Livre - Le partage des savoirs, XVIIIe-XIXe siècles

1C AET 568

07-Aubenas : Impr. Lienhart

Description

Livre

Presses universitaires de Lyon

Andries Lise

Littératures, idéologies, représentations aux XVIIIe et XIXe siècles (Lyon)

Presentation materielle : 296 p.

Dimensions : 24 cm

L’objet de ce livre est d’étudier les étapes de la transmission des connaissances aux XVIIIe et XIXe siècles et d’observer dans quelle mesure elle s’est effectuée dans et par la littérature. Le XVIIIe siècle s’est intéressé aux sciences, mais cet intérêt était souvent associé à des pratiques de sociabilité mondaine et aristocratique. Rendre la science « populaire », c’était être capable de la rendre aimable auprès des gens du monde. L’intérêt pour les sciences est évidemment aussi l’une des grandes caractéristiques de la pensée des Lumières. Or l’étude de la diffusion des savoirs permet de voir à quel point le grand rêve encyclopédique initié en 1751 par Diderot et d’Alembert, se prolonge tout au long du XIXe siècle. La Révolution ne marque pas un temps d’arrêt dans ce domaine. Bien qu’il existe pendant la Terreur une méfiance à l’égard du inonde savant, la Révolution est surtout le moment où l’utopie d’une pédagogie des sciences destinée à tous, telle que l’avaient rêvée certains philosophes des Lumières, devient réalité. Les écrits de Condorcet consacrant la prééminence des sciences sur les belles-lettres, la fondation de l’École polytechnique et du Conservatoire des arts et métiers, la création de l’Institut en 1795, tout converge alors pour installer le savant au cœur de la cité et lui faire jouer un rôle social de premier plan. Bientôt se développent des journaux et des Collections spécialisés dans la diffusion des sciences et des techniques pour le grand public. Le cercle de la transmission s’élargit considérablement : les amateurs éclairés du XVIIIe siècle cèdent la place à tous ceux, enfants, femmes et autodidactes issus des élites ouvrières, qui considèrent que l’émancipation sociale passe par le combat contre l’ignorance. De cet élan, de la conviction que le progrès des sciences entraîne le progrès moral et conduit au bonheur de l’humanité, la littérature se fait largement l’écho. Au XVIIIe siècle, on en trouve les premiers signes chez des écrivains comme Sade, Révéroni Saint-Cyr et Louis-Sébastien Mercier. Mais c’est au XIXe siècle que la science entre vraiment dans les romans, d’abord par l’apparition de personnages de médecins, d’ingénieurs et de savants, puis par l’intrusion du discours savant dans le discours littéraire et, à l’inverse, du discours littéraire dans le discours savant. Nous avons donc analysé les modalités du discours permettant de relever les points de recoupement entre ces deux registres. Nous avons étudié les formes de la vulgarisation sur des exemples tirés des textes de presse, des correspondances privées et de la littérature enfantine. Et nous nous sommes attachés à quelques études de cas pour les domaines privilégiés de la vulgarisation scientifique : sciences naturelles, médecine et astronomie. Ont participé à ce livre réalisé dans l’unité de recherche « Littérature, idéologies, représentations aux XVIIIe et XIXe» (CNRS ; Universités Lumière-Lyon 2, Stendhal-Grenoble 3 et Jean Monnet-Saint-Étienne ; École normale supérieure-lettres et sciences humaines) Jean-Christophe Abramovici, Gilles Adam, Lise Andriès„ Marie-Laure Aurenche, Claire Barel-Moisan, Gilles Denis, Stéphanie Dord-Crouslé, Andreas Gipper, Florence Lotterie, Anna Mandich, Anne-Marie Mercier-Faivre, Marie-Emmanuelle Plagnol, Bärbel Plötner, Philippe Régnier, Denis Reynaud.

ANDRIES Lise, Introduction, p. 7 I. LES MODALITÉS DU DISCOURS GIPPER Andreas, Vulgarisation scientifique et physico- théologie. Le Spectacle de la nature de l’abbé Pluche, p. 21 LOTTERIE Florence, Rendre la littérature populaire ? La plume pédagogique de Louis-Sébastien Mercier, p. 35 DENIS Gilles, Les récits de naturalistes vers 1800 et la tentation de la littérature, p. 57 BAREL-MOISAN Claire, Le langage des sciences : savoir et narration dans La Recherche de l’Absolu de Balzac, p. 75 DORD-CROUSLÉ Stéphanie, Flaubert et les Manuels Roret ou le paradoxe de la vulgarisation. L’art des jardins dans Bouvard et Pécuchet, p. 93 II. PENSER LA VULGARISATION REYNAUD Denis, Journalisme d’Ancien Régime et vulgarisation scientifique, p. 121 MANDICIH Anna M., La diffusion des savoirs dans la correspondance de d’Argental, p. 135 PLAGNOL-DIÉVAL Marie-Emmanuelle, Merveilleux ou rationnel : Les Veillées du château de Mme de Genlis, p. 151 PLÖTNER Bärbel, De l’abbé Grégoire à la Réunion de l’Ouest, deux approches républicaines de la vulgarisation des savoirs, p. 163 III. MÉDECINE ET ASTRONOMIE ABRAMOVICI Jean-Christophe, De l’archipel au continent noir. Les représentations médicales de la femme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, p. 183 RÉGNIER Philippe, Sciences naturelles et médecine dans La Sorcière de Michelet, p. 203 MERCIER-FAIVRE Anne-Marie, L’astronomie à l’âge de l’histoire naturelle : la tentation de l’histoire et la nostalgie de la fable, de l’abbé Pluche à Court de Gébelin, p. 225 AURENCHE Marie-Laure, La diffusion du savoir dans le Magasin pittoresque (1833-1872) : l’astronomie, une science pour tous, p. 243 DOCUMENT ADAM Gilles, La valeur scientifique des articles d’astronomie publiés dans le Magasin pittoresque de 1833 à 1870, p. 269 BIBLIOGRAPHIE, p. 285 LISTE DES AUTEURS, p. 291 CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE, p. 293

Textes des communications présentées lors de séances de séminaire organisées par les équipes XVIIIe et XIXe siècles du laboratoire LIRE (Littératures, idéologies, représentations aux XVIIIe et XIXe siècles) en 2000 et 2001. Bibliogr. p. [285]-290. Notes bibliogr.