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Livre - 52 (1) - 2017 - Allaitement entre humains et animaux : représentations et pratiques de l’Antiquité à aujourd’hui

2PC AET 20

Description

Livre

Arena Francesca

Foehr-Janssens Yasmina 1960 - ...

Prescendi Francesca 1967 - ...

Proposé par Mmes Arena, Foehr-Janssens, Papaikonomou et Prescendi dans le cadre du projet Lactation in history, le premier numéro de cette année 2017 débute par un très beau volume consacré à l’allaitement entre hommes et animaux. À partir de sources antiques, médiévales, modernes et contemporaines, les auteurs illustrent la profondeur historique de ce phénomène culturel qui est étroitement associé à la perception de la relation homme-animal dans chaque société. Dans le cadre du mythe qui sert à construire l’identité sociale de l’individu, il peut relever du symbolique aussi bien que des nécessités réelles et des pratiques d’une société. Riche et divers, ce volume propose de réfléchir par le biais de ce thème particulier, à la définition de l’humanité et de l’animalité au moment où ils entrent dans un contact corporel très étroit comme celui de l’allaitement au sein ou de l’ingestion d’un liquide corporel. Les différentes représentations et interprétations de l’allaitement interspécifique associées à des pratiques attestées mettent en évidence l’hétérogénéité des modes de relation entre les espèces vivantes, ainsi que des savoirs et de leur circulation.

ARENA Francesca, FOEHR-JANSSENS Yasmina, PRESCENDI Francesca, Avant-propos, p. 7 TRINQUIER Jean, Le lait des prédateurs : sur quelques cas d’allaitement interspécifique dans la littérature grecque et latine, p. 17 RÉSUMÉ Le but de cet article est d’évaluer plus précisément le caractère éventuellement problématique de l’allaitement interspécifique dans les sources grecques et latines de la fin de l’époque républicaine et des deux premiers siècles de l’empire, en confrontant d’une part les discours relatifs aux nourrices et à l’allaitement non maternel, d’autre part les récits d’enfance exceptionnelle qui font spectaculairement intervenir des prédateurs, ainsi que les textes poétiques qui ressortissent au « topos de l’insensibilité », forme stéréotypée de reproche où l’ascendance réelle est remplacée par une ascendance fictive mieux à même d’expliquer la dureté ou la cruauté du personnage. Si l’idée de la transmission de caractères par le lait n’est qu’exceptionnellement mise en avant dans les récits d’enfance héroïque ou royale, elle est systématiquement présente lorsqu’on prête à un tiers une nourrice issue d’une espèce lointaine et féroce. C’est ainsi que le bestiaire de l’allaitement interspécifique s’enrichit d’un animal nouveau, la tigresse, promis à une belle fortune littéraire. L’idée d’une transmission de caractères par le lait est une idée bien présente dans la culture romaine, où elle traduit sans doute l’angoisse suscitée par le recours à un lait étranger qu’implique le choix d’un allaitement non maternel. Elle est cependant mobilisée dans des contextes qui sont toujours polémiques ; elle constitue une version possible de la réalité plus qu’une représentation orientant de façon décisive les pratiques. L’absence, dans la société romaine d’époque impériale, d’une véritable parenté par le lait corrobore cette interprétation. ABSTRACT Predator’s milk: on particular cases of interspecies suckling in Greek and Latin literature This paper discusses the nature of interspecies suckling in Greek and Latin sources at the end of the Republic and in the first two centuries of the Empire, by confronting different views on wet nurses and non-maternal nursing as found in outstanding birth or childhood narratives dealing with extraordinary predators, as well as in poetic texts displaying the “topos of insensitivity”, or lack of empathy, a stereotypical way of blaming a fictional parenthood for a character’s harshness and cruelty. Heroic or royal childhood narratives rarely mention personal character as being passed on by breastfeeding, unless it was performed by a third party, a nurse, with preferably a ferocious and distant background. This explains why the bestiary of interspecies suckling eventually included the tigress, a figure that would later become a popular romance staple. The belief according to which personal character was passed on to one’s offspring by breastfeeding is found in Roman culture. While it certainly expressed VENTURINI Céline, Le lait du lion : identité épique et parenté mythique dans quelques récits profanes (XIIIe-XVe siècle), p. 37 RÉSUMÉ Omniprésent dans l’héraldique, incontournable dans les bestiaires, le lion apparaît sans conteste comme la figure du pouvoir par excellence au Moyen Âge. Si le personnage du « chevalier au lion » est bien connu en littérature, il arrive également que les récits mettent en scène la rencontre d’un lion et d’un petit enfant ou un nourrisson. Le félin, qu’il soit mâle ou femelle, joue alors le rôle de nourrice. En comparant des passages tirés notamment de La Belle Hélène de Constantinople, de Lion de Bourges et d’Octavien, cet article vise à réfléchir au rôle du « lion-nourrice » dans l’enfance du héros et à l’influence de ce lait un peu particulier sur son devenir. ABSTRACT The Lion’s Milk: epic identity and mythical kinship in some non-religious narratives (13th-15th century). The lion is indisputably the ultimate figure of power in Middle Ages: it is represented profusely in heraldry and has a prominent place in bestiaries. Apart from the traditional character known as the “Chevalier au Lion” (The Knight of the Lion), the animal can also be found in some narratives which feature the relationship of a lion and a child or an infant. In this case the feline, either male or female, nurses the child. This article aims at thinking about the role of the “nursing lion” in the hero’s childhood, and the influence of this special milk on the future epic hero, using excerpts from La Belle Hélène de Constantinople, Lion de Bourges and Octavien. PRESCENDI Francesca, Romulus et Rémus, la louve et la prostituée, p. 45 RÉSUMÉ Que pensait un Romain ou un voyageur étranger quand il voyait la statue de la louve allaitant Romu¬lus et Rémus ? Pourquoi la louve est-elle plus présente que la mère des jumeaux, Rhéa Silvia, dans l’iconographie et dans la littérature antique ? En essayant de répondre à ces questions, nous étudierons le mythe le plus connu d’humains allaités par un animal. À travers les textes qui décrivent cet épisode, nous voulons comprendre ce que signifie être allaité par un animal sauvage qui, certes, appartient au domaine du dieu Mars, mais qui cependant n’est pas associé à un imaginaire complètement positif. En effet, « louve » désigne aussi la prostituée, à cause de son avidité supposée. La louve est donc un symbole des origines humbles et sordides, à partir desquelles l’Vrbs a su tout de même s’élever jusqu’à la grandeur de l’époque augustéenne. Elle est également, de par son rapprochement avec les basses couches de la population (bergers et prostituées), un symbole de la légitimation du mélange social et ethnique propre à ville de Rome. ABSTRACT Romulus and Remus, the she-wolf and the prostitute. What did a Roman or a foreigner traveller think when seeing the statue of the she-wolf breastfeeding Romulus and Remus? Why is the she-wolf more present than the mother of the twins, Rhea Silvia, in the iconography and in the classical literature? While trying to answer these questions we will study the most well-known myth of humans who were breastfed by an animal. Through the texts which describe this episode we will try to understand what means being breast-fed by a wild animal which certainly belongs to the domain of the god Mars, but which however is not associated with a completely positive imagination. In fact, the epithet « she-wolves » designed also the prostitutes because of their alleged greed. The she-wolf is the very symbol of the humble and sordid origins from which the Vrbs has risen to the splendour of Augustan time. By its links to the population’s low classes – shepherds and prostitutes – she is also a legitimation symbol of the social and ethnic mixing, typical of the city of Rome. MCCRACKEN Peggy, Fantastic lactations: fiction and kinship in the French Middle Ages, p. 53 ABSTRACT Among the many representations of cross-species suckling in medieval French literature, two fourteenth-century examples are remarkable for their portrayals of fantastic creatures that nurse human infants. In Le conte du papegau (The Tale of the Parrot), a unicorn suckles a motherless child, and in Tristan de Nanteuil (Tristan of Nanteuil), a siren nurses a child abandoned at sea. The substitution of a fantastic creature for the wild animal that more commonly suckles an abandoned child emphasizes the fictionality of the episode. This emphasis on the fictional and the fantastic opens a moment of reflection in which the relationships defined through suckling come under consideration. Fantasy disrupts the conventional representation of kinship bonds based on blood and introduces symbolic relationships based on shared milk; cross-species nursing defines cross-species kinships. RÉSUMÉ Allaitements fantastiques : fiction et parenté au Moyen Âge français. Parmi les maintes représentations de l’allaitement interspécifique dans la littérature médiévale française, se trouvent deux exemples remarquables de créatures fantastiques qui allaitent des enfants humains. Dans Le conte du papegau, une licorne nourrit un enfant sans mère et dans Tristan de Nanteuil, une sirène allaite un enfant abandonné en mer. La substitution d’une créature fantastique à l’animal sauvage, qui plus souvent nourrit l’enfant humain abandonné, souligne le caractère fictionnel de l’épisode. Cette insistance sur la fiction et sur le fantastique ouvre une interrogation sur les relations définies par l’allaitement. La fantaisie trouble la représentation conventionnelle des liens de parenté fondés sur le sang et introduit des relations symboliques fondées sur un lait partagé ; l’allaitement entre animal et humain définit une parenté interspécifique. ERMACORA Davide, The comparative milk-suckling reptile, p. 59 ABSTRACT Cross-cultural folk beliefs about milk-suckling or milk-drinking amphibians and reptiles have long been noted by scholars. European dialectal folklore, for instance, has countless instances of cow-suckling and milk-stealing animals including butterflies, reptiles, batrachians, hares, hedgehogs and nocturnal birds. These creatures are regularly said to sneak into the domestic space at night to suck life-giving milk or blood from cattle and women. The early documentary evidence for this set of ideas, which relies, in great part, on the motif of breasts or udders suckled by a snake or similar animals such as toads or lizards, has not yet received the study it so richly deserves. Ideally, a comparative study of the milk-suckling reptile (both animal-human and animal-animal) would be carried out across the full gamut of relevant disciplines including ethnology, linguistics, philology, folklore and historical-religious studies: this would naturally include pre-modern written references and an analysis of their transmission. This paper aims to open up new avenues for research on the traditional fondness of snakes for milk, a truly ‘impossible biology’. It is built around several known and little known pre-modern literary and iconographic sources – examples can be found from much of Eurasia – and adopts an interdisciplinary and retrospective comparative method. RÉSUMÉ Le reptile buveur de lait dans une perspective comparée. Les croyances folkloriques interculturelles concernant les amphibiens et reptiles lactophages ont long¬temps été relevées par les chercheurs. Le folklore dialectal européen, par exemple, recèle d’innombrables occurrences d’animaux surpris à boire ou à voler du lait. Parmi ces animaux on trouve généralement les papillons, les reptiles, les batraciens, les lièvres, les hérissons et les oiseaux nocturnes. Ces créatures sont régulièrement accusées de s’introduire subrepticement dans les espaces domestiques pour s’abreuver directement du lait ou du sang du bétail et des femmes. La documentation existante autour de cette croyance, illustrée par le motif des seins ou des mamelles tétées par un serpent ou un animal similaire (lézard, crapaud, etc.) n’a pas encore fait l’objet de l’étude approfondie qu’elle mérite pourtant. Idéale¬ment, une étude comparative des reptiles lactophages (avec relations de lactophagie entre animaux et entre l’animal et l’homme) doit être menée à travers toute la gamme des disciplines pertinentes telles que l’ethnologie, la linguistique, la philologie, le folklore et l’histoire des religions ; un tel projet est naturellement porté à inclure des références écrites prémodernes et l’analyse de leur transmission. Cet article tend à ouvrir de nouvelles pistes de recherche autour de l’analyse du penchant traditionnel des serpents pour le lait, véritable « biologie impossible ». Basé sur de nombreuses sources plus ou moins connues de la littérature et de l’iconographie prémodernes – les exemples proviennent de plusieurs lieux diffus dans l’espace eurasiatique – il adopte une méthode comparative interdisciplinaire et rétrospective. VOLOKHINE Youri, Le lait et l’allaitement dans le discours égyptien sur la constitution du corps, p. 83 RÉSUMÉ L’étude de plusieurs motifs mettant en scène un « allaitement interspécifique », dont celui du pharaon allaité, permet de comprendre la relation particulière que nouent les déesses et le souverain qui s’alimente à leur sein ou à leur mamelle. L’examen des scènes figurées révèle une théologie de l’allaitement et du lait, autour de la transmission de la vie par un fluide divin. Les différents aspects revêtus par la déesse allaitante conduisent également à s’interroger sur la nature du corps dans les conceptions propres à l’Égypte pharaonique, et à réfléchir sur la part masculine et féminine dans sa constitution ainsi qu’au rôle du lait dans la physiologie pharaonique. ABSTRACT Milk and suckling in the Egyptian discourse on the constitution of the body. The study of several motives about “interspecific feeding”, among which that of the breast-fed Pharaoh, allows to understand the particular relation which tie some goddesses and the sovereign, who feeds in their breast (or udder). The examination of the figurative scenes reveals a theology of the feeding and of the milk, around the transmission of life by a divine fluid. The various aspects taken on by the breast-feeding goddess also lead to wonder about the nature of the body in the conceptions of Pharaonic Egypt, and to precise Egyptian ideas about the male and feminine parts in the constitution of the body, and also about the role of the milk in the pharaonic physiology. GUILHEM Dorothée, BOËTSCH Gilles, Lait maternel ou lait de vache ? La production du corps de l’enfant par deux liquides nourriciers chez les Peuls du Ferlo (Sénégal), p. 91 RÉSUMÉ Dans la région du Ferlo au Sénégal, les femmes peules allaitantes introduisent précocement le lait animal dans le régime alimentaire des nourrissons. Ce mode de nourrissage des enfants en bas âge permet d’émettre une réflexion sur les relations de complémentarité, d’homologie ou de remplace¬ment existantes entre les laits humain et animal, en fonction du statut et des rapports de proximité que ces pasteurs instaurent avec leurs bovins. ABSTRACT Breastmilk or cow’s milk? Production of the child’s body by two liquid foster among the Fulani of Ferlo (Senegal). In the Ferlo region of Senegal, lactating women Fulani early introduce animal milk in the diet of infants. This method of feeding the infants used to introduce a reflection on the relations of comple¬mentarity, homology or replacing existing between human and animal milk, according to the special relationship that these pastors establish with their cattle. BRETIN-CHABROL Marine, L’ânon, la jument et la mule : allaitement interspécifique et hybridation chez les agronomes romains, p. 103 RÉSUMÉ Afin de produire des mules, animaux hybrides nés de la saillie d’un âne et d’une jument, certains éleveurs de l’Antiquité commencent par habituer l’ânon à ces femelles en le donnant à nourrir à l’une d’elles. La lecture des textes qui rapportent cette pratique (Aristote, Histoire des animaux, VI, 23 ; Varron, Écono¬mie rurale, II, 8 ; Columelle, De l’agriculture, VI, 37 ; Pline, Histoire naturelle, VIII, 171-175) révèle la curiosité des auteurs pour une technique humaine qui permet à l’éleveur de s’affranchir des cadres de l’espèce en utilisant la capacité du lait maternel à transformer le petit qu’elle nourrit. La mule, merveille de l’art, est à la fois le début et la fin de sa lignée puisqu’elle est stérile, et l’allaitement interspécifique entre ses ascendants reste une exception dans le corpus des agronomes romains. Cependant, dans un contexte culturel où l’on ne porte pas une attention très rigoureuse au rang des taxons que l’on décrit, les exemples d’allaitement interspécifique entre animaux servent de modèle analogique pour dénoncer, au sein de la société humaine, l’emploi de nourrices serviles dans les grandes familles romaines (Aulu- Gelle, Nuits attiques, XII, 1, 14-18). ABSTRACT The ass’s foal, the mare and the mule: interspecific suckling and hybridation according to the Roman agronomists. In order to produce mules, the hybrid of an ass and a mare, some farmers of Antiquity begin by making the ass’s foal used to sucking on a mare. When reading the texts which tell us about this habit (Aristotle, History of Animals, VI, 23; Varro, On Agriculture, II, 8; Columelle, On Agriculture, VI, 37; Pliny, Natural History, VIII, 171-175), we notice that the authors are keen on teaching a technique which allows the breeder to overcome the species barrier, thanks to their opinion that a mother’s milk transforms the kid she suckles. The mule, being at the same time the beginning and – since it is sterile – the end of a breeding line, is a miracle of the breeding art, and the interspecific suckling between its forerunners remains an exception in the agronomic corpus. Still, in a cultural context where no rigorous attention is given to the taxa described, examples of interspecific suckling between animals serve as analogy to disparage the use of slave wet-nurses within human society, notably among the noble Roman families (Gellius, Attic Nights, XII, 1, 14-18). SCHOLL Sarah, Nourrir au lait de vache. L’alimentation des bébés entre nature et technique (1870-1910), p. 113 RÉSUMÉ Dans le dernier tiers du XIXe siècle, le lait de vache devient l’aliment de substitution majoritairement utilisé pour nourrir les enfants en bas âge car il est considéré comme un produit à la composition idéale offert directement par la nature. Médecins, hygiénistes et philanthropes n’en affirment pas moins que cet allaitement au biberon est « artificiel ». Il est conçu comme une réponse aux défis posés par la société moderne : l’impossibilité d’allaiter pour certaines mères, doublée de la condamnation morale et hygiénique de la mise en nourrice. Cet article décrit et interprète l’articulation entre les concepts de naturel et d’artificiel dans l’alimentation des nourrissons. Il analyse à quelles conditions le lait animal peut se substituer à l’allaitement maternel, dans le contexte d’une reconfiguration plus générale de la place du lait dans l’alimentation humaine, liée à l’urbanisation, l’industrialisation et la révolution pasteurienne. Les débats suscités par ces questions sont retracés à l’aide d’un corpus d’écrits médicaux et de procès-verbaux de congrès internationaux des années 1870-1910. L’article met en évidence que le lait de vache n’est préconisé dans l’allaitement des enfants que s’il est contrôlé, standardisé, stérilisé, voire complété par d’autres substances. Ce lait nouveau, fruit de la science et du progrès, est mis au service d’un projet de société qui cherche à modeler des citoyens forts et sains, élevés au sein de leur propre famille. ABSTRACT Drink Cow’s milk. Nature and technology in baby’s nutrition (1870-1910). In the last third of the nineteenth century, cow’s milk became the most common substitute to maternal milk for young children because it was valued as a natural product which contained the ideal nutriments. Nevertheless, doctors, hygienists and philanthropists claimed that bottle-feeding was “artificial”. It was conceived as the best solution to one of the challenges facing modern society to get rid of wet nursing on moral and hygienic grounds while offering a solution for those mothers who could not breastfeed their babies. This article describes and interprets the articulation between the concepts of natural and artificial in discourses concerning the infants diet. It analyzes the neces¬sary conditions for animal milk to become a substitute to breastfeeding at a time when the place of milk in consumers’ diets was changing due to urbanization, industrialization and the Pasteurian revolution. The debates aroused by such questions can be traced back to a corpus of medical texts and transcripts of international congresses from the years 1870-1910. The article shows that cow’s milk was recommended to feed babies only if it was controlled, standardized, sterilized or even supplemented by other substances. This new milk, the result of progress and science, carried the project of a new society where strong and healthy citizens were raised in their own families. QUAGLIARIELLO Chiara, Le recours contemporain au lait d’ânesse : regards croisés entre les mères, les pédiatres et les éleveurs, p. 121 RÉSUMÉ Les enquêtes statistiques signalent que le lait de vache transformé est le principal substitut du lait maternel en Italie. Or, que se passe-t-il quand le lait maternel ne suffit pas à l’alimentation des bébés et que ces derniers sont allergiques ou intolérants au lait de vache ? L’une des solutions possibles réside dans le recours au lait d’ânesse, une pratique ancienne réapparue récemment dans le paysage périnatal italien. Se fondant sur les résultats d’une recherche réalisée en 2015 en Italie, cet article se focalise sur trois questions principales : premièrement, à partir de quand et selon quelles modalités certains pédiatres italiens ont commencé à inclure le lait d’ânesse parmi les produits conseillés aux mères pour l’alimentation des enfants ; deuxièmement, pourquoi, malgré ses propriétés nutritives et thérapeutiques, le lait d’ânesse continue de jouer un rôle marginal sur le marché de l’alimentation pédiatrique et néonatale en Italie ; troisièmement, quel est le sens que les parents qui recourent au lait d’ânesse construisent autour de cette pratique. ABSTRACT The modern use of donkey milk. An inquiry on mothers, paediatricians and breeders’ perspectives. Statistical surveys indicate that processed cow’s milk is the main substitute for breast milk in Italy. However, what happens when breast milk is not sufficient to feed babies and the latter are allergic or intolerant to cow’s milk? One of the possible solutions is the use of donkey milk, an ancient practice recently reappeared in the Italian perinatal landscape. Based on the results of a research carried out in Italy in 2015, this article focuses on three main issues: firstly, from when and how certain Italian paediatricians began to include donkey milk among the products recommended to mothers for feeding children; secondly, for what reasons, despite its nutritive and therapeutic properties, donkey milk is still marginal in the paediatric and neonatal food FOEHR-JANSSENS Yasmina, Postface Mowgli et Tarzan : l’allaitement entre humains et animaux à la mode (post-)coloniale, p. 131