Charrette de rue-Le Caire-2007 © Mucem-Edouard de Laubrie
Alimentation méditerranéenne : analyses historiques et questionnement muséologique
Depuis les premières domestications des plantes et des animaux à travers la naissance de l’agriculture et de l’élevage au Néolithique, l’alimentation méditerranéenne s’est enrichie d’apports venus d’autres continents. Ce mode d’alimentation est le produit d’une combinaison de plusieurs facteurs physiques et climatiques associés à de nombreux facteurs humains (guerres, famines, déplacements, etc.). Il s’accompagne d’une culture de consommation collective et ritualisée.
La diète méditerranéenne a été inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2010. Aujourd’hui considérée comme un modèle d’alimentation saine en Occident, elle est aussi menacée en Méditerranée par la « malbouffe » : des mouvements issus de la société civile revendiquent ainsi la reprise en main de leur destin alimentaire et proposent des alternatives aux modes de production et de consommation actuels.
Ce séminaire est conçu comme un atelier pratique : issus de différentes disciplines (archéologie, ethnologie, histoire), les intervenants sont invités à traduire cette thématique dans un projet muséographique, à travers la conception d’exposition ou de collections.
Jeudi 8 juin 2017
9h-9h30
Accueil des participants
9h30-10h30
Introduction générale—La diète méditerranéenne : définition et évolutions du concept
11h30- 12h30
Atelier 1—Les fondamentaux du système alimentaire : du début des domestications animales et végétales jusqu’à nos jours
La diète méditerranéenne repose, depuis le Néolithique, sur un ensemble de plantes et d’animaux domestiqués au Proche-Orient ; elle s’est progressivement diffusée sur le pourtour méditerranéen. Le repérage de quelques étapes clés de cette diffusion sera au cœur de l’analyse, en particulier le rôle de Chypre ou de la Crète dans cette propagation. Dès l’Antiquité, les fondements de la diète méditerranéenne se mettent en place, associant agriculture et élevage, boissons fermentées (bière, vin) et produits laitiers mais aussi chasse de petits gibiers et cueillette. Cet atelier identifiera les aliments caractéristiques d’une large partie du bassin méditerranéen, tout en distinguant quelques productions très spécifiques et localisées, et en mobilisant des témoignages matériels.
14h00-15h30
Atelier 2—Circulation des produits et des idées en Méditerranée : une alimentation évolutive en adaptation permanente
L’alimentation méditerranéenne n’a eu de cesse de s’enrichir, au cours des siècles, de produits issus d’Afrique, d’Asie et des Amériques. Ces apports ont été intégrés aux systèmes agricoles méditerranéens. Ce second atelier montrera qu’en plus des plantes et animaux indigènes, la Méditerranée constitue un creuset où convergent quantités de produits venus des routes terrestres et maritimes de la plupart des continents depuis des siècles. L’alimentation méditerranéenne a ainsi toujours eu la capacité d’intégrer des nouveautés en dépit des difficultés de culture du sol, des différentes calamités et des interdits alimentaires. Au-delà d’un déterminisme géographique, les modes alimentaires sont constitués d’association d’aliments qui évoluent avec le temps, pouvant connaitre des intermittences, des disparitions et des renaissances.
16h-17h30
Atelier 3 : les modes de préparation et de consommation des aliments
Ce troisième atelier abordera les techniques de préparation des aliments qui fondent la cuisine méditerranéenne à travers quelques exemples précis. La question du genre sera abordée, ainsi que certains modes de consommation, journaliers ou festifs, ruraux et urbains.
Vendredi 9 juin 2017
9h00-9h30
Accueil des participants
9h30-11h00
Atelier 4—Mondialisation et mouvements citoyens autour de la diète méditerranéenne
Ce quatrième atelier a pour objectif d’aborder le processus de reconnaissance de la diète méditerranéenne en tant que système alimentaire identifié et désormais labellisé par l’UNESCO, et de saisir les enjeux d’une telle validation. Ces derniers sont aujourd’hui remis en question par les citoyens qui souhaitent contrôler les productions des industries agro-alimentaires. La situation alimentaire en Méditerranée est très contrastée :
- La rive nord est fortement touchée par des problèmes de santé publique liés à l’agriculture et l’alimentation (les cancers et l’obésité notamment) et semble avoir renoncé à la diète méditerranéenne.
- Les rives est et sud, confrontées à un environnement écologique et sociopolitique précaire, voient leur modèle agricole et alimentaire remis en question : les révolutions arabes de 2010 ont débuté à la suite de l’augmentation continue du prix des denrées alimentaires.
Qu’il s’agisse de la rive sud ou de la rive nord, l’agriculture méditerranéenne a un coût humain sous-estimé, celui des migrants travaillant dans les enclaves d’agriculture intensive.
In fine, l’agriculture et les modes d’alimentation constituent une bonne entrée pour interroger la nature des relations entre rives nord et sud de la Méditerranée.
12h30-13h30
Conclusions
Tarifs |
Entrée libre sur inscription : i2mp@mucem.org |
Lieu | Mucem, fort Saint-Jean— MucemLab |
Horaires | 8 juin, de 9h00 à 17h30 9 juin, de 9h00 à 13h30 |