, p. 115 – La croix dans le sanctuaire, p. 118 Visions théophaniques de coupole et plafond, p. 119 Les cycles historiés, p. 120 – Cycles christologique, p. 120 Le cycle marial de l’Église de Joachim et Anne, p. 122 Les images votives, p. 123 – Images-références de la Grâce divine, p. 123 – Images de la symbolique christologique, p. 124 – Un programme d’icônes, p. 125 – La croix dans le programme votif. La croix couvrante, p. 125 Le programme de l’Église de Nicétas : la crucifixion triomphale, p. 126 Chronologie relative des peintures préiconoclastes, p. 127 – Peintures protobyzantines, p. (VIe-VIIe siècle), p. 127 – Peintures du Haut Moyen Age de type gréco-oriental (VIIe-VIIIe siècle), p. 130 CHAPITRE XII. L’ÉPOQUE ICONOCLASTE, p. 135 Le culte de la croix avant l’Iconoclasme, p. 135 1. Monuments iconoclastes : l’Église de Yaprakhisar, Hagios Basilios, p. 135 2. Programmes iconoclastes et programmes funéraires, p. 137 3. Le centre de Zelve, p. 138 4. Peintures figurées d’époque iconoclaste : Açikel aǧa kilisesi, Aǧaç altı kilise, p. 139 CHAPITRE XIII. LE SIÈCLE QUI SUIVIT L’ICONOCLASME, p. 143 I. L’imagerie posticonoclaste, p. 143 1. Introduction, p. 143 2. La vision absidale, p. 143 3. Les cycles christologiques archaïques, p. 144 4. Sur quelques images significatives, p. 148 5. Les styles des peintures archaïques, p. 149 II. Le siècle de liberté, p. 152 1. Nouveautés du répertoire iconographique, p. 152 2. Créations dans le cadre de l’Orthodoxie, p. 152 3. Images hétérodoxes des églises d’İhlara, p. 154 4. Du Hasan daǧı à la région de Göreme, p. 161 III. Premiers éléments du Jugement dernier en Cappadoce, p. 162 1. Le Jugement complexe d’Yılanlı kilise, p. 162 2. Le Jugement d’Eǧri Taş kilisesi, p. 163 3. Seconde Venue et Jugement complexe de St-Jean de Güllu dere, p. 163 4. Le Jugement dernier de Göreme 2 b, p. 165 IV. Défaveur relative de la Croix signe du Christ, p. 166 CHAPITRE XIV. LE MILIEU DU Xe SIÈCLE. LES PHOCAS À GÖREME, p. 169 Tokalı II, p. 169 L’Église de Nicéphore Phocas ou Pigeonnier de Çavuşin, p. 173 CHAPITRE XV. LA FIN DU Xe SIÈCLE ET LE DÉBUT DU XIe, p. 179 1. L’Église Ste-Barbe de Soǧanlı, p. 179 2. Les trois églises de l’atelier de Maçan, p. 181 3. Les fondations dans la région d’Aksaray, p. 182 4. Autres monuments. La triconque de Taǧar, p. 183 CHAPITRE XVI. LE MILIEU ET TROISIÈME QUART DU XIe SIÈCLE. LA PEINTURE BYZANTINE DE CAPPADOCE, p. 185 Généralités. 185 Les styles byzantins du XIe siècle, p. 185 Style classique, p. 187 Style schématique. Eski Gümuş, p. 187 Style expressionniste et réaliste. Karabaş kilise, p. 187 Style précieux et académique. Les Églises à colonnes de Göreme, p. 190 3. Les peintures provinciales, p. 195 4. Les églises à dessins apotropaïques et panneaux votifs, p. 197 L’orientalisation en Cappadoce au XIe siècle, p. 198 Les changements de la société cappadocienne, p. 200 CHAPITRE XVII. ERMITAGES ET MONASTÈRES. LES COMPLEXES MONASTIQUES, p. 201 1. Les débuts du monachisme, p. 201 2. Les ermitages, p. 201 3. De l’ermitage au couvent, p. 202 4. Les établissements du XIe siècle, p. 203 5. Résidences civiles ou monastères ?, p. 205 CHAPITRE XVIII. LA CAPPADOCE AUX XIIe ET XIIIe SIÈCLES, p. 211 1. Les débuts de l’installation turque. Les Danichmendites en Cappadoce, p. 211 2. La renaissance du XIIIe siècle, p. 214 CHAPITRE XIX. CONCLUSIONS. LES PARTICULARITÉS DE LA CAPPADOCE, p. 219 La religiosité. La continuité des sites, p. 219 Les traditions funéraires, p. 220 Le culte des saints en Cappadoce, p. 220 La Vierge, le Baptiste, les anges, p. 221 Les saints militaires. Le couple des cavaliers Georges et Théodore. Le culte de saint Eustathe, p. 221 Les images conceptuelles du Christ, p. 224 La créativité cappadocienne, p. 224 BIBLIOGRAPHIE, p. 227 SITES ET MONUMENTS, p. 233 Liste des fiches, p. 233 Fiches (1 à 50), p. 234 Cartes (7 à 11), p. 285 INDEX, p. 291 Index toponymique, p. 291 Index onomastique, p. 296 Index iconographique, p. 298 Index général et repères chronologiques, p. 301 TABLES DES ILLUSTRATIONS, p. 303 Planches en couleurs, p. 303 Cartes, p. 306 Figures dans le texte, p. 306 Figure en cul-de-lampe, p. 308 Planches en noir et blanc dans le texte, p. 308 Schémas, p. 309 TABLE DES MATIÈRES, p. 311 SUMMARY, p. 315

Résumé en anglais. Bibliogr. p. [227]-232. Index.