Livre - Bourgogne en coiffes

Un élément identitaire majeur, lié au costume régional, est la coiffe. Or le Musée de la vie bourguignonne Perrin de Puycousin conserve plus de 800 coiffes. Depuis 1990, l'analyse de ce corpus a permis d'en établir une typologie et de rassembler des détails qui optimisent la connaissance des habitudes liées au port du costume traditionnel. En effet, n'ayant plus d'informateurs et les investigations menées par les folkloristes laissant souvent de nombreux détails dans l'ombre - il s'agit d'un regard masculin!- , il a paru opportun de revisiter les collections en affinant les méthodes d'analyse qui se rapprochent désormais d'une démarche archéologique. Ainsi en 1995, un catalogue Couvrez ce sein que je ne saurais voir...restituait au public cette démarche et aujourd'hui commence une série de publications sur les coiffures. En effet, compte tenu de l'abondance de la moisson, il a paru judicieux de publier ce travail en plusieurs temps. Cette série commence en respectant les âges de la vie avec un catalogue sur les bonnets d'enfant, puis se poursuivra par des publications sur les coiffes liées aux différents terroirs maçonnais et bressans, avant de s'achever sur celle des bonnets dont on se demande s'il y a vraiment un ancrage sur un territoire. Ce catalogue nous fait entrer dans l'intimité des us et coutumes. On y apprend qu'en Bourgogne, les garçonnets sont plus coquets que les fillettes, qu'ils n'abandonnent leur bonnet qu'à cinq ans pour adopter le chapeau alors que les filles ne le quittent qu'au moment de leur adolescence pour arborer une coiffe immaculée qui éclaire leur visage. Seule la dévergondée montre les reflets de sa chevelure; ne dit-on pas d'ailleurs qu'elle a jeté son bonnet par dessus les moulins?