Livre - L'Art nouveau en France

B 5188

Description

Livre

Flammarion

Silverman Debora 1954 - ...

Collins Dennis

Presentation materielle : 379 p.-[10] p. de pl. en coul.

Dimensions : 24 cm

L'art nouveau en france de Debora L. Silverman est bien l'ouvrage d'une élève de Carl Shorske, le célèbre historien de la Vienne 1900, en ce qu’il incarne avec talent cette nouvelle approche pluridisciplinaire du monde des formes et des idées. Travaillée par un besoin viscéral d’unité et de convergence, la France des années 1890-1900 se prête parfaitement à cette méthode féconde de croisement de l’analyse formelle et de recherche attentive des données sociales, politiques et institutionnelles. Le régime recherche alors la réconciliation avec les milieux aristocratiques sur fond de solidarité anti-socialiste, au moment même où la fragilité du commerce extérieur incite à miser sur l’artisanat de luxe plutôt que sur une technologie industrielle avancée. Debora L. Silverman détaille le sens et les étapes de cet appel à l’unité des arts qui ferait du modèle français, à l’encontre des pays voisins, le lieu d’épanouissement – en serre chaude- d’une culture officielle garantie par le ralliement de l’élite artistique et bourgeoise. Une masse considérable de documents et de témoignage invite à suivre la thèse de l’auteur suivant laquelle l’aspiration à l’identité nationale se retrouverait dans les formes Art nouveau ressenties comme un renouvellement de la tradition française rococo. Il y a la face rocaille qui renoue avec l’unité des arts et l’intimisme organique mais il y aussi la face « des Esseintes ». Là réside, selon l’auteur la modernité spécifique de l’Art nouveau qui enregistre toutes les oscillations nerveuses que le langage des artistes et des écrivains emprunte alors à la neuropsychiatrie fin de siècle. Tout un discours préfreudien, initié par Charcot et Bernheim, relie la courbe organique des arts décoratifs à la palpitation nerveuse, à la suggestion hypnotique, bref à la neurasthénie chère à l’époque. L’art nouveau, c’est enfin l’émergence de la femme liane, de la femme amazone, thème décisif pour le répertoire formel mais menace directe de l’ordre bourgeois, rappelle Debora L. Silverman, qui réussit ainsi à renouveler notre perception de cet art fin de siècle en maintenant l’équilibre entre l’histoire esthétique, l’histoire institutionnelle et l’histoire des mentalités.

REMERCIEMENTS, p. 5 INTRODUCTION : La transformation de l’Art nouveau, 1889-1900, p. 9 PREMIERE PARTIE : L’héritage des Goncourt, p. 23 I. Les frères Goncourt entre histoire et psyché, p. 25 DEUXIEME PARTIE : Fluctuat nec mergitur : Belle époque et fin de siècle, p. 47 II. Ralliement aristocratique et solidarité sociale, p. 49 III. Abdication de la technologie et exaltation de l’artisanat, p. 58 IV. L’amazone, la femme nouvelle et la menace sur la famille bourgeoise, p. 69 V. Psychologie nouvelle, p. 82 TROISIEME PARTIE : La renaissance rococo et le modernisme artisanal : l’Art nouveau de la IIIe République, p. 115 VI. L’Union centrale des arts décoratifs, p. 117 VII. Esprit nouveau : politiciens, amateurs et artisans, p. 143 VIII. La IIIe République et le patrimoine national rococo, p. 151 IX. La renaissance rococo et l’alliance franco-russe, p. 169 X. Art nouveau : le modernisme au niveau de l'Etat, p. 182 XI. Art nouveau : vers un art organique et féminisé au sein de l’Union centrale des arts décoratifs, p. 197 XII. L’Art nouveau au Salon : réforme institutionnelle et défense des arts appliqués, p. 219 XIII. L’Art nouveau au Salon : psychologie nouvelle dans les œuvres d’Emile Gallé et d’Auguste Rodin, p. 242 XIV. De l’initiative nationale à l’éveil international : la Maison de l’art nouveau Bing, p. 283 XV. Conclusion : l’Exposition universelle de 1900, p. 297 NOTES, p. 329 BIBLIOGRAPHIE, p. 367 INDEX, p. 375

Bibliogr. p. 367-374. Index