Livre - Sans fautes de frappe
784.6 GHI
Description
Livre
Le mot et le reste
Ghio Bettina
Presentation materielle : 1 vol. (282 p.)
Dimensions : 21 cm
Littérature et rap traitent de la police de façon similaire et aucun de ces textes ne fait l’économie des termes péjoratifs, des rapprochements excessifs, des énumérations, ni moins encore des dénonciations virulentes et provocatrices. Mais pour le moment aucun de ces romanciers n’a été accusé ou censuré pour « racisme anti-flic » ou pour outrage à « personne chargée d’une mission ». […] Mais couchée sur les pages d’un livre, la violence des propos pourtant tout aussi intense, devient symbolique et par là, honorable. D’une certaine façon, ce que l’on ne permet pas aux rappeurs est autorisé aux écrivains, le livre jouissant en France d’une place plus respectable qu’un morceau chanté. « Qui en France prétend connaître le rap ? Quel journaliste peut écrire sans faire de fautes de frappe ? » En 1991, NTM joue de ces interpellations pour s’en prendre à la critique facile d’un genre trop souvent dénigré. Ancré dans le champ musical depuis plus d’une trentaine d’années, le rap français, souvent réduit aux clichés, peine à trouver une pleine légitimité au sein de la culture hexagonale. S’éloignant des éternels débats, Sons fautes de frappe propose un éclairage sans précédent sur un corpus rapologique dont le goût pour la langue fait preuve d’une richesse de figures et de registres en écho à l’histoire de la littérature. Ainsi les noms de NTM, La Cliqua, IAM, Oxmo Puccino, Booba, La Rumeur ou de Casey bousculent ceux d’Edmond Rostand, Jules Vallès, Céline, Aimé Césaire, François Bon ou d’Annie Ernaux. Et le lecteur de découvrir un précieux aller-retour entre ces deux cultures. D’origine argentine, Bettina Ghio, docteure en littérature et civilisation françaises, est enseignante.
AVANT-PROPOS, p. 11 FEUILLE BLANCHE ET STYLO À BILLE, p. 17 DANS LE FAUTEUIL DE LA BIBLIOTHÈQUE, p. 17 « À LA FIN DE L’ENVOI, JE TOUCHE », p. 23 ÉCRIRE SUR LE BEAT, À LA FAÇON DE CÉLINE, p. 29 La France : cette garce ingrate, p. 30 Ferdinand, même violence, même combat ?, p. 37 Du « Courbevoie Style » au « Seine-Saint-Denis Style », p. 41 PIOCHER DANS LES BACS DE LA CHANSON, p. 45 Échantillonner et reprendre, p. 46 Dans la mémoire de la chanson française, p. 49 « MORT AUX VACHES ! » OU « MORT AUX KEUFS ! » ?, p. 52 Le gendarmicide, un ton « typiquement français », p. 53 FRAPPER, TUER MAIS SURTOUT RIRE. VIVE LE CARNAVAL !, p. 59 « Cracher », « pisser » et « chier », mais rire toujours, p. 63 LES JOUES PLEINES DE TEXTES, p. 67 À L’ARÔME DU BÉTON, p. 67 ET LE RAP CRÉA LA BANLIEUE, p. 69 Du « non-lieu » au lieu, p. 69 QUAND LA PLUME RACONTE LE BITUME, p. 76 Le cas du terme « ghetto », p. 80 Du doux terme « banlieue » au méchant « ghetto », p. 81 Le mot « ghetto » pour « détruire l’horreur, l’angoisse, la peur » 82 QUAND LA PRISON RACONTE LA CITÉ, p. 86 LE DISCOURS ENRAGÉ, p. 89 QUAND LE RAP OUVRE LES PORTES DE LA BANLIEUE, p. 95 Un pur effet de réel, p. 97 Quelque chose de L’Enfant de Jules Vallès, p. 99 Du bruit et de l’odeur juste pour leur face, p. 103 FACE À LA POLICE, p. 107 La mise en fiction d’une institution ignoble, p. III PARLER DE LA RACE QUI SAIGNE ET DES LOIS…, p. 116 « On m’a demandé d’oublier… », p. 123 L’HEURE BANLIEUSARDE…, p. 128 STYLE ET IMAGINATION FERTILE, p. 133 LA FIGURE DU POÈTE : LE RAPPEUR SELON LES RAPPEURS, p. 133 « Le rimeur à gages… », p. 133 « Je joue, roule, danse, phase/Avec les phrases/Je rap », p. 136 Une place à conquérir, p. 140 « Je suis un… tu sais quoi? Rappeur », p. 143 Rappeur égal poète confirmé ?, p. 147 Au pays de la littérature, p. 150 DES RAPPEURS ET DES TROUBADOURS, p. 154 Un sac à rimes qui passe de ville en ville, p. 157 Rien de plus qu’un troubadour, p. 160 Le rappeur-troubadour, sans blague !, p. 162 La pratique de la joute verbale : entre clash et egotrip, p. 165 STYLE ET IMAGINATION FERTILE, p. 170 Jouer avec les phrases, p. 171 MC Solaar ou la jouissance de la rime, p. 171 Booba ou le jeu qui fait du mal, p. 174 LA RIME COMME RECHERCHE DU BEAU, p. 181 IAM et la candeur de la rime, p. 181 Rocé et la maturité de la rime, p. 184 NTM : de la poésie malgré eux, p. 187 Oxmo Puccino ou la poésie viscérale, p. 193 DES POÈMES À ENTENDRE ET À VOIR, p. 199 Et on inventa le flow !, p. 200 Derrière le micro, p. 202 De Lionel D à Sefyu, p. 204 À DOUBLE TRANCHANT, p. 207 LA LANGUE DU RAP, p. 208 La langue de la banlieue, p. 208 Le rap et le français contemporain des cités (FCC), p. 208 « Par le mal » : reproduire le rythme de l’oral, p. 212 Rap ta mère ou le jargon du rap, p. 215 « Il faut que ton rap s’élève aussi » : la passion pour la langue, p. 220 Des mots savants pour exprimer ce qu’on ressent, p. 226 LE RAPPORT À LA LANGUE, p. 232 Nique les règles grammaticales ?, p. 232 Bien écrire ou alors se taire, p. 236 Maîtres des mots, p. 237 Quitter l’aile du silence…, p. 240 Dans la même nostalgie des poètes de la négritude, p. 241 Une langue, des pays cassés, p. 244 Le lieu d’une réconciliation, p. 248 ENTRE LES BANCS DE LA CITÉ ET LES BANCS DE L’ÉCOLE 250 OUTRO, p. 259 DISCOGRAPHIE, p. 263 BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE, p. 269 REMERCIEMENTS, p. 281
Notes bibliogr. Bibliogr. p. 269-278. Discogr. p. 263-267