tract - "Toxipride"

2002.126.160

Description

France

Île-de-France

Paris

1998

Act Up-Paris - Act Up-Paris juin 1989 - ...

Papier, impression

Largeur : 14.5 cm

Longueur : 21 cm

Poids : 2.6 grammes

Réalisé à partir d'une feuille de papier A4 imprimé sur une face en noir, le tract porte un texte de présentation d'une manifestation de l'association ACTUP PARIS. Le texte est introduit par un titre en gros caractères noirs; Il est divisé en deux colonnes et comporte en son centre le logo dans un carré noir en haut et blanc en bas. Le texte est introduit par un titre en gros caractères noirs; Il est divisé en deux colonnes et comporte en son centre le logo d’Act Up-Paris dans un carré noir en haut et blanc en bas. Un encart en caractères noirs gras demande une modification législative en dessous et deux lignes rappellent les coordonnées de l'association. Fond blanc, lettres noires. Au centre, le logo d' Act Up-Paris. En haut, en grandes lettres noires : "Toxipride" "De cette manifestation, nous souhaitons faire une Pride. Une "Toxipride" qui serait aux usagers de drogues ce que la Gay Pride est aux pédés et aux lesbiennes : un moment de fierté et de visibilité. Afficher une fierté d'usager, c'est d'abord refuser la clandestinité que la loi nous impose, parce qu'elle nous met en danger. Aujourd'hui près de la moitié des usagers de drogues par voie intraveineuse sont atteints par le virus du sida et/ou par le virus de l'hépatite C. En criminalisant les usagers de drogues, la loi de 1970 les condamne à la précarité, les expose au risque, entrave leur accès aux soins et les prive des avancées de la recherche. Afficher une fierté d'usager, c'est aussi parler pour son propre compte. C'est substituer au discours convenu sur la "toxicomanie" un témoignage d'usager de drogues irrégulier, hédoniste et non-dépendant, énoncé à la première personne. C'est s'opposer à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, font métier de la représentation du "drogué" et tirent profit de son silence : le drogué des médecins et des psychiatres, des policiers et des juges, des conservateurs de droite et de gauche ; un drogué malade ou délinquant - toujours misérable, toujours dangereux. Afficher une fierté d'usager, c'est au fond contester les catégories officielles au nom d'une expérience vécue. C'est avouer un plaisir et le revendiquer parce qu'il est réel - no plus ni moins que les dangers encourus. Ce que l'usager sait, c'est qu'il y a des produits plaisants s'ils sont bien utilisés, et dangereux s'ils le sont mal. Une variété de produits légaux (et qui ne l'ont pas toujours été) ou illégaux (et qui n'ont pas à le rester) dont les effets dépendent entièrement de leur usage. Etre "responsable", c'est admettre la réalité des drogues plutôt que prétendre l'éradiquer ; c'est écouter les usagers que nous sommes, plutôt que les traîner en justice; c'est aider au développement d'une maîtrise pratique des drogues plutôt que l'étouffer; c'est contrôler et garantir la qualité des produits plutôt que les diaboliser. La responsabilité de la société aujourd'hui, c'est de légaliser les "(phrase inachevée, rien au verso du tract) En gras en bas du tract "Act Up -Paris exige l'abrogation de l'article L.630, qui bloque le débat sur les drogues ; l'abrogation de la loi de 1970, qui réprime leur consommation ; et la légalisation contrôlée de tous les produits, pour en permettre un usage maîtrisé."

Don: Françoise Loux