Livre - Passions de joueurs

ÉDITORIAL DELANNOY Pierre, À vous de jouer, p. 7 Toujours un plus est exprimé dans ces situations, tranches de vie, tranches d’espace qui ainsi se lient par une politique différente de l’existence… I JEUX DE L’ARGENT ET DU HASARD Part maudite ou part de rêve, la passion du jeu se vit à Belleville comme à Monaco. DYAN Brigitte, Le dur désir de gagner, p. 12 Au poker, B.H. les plumait tous avec la même application. Mais le plaisir du gain était de moins en moins fort... La métamorphose d’un noctambule en honnête homme. DELANNOY Pierre, Poker pour une vierge corse, p. 18 Femmes à l’église, hommes au poker. À la rencontre de la Corse profonde, un jeune ethnologue découvre des bergers qui sont aussi des joueurs, mais point des flambeurs. DELANNOY Luc, Mémoires d’une enfant du jeu, p. 22 Joueuse ou junkie ? Regardez-la. Regard hypnotique et veines saillantes. Elle est accro. Écoutez-la. L’histoire de sa passion confine à la fiction. Las Vegas est tout prêt, gare au coup de cœur ! WASSNER Charles, Jeux en sous solitude, p. 25 On achève bien les joueurs. Les agences « course par course » sont là pour ça. Officielles mais bien souterraines, elles accueillent des immigrés en rupture d’identité ou des marginaux en tout genre. WASSNER Charles, La passion tranquille, p. 30 Un ex-professionnel des courses raconte sa reconversion en père au foyer ; « Qu’est-ce que je pourrais bien faire avec de l’argent ? J’ai absolument tout ce qu’il me faut. » WASSNER Charles, Une vraie fièvre de cheval, p., p. 38 William joue depuis quinze ans aux courses. « S’il n’y avait pas le trotteur français je serais mort. » FAROUZ Pierre, PICHOL Michel, La chasse au pigeon, p. 38 Un dé "dans la poche, une boîte de conserve à la main, le bonneteur s’installe avec son carton sur le trottoir et commence à accrocher les petits immigrés. Jeu et arnaque. BACHMAN Laurence, Charter pour Forges-les-Eaux, p. 45 Chaque samedi après-midi, des joueurs de Clichy, de Belleville ou d’ailleurs prennent le car pour Forges-les-Eaux, premier casino où l’on peut jouer à la roulette à 100 km de Paris. DYAN Brigitte, Martingales, flambeurs et systémiers, p. 48 Comment gagner au casino ? Avec un ordinateur, avec fièvre, ou encore avec la prudence petite bourgeoise des fonctionnaires du tapis vert. DYAN Brigitte, Les légendes dorées, p. 50 À Monte-Carlo ou à Macao, ils jouent et ils gagnent. Habiles manipulateurs ou génies incompris, ce sont les grandes figures du jeu d’argent. DYAN Brigitte, L’arnaque, p. 53 Tricheurs amateurs, croupiers indélicats et truqueurs de cylindre de roulette. L’appât du gain l’emporte sur la passion du jeu. DYAN Brigitte, Casinos : des directeurs indélicats, p. 56 La meilleure façon de tricher au casino est encore d’en être le directeur. Scandales et inculpations éclaboussent le milieu des jeux. II LE DESSOUS DES CARTES Quand la société joue contre ses jeux, tout contre, l’hypocrisie est de règle. PICHOL Michel, L’Écureuil contre la loterie, p. 62 Patron paternaliste de la moitié du XIXe siècle, Delessert est à la fois l’inventeur des Caisses d’Épargne et le fossoyeur des loteries. Le peuple ne jouera plus, il économisera… CHARLES Gilbert, Double jeu à Monte-Carlo, p. 68 Le jeu d’argent n’est pas une passion, c’est aussi un secteur économique. Monaco, ses problèmes financiers, ses luttes syndicales et politiques... ses casinos américains. DELANNOY Pierre, ANTONIETTI P. A, La roulette engloutie, p. 76 Pierre Ducis, dynamique P.-D.G. du casino d’Enghien, court depuis très longtemps après le même rêve : que le ministère de l’Intérieur l’autorise à exploiter la roulette. DELANNOY Pierre, ANTONIETTI P. A, À vous de jouer, Messieurs les Politiques, p. 83 Soit une gestion privée archaïque et une politique officielle hypocrite, soit l’informatisation, la régionalisation et l’intégration dans la sphère générale des loisirs. CHANCEL Jules, Partie nulle, p. 95 Le loto, c’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter gros... Sans panache et sans vie, il s’impose comme un refus de toute histoire… BACHMAN Laurence, Le hasard et la félicité, p. 97 Entretien avec Marc Guillaume : La dépense pure qui soustend les jeux de hasard et d’argent n’est ni acceptée par nos sociétés ni analysée par nos penseurs. DELANNOY Pierre, DYAN Brigitte, B.A. BA pour presque débutants…, p. 102 III HAUTES FINANCES : LES RISQUES DU MÉTIER Comment se protéger d’un risque ? En prendre d’autres. Un ordinateur dans la tête et beaucoup d’intuition pour le grand jeu du business… PARAY Véronique, Les affaires, un jeu d’enfant !, p. 116 Jacques Henri Djian, P.-D.G. de Locamusic et de Ciné-Vidéo-Club : « Ce qu’il manque aujourd’hui aux P.M.E., ce sont les idées, l’audace et le goût du risque. Aujourd’hui, on recherche des garanties maximales dans un monde sans garantie nulle part. » MARTI Serge, L’œil sur le dollar, le cœur bien accroché, p. 120 « Au milieu des dizaines de téléphones en ligne toujours ouverte, branchés sur les places financières du monde entier, se nouent parfois en quelques secondes des contrats de plusieurs centaines de millions de francs. MARTI Serge, Venture capital : les paris sont ouverts, p. 122 « Il faut du nez, mais aussi aimer les situations complexes en se retirant d’une affaire pour jouer sur telle autre. » Les Ventures capitalistes : une autre façon d’investir... CHAMBON Philippe, Poker pétrolier à Rotterdam, p. 128 «Allo, j’ai 15 000 tonnes de Naphta qui me brûlent les doigts. Je te laisse le tout pour 290. Ça t’intéresse? » Sur le marché spot, on peut faire faillite en une semaine ou en une journée. PARAY Véronique, Un contre tous, p. 136 Ou l’art et la manière d’être trésorier international. DEBACHE Guy, La stratégie d’un morceau de sucre, p. 141 Les vrais professionnels du jeu ont su plumer les amateurs. Le krach de la bourse de commerce de Paris en 1974 restera gravé dans la mémoire des spéculateurs pendant de nombreuses années. ROULEAU Éric, La bourse sauvage du Manakh, p. 146 À la bourse parallèle du Koweit, les spéculateurs ont émis pour 14 milliards de chèques en bois. DELANNOY Pierre, Dans ce marché de l’illusion, rien n’est réel : ni les sociétés, ni les dollars…L’argent n’a pas d’odeur ?, p. 148 Entretien avec Judith Smith, gérant de patrimoine : « L’intuition est essentielle. Les agents de change en France ne savent pas jouer avec les moyens qu’il faut, ne savent pas remuer les choses pour que ça bouge. » ARCELIN René, Usines à prendre, usines à vendre, p. 157 « Je suis un ange traversier, un agent d’affaires, je suis les usines… » IV TOUTE LA VIE COMME UN JEU Entre la soumission et la révolte, une troisième voie, entre la réalité et la fiction, un autre mode de communication. CHAMBON Philippe, Le jeton de la liberté, p. 162 Au jeu du gendarme et des voleurs, ce sont des petits, des potes de banlieue oubliés gentiment sur les rivages des années 50 et des éternels perdants ! LESAGE DE LA HAYE Jacques, Ils cassent le jeu…, p. 164 « Eux sont « des méchants », « born to be wild ». Entre cynisme et ironie par révolte et par défi, ils tentent la chance et les braquages… pour casser le jeu social, pour pouvoir jouer le leur ! CHAMBON Philippe, La poudre aux yeux de Thérèse, p. 174 Mystificatrice de grand talent, Thérèse Humbert a passé sa vie à duper notaires et financiers crédules. Grande vie et Belle époque… Contre 5 ans seulement ! CHAMBON Philippe, Les aventuriers du bar perdu, p. 178 Prolo puis routard, toujours guidé par un Tao de base et de certitude, Francis a joué longtemps à saute-mouton par-dessus les frontières. « Et l’émotion, mec ! » PICHOL Michel, Naples, le jeu de la nécessité, p. 182 Entre licite et illicite, nécessité et ironie, les Napolitains ont construit toute une stratégie collective d’existence. Métiers inédits, vols et combines, « collectif autonome des contrebandiers ». La camoria (mafia locale) est trop proche. VÉRICOURT Guillemette de, La tombola nocturne des femmes de Naples, p. 188 « Elle fait 60 : elle se lamente. Jésus, Jésus ! Et pourquoi se lamente-t-elle la pauvre petite ? Parce qu’elle a vu le 30, les couilles du lieutenant. Madonna Mia ! » KERORGUEN Yan de, Cartes tsiganes, p. 190 « Éternels « jokers », contraints à jouer toute leur mise pour déjouer les pièces des sociétés sédentaires, les Tsiganes sont souvent pris à leur propre jeu… comme au nôtre ! FLANET Véronique, La mort au coin de la rue, p. 198 « La vida no vale nada. » Seule la mort glorieuse permet à ces Mexicains de combler le vide ambiant de leur quotidien désuet. Toujours comme s’ils jouaient leur dernier acte, anxieux de rester inscrits dans la mémoire des villageois... DECOUST Michèle, De panache et de poudre, p. 201 Jeux qui fleurissent sur les champs de bataille, dans le feu de l’action ou dans la torpeur des heures à tuer... Jeux de la frime et du défi… DECOUST Michèle, À coups de bluff et de blues, p. 210 Homme d’affaires international, X… ne cesse de monter des coups : coups de cœur, coup d’argent, coups de poker... mais pour braver qui ? Alors là, c’est vous dévoiler ce qui n’appartient qu’à moi. » VIALLE Tatiana, Et viva la comedia !, p. 219 Jean Carmel : « Se mettre dans la peau d’un personnage... et la ranger tous les soirs au vestiaire, pour ne pas devenir la parodie de soi-même. » COULIBEUF Pierre, «Si tu m’aimes, sois cruelle », p. 225 KERORGUEN Yan de, « Je veux être maltraité et trahi par la femme que j’aime. Plus elle sera cruelle, mieux cela vaudra. C’est aussi une jouissance » {Vénus à la fourrure, Sacher-Masoch).La balle au Polonais, p. 232 Le monde rentrait dans son arme. Jean de Potocki la retourna contre lui et ne loupa pas son coup. Les murs de la pièce maculés de cervelle dessinaient des contrées aux formes étranges… DELANNOY Pierre, La fatalité ordinaire, p. 234 Entretien avec Jean BAUDRILLARD : Ce qui ne se joue pas n’est rien. Tout est là ! Dans cette rencontre du jeu et de la banalité.