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À propos des connectivités contemporaines : géographie, économie et politique
Les dialogues de l'urbain
Les villes méditerranéennes chères à Fernand Braudel ont longtemps formé un réseau urbain favorisant des échanges le plus souvent maritimes. Aujourd'hui un réseau de villes s'est substitué aux villes en réseau : l'urbanisation rapide que nous connaissons passe par une interconnectivité à l'échelle mondiale et des formes d'échanges inédites comme celles que dessinent les câbles sous-marins. Qu'en advient-il des dynamiques urbaines dans un monde où la connexion est le moteur principal ? Face à la connectivité contemporaine comment l'urbanité peut-elle encore trouver une place ?
Cet événement est coordonné et animé par Olivier Mongin, éditeur et essayiste en collaboration avec Aude Fanlo et Malika Akbi (Mucem).
Avec le concours de la revue Tous urbains ! et dans le cadre des « Dialogues de l’urbain ».
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Revivez en images cette journée consacrée aux connectivités contemporaines.
Interviews des principaux intervenants qui reviennent sur les thématiques abordées.
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Programme
- À propos des connectivités contemporaines : géographie, économie et politique, 9h30—17h30
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Conférences et tables rondes rythment une journée consacrée aux nouvelles géographies de la mondialisation, aux mutations des villes face aux défis de la connectivité et aux métamorphoses de l'imaginaire urbain.
- Ressorts et voies de la connectivité, 9h30-13h
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Qualifier de « liquides » les mobilités et les échanges contemporains souligne l’importance des échanges maritimes, mais ceux-ci ne résument pas à eux seuls les nouvelles géographies de la mondialisation.
9h30
Ouverture par Olivier Mongin (éditeur, essayiste) : « La mutation en cours : du réseau des villes aux villes en réseau »10h
Michel Lussault (géographe) : « Monde liquide et hyperlieux »
Si les flux de tous ordres font pression sur les territoires et les transforment, on assiste à une reconfiguration de ceux-ci où les « hyperlieux » sont les mailles décisives du réseau mondialisé.10h45
Michel Foucher (géographe et diplomate) : « Le projet chinois de la route de la soie, une connectivité déclinée au pluriel »
Nouveau projet « impérial » qui relie la Chine à l’Europe et à l’Afrique, la route de la soie est non seulement maritime, mais aussi terrestre, ferroviaire, aérienne et câblée.11h30
La plateforme maritime de Marseille, levier d’action entre proximité et interconnectivité.
Cette table ronde rassemble des professionnels de la mer et de l’aménagement du territoire pour évoquer la manière dont la ville-port de Marseille répond aux enjeux de la connectivité.
Avec Fabrice Coquio (président Interxion), Jean-François Suhas (président Club de la Croisière Marseille Provence), Jean Michel Guénod (architecte et réalisateur), Xavier Daumalin (historien), Christine Cabau-Woehrel (directrice générale du Grand Port Maritime de Marseille). - Vers de nouvelles configurations urbaines (14h30-17h30)
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« Flux tendu, stock zéro » : quel avenir pour les villes face aux défis de la connectivité ? Assiste-t-on à la naissance d’un nouvel esprit urbain ou bien les villes seront-elles coupées des pôles de la mobilité qui sont toujours plus décontextualisés ?
14h30-16h00
Des villes face à un tournant historique : scénarios méditerranéens.
En prenant les exemples d’Istanbul, du Caire, de Marseille ou d’Alger, on se demandera comment se recomposent aujourd’hui les milieux urbains.
Table ronde avec Jean François Pérouse (géographe), Dominique Lorrain (directeur de recherche CNRS), Taoufik Souami (directeur de l’Institut français d’urbanisme), Bernard Morel (économiste et urbaniste).16h00-17h30
Ports et connexions : métamorphoses de l’imaginaire urbain
Ce sont aussi les images et les représentations qui façonnent les espaces urbains et « la forme d’une ville », diraient Baudelaire et Gracq.16h
« L’imaginaire portuaire entre connectivité et patrimonialisation », Pierre Gras (journaliste et historien)
Les connexions engendrent un imaginaire paradoxal des ports, qui oscille entre la muséification des « vieux ports » et l’évocation de plateformes hyperconnectées coupées des espaces urbains.16h45
« Traversées cinématographiques », Carole Desbarats (historienne du cinéma)
Si Jim Jarmush met en scène un monde urbain à plusieurs vitesses, Aki Kaurismaki s’arrête au port du Havre et Steven Spielberg s’enferme dans un aéroport. - Table ronde : Dans un monde de connexions, quel avenir pour les espaces publics ?, 18h-19h
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Avec Judit Carrera (Centre de culture contemporaine de Barcelone) et Jean- Philippe Béja (CERI/Sciences-Po).
Dans le sillage de ce qu’on appelle, après les printemps arabes, le mouvement des places, ou de celui des villes refuges et des villes sanctuaires, cette table ronde relance la réflexion politique sur les espaces urbains, en s’arrêtant sur les exemples de Barcelone et du mouvement des parapluies à Hong Kong. - Soirée-débat : Entre Méditerranée et Amérique latine : les chantiers d’une histoire globale, 20h30-22h
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Proche de Fernand Braudel, Maurice Aymard (EHESS) est un fin connaisseur de la Méditerranée. Serge Gruzinski (CNRS/EHESS) connaît comme personne l’histoire des Amériques latines. Ensemble, ils discuteront des perspectives d’une histoire globale qui passe aussi par la géographie.
En amont de la rencontre, signature du livre « La Machine à remonter le Temps » de Serge Gruzinski, qui vient de paraître aux éditions Fayard de 20h à 20h30
Biographies des intervenants
- Maurice Aymard
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Il est l’un des grands historiens de la Méditerranée, directeur d’études à l’EHESS, il a été également en poste à l’Ecole française de Rome, et il a dirigé la Fondation de la Maison des sciences de l’homme où il a notamment succédé à Fernand Braudel.
- Jean-Philippe Beja
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Il est sinologue, directeur de recherche au CNRS, et chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (CERI/Sciences Po). Très investi dans la revue « Perspectives chinoises », qu’il a cofondée, ses travaux portent sur les mouvements pour la démocratie, notamment à Hong Kong.
- Christine Cabau-Woehrel
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Après une longue expérience du transport maritime au sein du groupe CMA-CGM où elle a notamment occupé les fonctions de directrice centrale notamment de la ligne Asie-Méditerranée, elle a été présidente du Directoire de Dunkerque port. Elle est aujourd’hui Directrice Générale du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM).
- Judit Carrera
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Politologue, elle a longtemps travaillé à l’UNESCO et elle est actuellement directrice de programmation au Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCB). Elle dirige le Prix européen de l’espace public urbain, et est directrice de publication (Breus et Dixit collections).
- Fabrice Coquio
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Diplômé en droits des affaires et droit fiscal, il préside la filiale française de la société INTERXION, deuxième opérateur mondial de data centers fortement impliqué dans le développement de Marseille en tant que hub numérique mondial.
- Xavier Daumalin
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Il est professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille. Spécialiste de l’histoire du capitalisme industriel, ses travaux portent en particulier sur l’histoire économique de Marseille du XIXe au XXIe siècle, depuis l’ère post-coloniale jusqu’aux enjeux sociétaux et environnementaux de la métropole portuaire.
- Carole Desbarats
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Elle a longtemps été directrice des études de la FEMIS avant de rejoindre l’Ecole Normale supérieure. Historienne du cinéma, elle a écrit des essais sur Godard, Egoyan et Rohmer, ainsi que « The west wing. Au cœur du pouvoir » (PUF2016).
- Michel Foucher
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Géographe et ancien ambassadeur, il est titulaire de la chaire de géographie appliquée au Collège d’études mondiales (FMSH)). Il aborde la géopolitique mondiale à partir de la question des frontières. Parmi ses publications : « Fronts et Frontières, un tour du monde géopolitique » (Fayard, 1988, 1991) ; « La bataille des cartes » (Bourin éditeur, 2010) ; « Vers un monde néo-national ? dialogues entre Bertrand Badie et Michel Foucher organisés par Gaïdz Minassian » (CNRS éditions, 2017).
- Pierre Gras
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Journaliste et historien, il enseigne à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon et à l’école des travaux publics de l’Etat. Il a dirigé de nombreux essais consacrés au patrimoine et à la ville et il a notamment publié « Ports et déports, de l’imaginaire des villes portuaires » (L’Harmattan, 2003) ainsi que « Le temps des ports, déclin et renaissance des villes portuaire.1940-2010 » (Tallandier, 2010).
- Serge Gruzinski
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Directeur de recherches émérite au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, est spécialiste de la mondialisation ibérique au XVIème siècle et il enseigne l'histoire de l'Amérique coloniale. Il promeut une histoire globale et connectée, qui interroge les phénomènes de métissage entre sociétés. Son dernier ouvrage, « La machine à remonter le temps», vient de paraître aux éditions Fayard.
- Jean-Michel Guenod
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Il est spécialiste d’administration publique et urbaniste - architecte, ainsi qu’architecte naval. Il intervient dans les champs du logement social et de l’aménagement, notamment comme Directeur général d’Euroméditerranée, et aujourd’hui comme consultant à la tête de sa société ARCHIMED.
Baudouin KOENIG. Il est réalisateur indépendant de films documentaires et enseigne au secteur cinéma de l’université d’Aix-Marseille. Il a réalisé en 2013 le documentaire « Qui contrôle la mer ? » (coproduction ARTE France, Mano a Mano). - Dominique Lorrain
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Il est directeur de recherche émérite au CNRS. Ses travaux actuels concernent le gouvernement des grandes métropoles en pays émergents, les villes sobres et les firmes urbaines. Parmi ses publications : « Métropoles méditerranéennes, gouverner par les rentes » (Sciences Po presses, 2017) et chez le même éditeur, il a publié « Métropoles XXL en pays émergents » (Shanghai, Mumbai, Santiago du Chili, Le Cap)
- Michel Lussault
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Il est géographe, professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon. Corédacteur de la revue « Tous urbains », il a théorisé les notions d’espace et de « lieux », à travers, notamment, « De la lutte des classes à la lutte des places » (Grasset2009) ; « L'Avènement du Monde. Essai sur l'habitation humaine de la terre » (Seuil, 2013) et « Hyper-lieux. Les nouvelles géographies de la mondialisation » (Seuil, 2017).
- Olivier Mongin
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Il a longtemps dirigé la revue « Esprit », et il est aujourd’hui corédacteur de la revue « Tous urbains ». Il analyse les reconfigurations des villes comme effets et symptômes de la mondialisation, notamment dans « La condition urbaine, la ville à l'heure de la mondialisation » (Seuil, 2005) et « La Ville des flux : L'envers et l'endroit de la mondialisation urbaine » (Fayard, 2013).
- Bernard Morel
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Économiste et urbaniste, professeur émérite des universités (AMU), a enseigné à l’EHESS et dirigé la Maison méditerranéenne des Sciences de l’homme. Il a été, par ailleurs, vice-président de la région PACA, de Marseille-Provence-Métropole et président d’Euroméditerranée.
- Jean-François Perouse
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Il est enseignant chercheur à l’université de Toulouse et à l’Institut français d’études anatoliennes (IFEA) à Istanbul, dont il a dirigé l’observatoire urbain. Il a publié récemment Istanbul Planète. « La ville-monde du XXIe siècle » (La Découverte 2017), et a contribué à l’ouvrage collectif « Métropoles en Méditerranée, gouverner par les rentes » (Sciences Po presses, 2017).
- Taoufik Souami
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Il est professeur d’université et directeur de l’Institut français d’urbanisme. Ses travaux portent sur les pratiques urbanistiques en Méditerranée, et sur le développement durable. Il a contribué, pour le cas d’Alger, à l’ouvrage « Métropoles en Méditerranée, gouverner par les rentes » (Sciences Po 2017).
- Jean-François Suhas
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Pilote passionné par les affaires maritimes, ancien secrétaire général du syndicat professionnel des pilotes du port de Marseille-Fos et de la Station de Pilotage de Marseille-Fos, il préside aujourd’hui le Club de la Croisière Marseille Provence et dirige pour le compte de la CCIMP la démarche SmartPort initiée par le grand Port Maritime.
En continu : Projection du film « Qui contrôle la mer ? » de Baudouin Koenig et Michel Koutouzis
Forum (France, 2013, 1h30) Coproduction : ARTE France, Mano a Mano
Le commerce maritime est devenu le laboratoire mondial de l’ultralibéralisme, et la mer le berceau de toutes les dérégulations : une véritable plongée dans l’immense océan du commerce mondial et un panorama édifiant des pratiques des armateurs et de l’impact du « offshore » sur notre avenir.
Tarifs |
Entrée libre dans la limite des places disponibles |
Lieu | Mucem, J4— Auditorium |
Horaires | Mercredi 29 novembre 2017 de 9h30 à 22h30 |